Aveyron | Par Eva DZ
«La visite d’un Président de la République à Roquefort, pour les 100 ans de notre AOP, ce n’est pas rien !». Le président de la Confédération générale de Roquefort, Jérôme Faramond ne cachait pas sa joie à l’issue d’une journée réussie, jeudi 3 juillet. Il a accueilli avec l’ensemble des éleveurs, des fabricants et des acteurs de la filière Roquefort, Emmanuel Macron : «Ça fait plus d’un an qu’on travaille à sa venue !», souffle l’éleveur. Et son message a été clair au chef de l’Etat : «C’est toute la France qui fait honneur au Roquefort !». Il ajoute : «Cette visite présidentielle est une occasion de mettre en lumière notre fromage, de porter sur lui un regard médiatique dont on a besoin pour booster nos ventes mais aussi de rendre fiers nos éleveurs et l’ensemble des acteurs de cette filière, qui fait vivre tout un territoire».

Lors cette visite, Jérôme Faramond, accompagné de son vice-président, Hugues Méaudre ont pu faire passer quelques messages au Président. «Nous avions ciblé des sujets prioritaires. Le premier d’entre eux : le scoring et en particulier le Nutriscore. La réponse du chef de l’Etat a été claire : pas d’obligation mais pour nous c’est une demi-satisfaction car nous voulions que nos produits sous AOP en soient exemptés», a expliqué Jérôme Faramond, relayé sur ce sujet par le président du Comité national des appellations d’origines laitières, Hubert Dubien. L’autre sujet partagé avec le CNAOL est le besoin de soutien sur la recherche et la prévention autour du lait cru : «Nous voulons continuer sur cette voie mais nous avons besoin d’être soutenus pour le faire».
L’agrivoltaïsme a aussi été au cœur des échanges avec le Président : «Là encore notre message est clair : nous sommes favorables au développement des énergies renouvelables mais il y a bien assez de toitures à couvrir en agriculture pour ne pas s’installer sur les sols, indispensables au maintien de notre élevage», a rappelé Jérôme Faramond.
Dernier sujet et non des moindres sur lequel le Président était attendu : les droits de douane et l’export des produits français en particulier le Roquefort. «Nous lui avons dit que nous attendions son soutien. Au-delà de la seule décision de Trump qui ne concerne qu’un pays, les Etats-Unis, nous avons demandé une politique plus ambitieuse de la France auprès de ses entreprises pour les accompagner dans l’export. Le Président a pris en exemple la stratégie italienne : comme eux, nous devons former une équipe de France, organisée, rassemblée pour faire valoir l’ensemble des produits français, au-delà de l’agroalimentaire même, sur les marchés à l’export, nous a-t-il dit. A Roquefort, nous sommes prêts à y travailler !», a commenté Jérôme Faramond.
Il y aurait eu beaucoup d’autres sujets sur lesquels les acteurs de la filière Roquefort voulaient échanger : «Nous avons obtenu une réunion de travail en filière avec le conseiller agricole du Président d’ici fin juillet en visio pour aller plus loin dans ces sujets et en aborder bien d’autres qui nous préoccupent», a conclu Jérôme Faramond. Ainsi que la promesse de la venue de la ministre de l’agriculture, Annie Genevard dans le département.
Eva DZ