Europe | Par La rédaction

Accord UE/MERCOSUR : la FNB adresse une lettre ouverte aux parlementaires

«Sauvez notre élevage, faites échec à l’accord avec le Mercosur !», c’est ainsi que s’intitule la lettre que le président de la Fédération nationale bovine adresse aux parlementaires français.

Depuis plusieurs jours, les actions se multiplient en départements et régions pour dénoncer, une fois de plus, le projet d’accord commercial UE/MERCOSUR, comme ici le 12 novembre à Toulouse (© FDSEA 12).

En décidant unilatéralement de scinder l’accord d’association entre l’UE et le Mercosur, la Commission européenne veut «confisquer aux États et aux parlements nationaux leur pouvoir de décision. Qu’ils n’aient pas leur mot à dire sur la mise en concurrence inéquitable entre le modèle européen durable de fermes familiales, et celui des feedlots de milliers de bêtes allotées en extérieur sur terre battue, recevant des antibiotiques activateurs de croissance… Et c’est ce système – qui ne respecte aucune de nos normes, que la Commission veut à présent imposer aux consommateurs européens», introduit la FNB dans cette lettre.
Signée du président, Patrick Benezit, elle précise que «cet accord ne permettra pas à l’UE d’imposer des mesures «miroirs» et réciproques». En effet, le «mécanisme de rééquilibrage» prévoit que si l’Europe exige le respect d’une de ses normes (environnementales, sociales…), les pays du Mercosur pourront réclamer des compensations (en volumes, droits de douane…).
Et de préciser à l’attention des parlementaires français que l’accord avec le Mercosur n’est pas seulement l’affaire des éleveurs et des agriculteurs : «il va à l’encontre des valeurs de notre société. Nos concitoyens réclament de pouvoir consommer une viande locale, qualitative, non trafiquée et respectueuse du bien-être des animaux. Ils soutiennent ce modèle d’élevage durable, qui fait nos paysages et la vie économique de nos territoires».
Forte de ces arguments, la FNB en appelle aux élus : «Nous appelons députés et sénateurs à exiger du gouvernement qu’il s’engage par tous les moyens à s’opposer à cet accord. Qu’il œuvre, sans double-discours, à la constitution d’une minorité de blocage. Qu’il saisisse, comme il aurait déjà dû le faire, la Cour de Justice de l’Union européenne. Aussi vous appelons-nous solennellement à voter les résolutions l’appelant à cette saisine qui seront examinées le 27 novembre à l’Assemblée nationale et le 16 décembre au Sénat». A l’échelle européenne, de très nombreux élus et juristes considèrent que l’accord viole les traités de l’Union, notamment du fait de son «mécanisme de rééquilibrage».
Les représentants des éleveurs bovins estiment que «les semaines à venir seront cruciales. Elles décideront soit de la ratification de l’accord, soit de son rejet. C’est aujourd’hui qu’il faut agir pour transmettre notre modèle d’élevage aux éleveurs de demain», conclut la FNB dans son communiqué.

La rédaction

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