Par La rédaction

Accords de libre-échange : l’agriculture sous pression

Les accords de libre-échange, sont souvent porteurs de croissance pour les services et de l’industrie. Ils impactent négativement l’agriculture française quand nous discutons avec de grands pays agricoles. Nos partenaires commerciaux ont des normes de productions moins-disantes par rapport à celles imposées par l’UE. Entre suppression de droits de douanes, incohérences environnementales et distorsions de concurrence, nos filières agricoles peinent face à l’explosion des importations.

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Comment voyez-vous le contexte actuel de tensions commerciales multiples ?

Yohann Barbe, président de la FNPL et administrateur national FNSEA : Le contexte actuel des tensions commerciales est particulièrement préoccupant pour l’agriculture. La guerre en Ukraine, les rivalités entre la Chine et les États-Unis, ainsi que les crises géopolitiques multiples mettent à rude épreuve les agriculteurs. L’UE tente de renforcer son influence mondiale via des accords de libre-échange, qui amplifient un sentiment d’injustice : les agriculteurs européens, soumis à des normes exigeantes, doivent rivaliser avec des importations ne respectant pas ces standards. Mais ne soyons pas naïfs, renforçons notre compétitivité, et surtout pas de transposition française ! Pour protéger l’avenir de l’agriculture européenne, l’UE doit changer son approche et ne plus considérer notre secteur comme une simple monnaie d’échange. Il est urgent de mettre fin à l’Europe passoire. Cela implique de réexaminer les priorités dans les négociations internationales, de renforcer la souveraineté agricole et alimentaire et de garantir des conditions de concurrence équitables. N’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas !

Que pensez-vous de la politique commerciale européenne ?

Maxime Buizard-Blondeau, administrateur national JA : Déjà, nous dénonçons certaines distorsions de concurrence intra-européennes. Tous les agriculteurs européens doivent disposer des mêmes moyens de productions ! Ensuite, nous devons être protégés de nos concurrents mondiaux. Ils disposent de normes de productions et surtout de coûts de production face auxquels nous ne serons jamais concurrentiels. Pourquoi nos dirigeants veulent nous exposer à cette concurrence déloyale ? JA demande l’exclusion systématique des denrées agricoles et alimentaires des accords de libre-échange.   

Que négocie-t-on exactement dans ces accords commerciaux, et contre quoi ?

MBB : L’accord Mercosur favorise l’automobile, notamment allemande, au détriment de l’agriculture. Nos fermes sont sacrifiées par le duo germanique Von Der Leyen & Scholtz. La faiblesse et l’isolement de la France dans cette négociation doit nous inquiéter. L’accord du Mercosur se négocie depuis 20 ans. Qu’ont fait nos parlementaires, nos gouvernants, nos présidents pour que nous soyons ainsi au pied du mur ? Il leur faudra rendre des comptes… La Commission européenne doit considérer l’agriculture comme un atout, et non comme une monnaie d’échange, dans les négociations commerciales. 

Comment voyez-vous les prochaines étapes avec l’Ukraine ? 

YB : Tout approfondissement des relations commerciales avec l’Ukraine doit être équilibré, non seulement en réduisant au maximum les répercussions négatives pour les agriculteurs français et européens, mais aussi en mettant l’accent sur nos intérêts agricoles offensifs. L’intégration sera un processus long. L’entrée de l’Ukraine ne se fera pas demain, l’Ukraine devra reprendre l’ensemble de la législation européenne. L’adhésion de l’Ukraine représentera un défi de taille, et peut avoir un impact significatif sur le budget européen, en particulier celui de la PAC. Pour relever les défis, le budget de la PAC devra être renforcé.

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