Aveyron | Par Eva DZ
Depuis le 26 mai, toute la famille du Pérail savoure la récompense de plus de 30 années de travail pour faire reconnaître son trésor des Causses, par une IGP, indication géographique protégée. Une reconnaissance pour un fromage, un terroir, une tradition que les acteurs de la filière ont fêté dignement vendredi 19 septembre sur le Larzac.
Tous ambassadeurs de l’IGP Pérail !
Le lieu est bien trouvé… Au bout d’un chemin, au cœur du Larzac, au Jas de Camper, dans une bergerie rénovée qui aurait pu voir naître le Pérail, ce trésor des Causses, qui depuis le 26 mai est officiellement reconnu IGP. En présence de la sous-préfète de Millau, des maires et élus locaux, conseillers départementaux et régionaux, du président du PNR des Grands Causses, des représentants de la DDT et de l’INAO d’Aurillac… et de tous les soutiens de la première heure, la famille du Pérail a fêté cette reconnaissance le 19 septembre.
Une histoire à valoriser
30 ans de travail, de mobilisation, retracés par le président d’honneur, Jean-François Dombre fédérateur de la première heure autour de ce petit fromage rond, doux, au lait de brebis Lacaune. «On est tous Pérail ! On l’a tous dans le sang !», a-t-il salué non sans émotion. Depuis 30 ans, l’ambition était clairement affichée par les acteurs de cette filière : sortir de la désignation d’un fromage plat, rond pour devenir «un Pérail de brebis». «L’intérêt de notre association était de bloquer le mot Pérail sur la brebis et sur sa région des Grands Causses», appuie Jean-François Dombre. «Aujourd’hui nous y sommes parvenus grâce à cette IGP. On a la reconnaissance officielle, c’est génial !».
Aujourd’hui une autre étape démarre : celle de la valorisation de cette reconnaissance. «Nous passons d’une attitude défensive à une posture offensive !», résument Sébastien Leclercq et Pierre Gaillac, co-présidents de l’association Pérail, organisme de défense et de gestion de l’IGP. «Nous devons dire et redire que notre Pérail est au goût du jour, qu’il maintient une économie locale, non délocalisable, qu’il participe à l’entretien de son territoire…», argue Pierre Gaillac. Chiffres précis à l’appui, les co-présidents citent les près de 1 000 éleveurs sur 5 départements et 14 fabricants (fermiers, laitiers, artisans, coopérative) engagés, les 5 millions de litres de lait de brebis collectés par an, les 1 100 tonnes de Pérail vendus par an (dont 7% en AB), plus de 150 emplois directs…
«Ancrer, fédérer, dynamiser, promouvoir… au sein de l’association, malgré la diversité des profils, nous parlons tous la même langue autour d’un même produit», témoigne Sébastien Leclercq. «Nous partageons la même identité et sommes déterminés à la faire vivre».
Une identité partagée
De 5 à 10 tonnes produites avant les années 80, le Pérail pèse aujourd’hui plus de 1 000 tonnes commercialisées à 71% sur le marché national, 11% sur le local et 18% à l’export (UE et hors UE). «Nous avons établi trois axes stratégiques pour les prochains mois afin de développer nos marchés et de donner plus de visibilité à notre Pérail», a avancé Sébastien Leclercq. Accroître la notoriété du produit, à travers notamment le lancement du nouveau site internet Purement Pérail, promouvoir cette 1ère IGP au lait de brebis auprès des professionnels intermédiaires et faire de chaque acteur du territoire, un ambassadeur du Pérail. D’ailleurs les élus présents n’ont pas manqué l’occasion de se faire les premiers ambassadeurs du trésor des Causses !
Eva DZ
