Aveyron | Par Eva DZ
Catalyseur de tous les acteurs de la filière ovine, l’UPRA Lacaune a tenu son assemblée générale mardi 29 avril à Millau. «Petite» filière génétique à l’échelle nationale, elle n’en mène pas moins des projets qui font avancer la Lacaune et qui participent à la promotion et la reconnaissance de cette race partout dans le monde.

L’UPRA Lacaune tenait son assemblée générale fin avril à Millau.
«Mettre de l’huile dans les rouages» de la filière ovine ! C’est dans l’ADN de l’UPRA Lacaune que de fédérer les énergies des acteurs, sélectionneurs, éleveurs, entreprises de sélection, organismes techniques, économiques, chercheurs, élus… pour maintenir la dynamique, faire progresser la race Lacaune à travers ses schémas de sélection lait et viande et faciliter l’émergence de projets. «Notre mission est de cultiver ce lien entre tous et continuer de défendre ensemble «notre petite filière génétique» reconnue internationalement», ont introduit Ioan Romieu et Michaël Dressayre, président et vice-président de l’UPRA Lacaune. Symbole de ce travail d’équipe, des comités UPRA se réunissent tous les 2 mois pour balayer les dossiers en cours et échanger.
Accompagnés de l’équipe dirigée par Pierre Arsac, Ioan Romieu et Michaël Dressayre ont présenté les résultats des programmes lait et viande, les nombreux projets de recherche en cours ainsi que les multiples animations pour promouvoir la Lacaune. Une activité dense qui contribue au progrès génétique de la race : «Si nous pouvons mener tous ces projets, c’est grâce à la bonne tenue de la vente de pedrigrees à l’export», a rappelé Ioan Romieu. «Clairement l’export soutient la génétique du bassin Lacaune et finance nos schémas de sélection», saluant au passage le travail «main dans la main» avec les deux entreprises de sélection (GID Lacaune et Ovi-Test).
Le schéma de sélection Lacaune lait travaille plus particulièrement sur la longévité fonctionnelle en partenariat avec l’Idèle ainsi que sur la résistance au parasitisme. Les orientations des programmes de sélection viande Lacaune (en sélection génomique avec génotypage des femelles depuis 2022) varient. Ovi-Test travaille sur un nouveau protocole de testage des aptitudes bouchères sur animaux vifs et met en œuvre une sélection en routine sur la résistance au parasitisme de tous les béliers de la SCI. Le GID Lacaune sélectionne sur le comportement des Lacaune viande voie mâle et démarre la sélection sur la résistance au parasitisme sur béliers de testage. Les premiers index sur cette résistance sont attendus pour 2027.
Par ailleurs, l’UPRA Lacaune mène des projets de recherche sur les pis longs et trayons ainsi que sur les cornes.
Côté sanitaire, l’UPRA Lacaune rappelle que l’ensemble des cheptels fournissant des reproducteurs au centre d’élevage ou SCI sont indemnes Brucellose, Visna Maëdi et Border Disease. Et l’ensemble des reproducteurs produits et diffusés dans la race sont double résistants à la Tremblante.
Le marché de la semence avance
Le marché de vente de pedigrees est plutôt porteur puisqu’en 2024, 15 269 agnelles, 1 453 béliers, 4 382 brebis et 1 355 doses de semences ont été exportés dans 27 pays avec 3 destinations principales (la Grèce pour moitié, l’Espagne et l’Italie). «Les épizooties FCO-MHE ont fermé des marchés importants comme Chypre, c’est dommage car la demande est là», confie Pierre Arsac. «Une demande croissante, un peu frustrante car nous n’avons pas assez d’animaux disponibles mais que les éleveurs de notre bassin de production se rassurent, ce sont eux notre priorité !», ont rappelé les responsables de l’UPRA. Le travail «de longue haleine» sur le marché de la semence, commence à porter ses fruits. Les ventes de semences congelées se développent et peuvent constituer une alternative intéressante aux mouvements d’animaux vifs.
Outre la Lacaune, l’UPRA assure également le suivi et la gestion de races à petits effectifs : Raïole, Caussenarde des Garrigues et la Rouge du Roussillon dont les effectifs croissants l’ont fait sortir de cette catégorie.
Eva DZ