Aveyron | Par Eva DZ

Veau d’Aveyron et du Ségala : la première IGP à s’engager pour l’environnement

Pour son assemblée générale, l’IRVA avait invité Carole Ly, la directrice de l’INAO, marquant ainsi ses dernières avancées, à savoir l’intégration de mesures agro-environnementales dans son cahier des charges IGP. Une première à l’échelle de l’indication géographique protégée, que les responsables de la filière Veau d’Aveyron et du Ségala entendent bien faire valoir dans le prix payé aux producteurs.

L’IRVA a accueilli la directrice de l’INAO, Carole Ly ainsi que les élus locaux sur la ferme de Pierre Cabrit à Sainte Croix.

Pierre Cabrit, président de l’IRVA, a accueilli sur son exploitation à Sainte Croix la directrice de l’INAO, les acteurs de la filière Veau d’Aveyron et du Ségala, les élus locaux, départementaux, parlementaires… pour l’assemblée générale de l’interprofession. Devant ses animaux, il a présenté les dernières avancées, fruits d’un long travail mené avec l’INAO et ses partenaires pour faire évoluer le cahier des charges de l’IGP. «Nous avons retravaillé notre cahier des charges, écrit en 1996, pour renforcer plusieurs éléments dont des mesures agro-environnementales, le bien-être animal, la qualité de notre viande… En observant les pratiques chez nos éleveurs, nous nous sommes vite aperçus que ces critères existaient déjà, il fallait juste les intégrer dans notre cahier des charges», a explicité Pierre Cabrit. Depuis août, la version du cahier des charges IGP valorisant le savoir-faire des fermes en Veau d’Aveyron et du Ségala est ainsi homologué. L’objectif est clair : «pouvoir valoriser ces mesures en faveur de l’environnement dans la rémunération des éleveurs».
«Nous sommes la première IGP à intégrer ce type de mesures. Ce fut un combat long, avec beaucoup d’aller-retour entre notre structure et l’INAO mais aujourd’hui nous avons réussi», a-t-il commenté non sans fierté, remerciant au passage les instances pour leur «soutien» et leur «bienveillance». «Clairement ces éléments nouveaux dans notre cahier des charges doivent nous aider à renforcer la notoriété du Veau d’Aveyron et du Ségala et à justifier la nécessaire prise en compte de nos coûts de production dans le prix payé aux producteurs», a fait valoir Pierre Cabrit, «convaincu que ça va nous servir» !

«La revalorisation c’est possible !»

Après une baisse de 10% des veaux labellisés entre 2023 et 2024, le marché s’est stabilisé autour de -1,25% entre 2024 et 2025 à date, «une belle performance». «Le taux de labellisation reste fort, autour de 70%, concernant 13 000 veaux labellisés sur 19 000 produits dans 372 fermes», détaille le président. Et de mettre en avant la progression également du prix : +558 euros/veau en moyenne entre 2021 et 2024, soit +41%. «Avec l’aide qualité et l’aide aux programmes opérationnels, nous tendons vers une valorisation moyenne globale de 2050 euros/veau», avance Pierre Cabrit, remerciant les filières commerciales pour leur mobilisation, dans un contexte de forte concurrence au vu du cours du maigre. «L’évolution ne semble peut-être pas assez rapide aux yeux des éleveurs mais il ne faut pas se démobiliser, il faut tenir le cap !», a encouragé Pierre Cabrit. Il évoque ainsi la mise en place progressive des programmes opérationnels compensant «le handicap de la PAC» et le travail sur le plan de filière dans le cadre d’EGAlim avec la mise en place d’un indicateur de coût de production, validé par tous «qui ne fait aucune discussion», a-t-il souligné. «Aujourd’hui nous ne couvrons pas encore le coût de production évalué autour de 9,30 euros/kg, quand aujourd’hui le prix moyen est à 8,10 euros/kg… Les deux tiers du chemin sont faits. On va faire le reste du chemin grâce à ces nouveaux éléments de l’IGP à valoriser», a-t-il argué. «Je suis un éternel optimiste : je suis persuadé que l’on peut positionner notre veau au juste prix, en couvrant nos coûts de production, et ce dès début 2026 à travers la contractualisation», espère-t-il.

Devant tant de conviction, Carole Ly a salué l’engagement des acteurs du Veau d’Aveyron et du Ségala : «Vous êtes l’exemple même de ce qu’est un SIQO ! Vous protégez un savoir-faire ancestral, vous réussissez à embarquer le consommateur à payer le juste prix et vous maintenez un nombre important d’éleveurs sur votre territoire». Mais la directrice de l’INAO sait que «le travail n’est pas fini pour autant car la société change, elle est de plus en plus attentive aux démarches de durabilité, au respect de l’environnement… Vous pouvez y répondre ! Et j’espère réellement que ces évolutions dans votre cahier des charges vont mettre en valeur votre prix».

Eva DZ

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