Dans une étude publiée le 10 janvier par le Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’agriculture, deux chercheuses de l’Inrae et du CNRS estiment que la plus-value environnementale apportée par les dispositifs de compensation écologique est «faible» sur les parcelles agricoles. Les chercheurs ont étudié une vingtaine de projets conduits dans six régions, et interrogé 95 acteurs «à compétences foncières, écologiques et agricoles». Elles relèvent notamment que ces dispositifs, souvent mis en place dans le cadre de projets d’infrastructures routières ou d’habitations, prennent mal en compte certains «effets de bord». Et de prendre l’exemple suivant : «Le retournement d’une prairie peut venir contrebalancer la perte de rendement découlant d’une fauche tardive». Elles constatent plus généralement que «l’engagement dans la compensation se présente très rarement comme un renouvellement du système global de l’exploitation» et concluent que «la compensation ne peut pas être vue comme un levier de transition agroécologique efficace». Elles notent d’ailleurs que les milieux agricoles «ne sont pas les plus spontanément recherchés pour compenser les impacts d’un projet».
Eva DZ