Aveyron | Par eva dz

Un salon à dimension nationale… voire internationale !

Eleveurs, organisations professionnelles et collectivités préparent la 2ème édition du salon professionnel dédié à la brebis laitière. Ils ont constitué une association baptisée Provinlait, du nom de cet événement de dimension nationale voire internationale. Présentation avec la présidente, Adeline Canac, éleveuse ovins lait à Durenque, sur le Réquistanais.

Pour cette 2ème édition de Provinlait, vous avez créé une association. Quelle est-elle ?
A. Canac : «Il y a tout juste un an, au printemps 2023, nous avons en effet créé l’association Provinlait. Elle porte l’organisation de notre salon professionnel de la brebis laitière. Pour la première édition, nous nous étions appuyés sur l’association Fête de la brebis de Réquista. Vu la dimension prise par l’événement, nous avons mis en place notre propre association.

La première édition de Provinlait en 2022 avait accueilli 2000 personnes.

Quelles sont les personnes qui portent cette association ?
A. Canac : Nous avons constitué au sein de l’association Provinlait, trois collèges :

  • un collège agriculteur – éleveur – producteur
  • un collège qui rassemble les organisations professionnelles agricoles telles la Fédération Nationale Ovine, France Brebis Laitière, l’UPRA Lacaune, l’APLBR, la FDSEA et les JA, la MSA…
  • un collège représentant les collectivités (mairie de Réquista, Communauté de communes du Réquistanais) avec la Chambre d’agriculture.
    Représentante de la Chambre d’agriculture, j’ai été élue présidente de l’association et je suis accompagnée de deux vice-présidents, Jean-François Cazottes et Michel Laurens, de deux trésoriers, Fabien Grimal et Jacky Lacan et d’un secrétaire, Olivier Garrigues.
    Pour l’instant, les membres de l’association sont essentiellement issues du bassin de production de Roquefort mais nous n’excluons pas de l’ouvrir aux autres bassins de production (Pays Basque, Corse) à leur demande.

Provinlait est-il le seul salon professionnel dédié à la brebis laitière en France ?
A. Canac : Oui ! D’ailleurs c’était une évidence qu’il se déroule en Aveyron, premier département moutonnier de France et en particulier spécialiste de la production laitière avec environ 1 400 exploitations dédiées.
D’ailleurs, dès la deuxième édition cette année, notre salon s’internationalise un peu avec la présence de deux exposants venus d’Espagne, présenter des solutions innovantes que nous n’avons pas chez nous pour les élevages ovins lait !

Quel est le bilan de votre première édition et quelles sont vos espérances pour cette deuxième édition ?
A. Canac : La première édition a affiché des chiffres qui allaient bien au-delà de nos espérances. Nous espérions 40 exposants, 75 étaient présents ! Nous avions misé sur 2 000 entrées et 3 000 personnes ont franchi les portes du salon !
Et cette année, nous affichons un nouveau record avec plus de 110 exposants ! Et nous espérons accueillir 4 000 personnes.

Comment expliquez-vous ce bel engouement ?
A. Canac : Notre filière ovins lait est en plein essor et cette participation grandissante des exposants qui gravitent autour de notre production le confirme. Même si depuis notre première édition il y a 2 ans, le contexte géopolitique a changé avec la guerre Ukraine notamment, notre filière continue d’avancer et de progresser.

Vivabilité, viabilité, durabilité

Justement comment se porte la production de lait de brebis ? Et la filière en général ?
A. Canac : Nous représentons une toute petite filière, je dirais une goutte de lait dans le monde ! Mais pour autant nous affichons un vrai dynamisme porté par des produits attachés à leur territoire, que ce soit l’AOP Roquefort ou l’IGP Pérail sur notre bassin, ou l’Ossau Iraty au Pays Basque, le Brocciu de Corse… Et plusieurs opérateurs sont présents sur nos territoires, SODIAAL, Onetik, Le Petit Basque… Nous sommes une toute petite filière mais qui a sa place. Provinlait permet de montrer ce que nous savons faire. Nous créons de la valeur sur nos territoires et de l’emploi aussi !
Nous voulons démontrer qu’il y a une réelle attractivité dans notre filière, pour nos métiers, d’éleveurs, de salariés agricoles mais aussi de techniciens, conseillers… Nous voulons donner envie de rejoindre notre filière à tout niveau.

Cette deuxième édition de Provinlait a été placée sous le signe de la durabilité des élevages ovins lait. Qu’en est-il ?
A. Canac : En effet ! Nous voulons montrer que notre filière s’inscrit dans la durée. Pour cela, nous encourageons les exploitations vivables. D’abord il faut que nos fermes soient viables économiquement et pour cela, il faut savoir s’entourer des bonnes personnes : que ce soit d’un point de vue technique ou de l’organisation en embauchant un salarié par exemple ou en s’associant. On a observé ces dernières années quelques arrêts d’élevages laitiers en raison d’un ras-le-bol face à l’astreinte, à la surcharge de travail… Nous devons être en capacité d’accompagner les éleveurs dans l’organisation pour les soulager et les prix doivent aussi suivre ! Vivabilité et viabilité sont les deux éléments forts de la durabilité de notre système d’élevage ovin lait.
La durabilité de nos exploitations passe aussi par leur ancrage dans l’environnement. En brebis laitières que l’on soit en Aveyron, en Lozère, dans le Tarn, au Pays Basque, en Corse, nous sommes sur des systèmes durables, tout en herbe, qui stockent le carbone, qui favorisent le pâturage… Tous les signaux sont au vert sur la dimension environnementale. Les exposants à Provinlait seront aussi là pour apporter des solutions aux éleveurs.

Le pôle énergie est la nouveauté de cette deuxième édition. En quoi va-t-il consister ?
A. Canac : Pour cette deuxième édition, il nous semblait en effet intéressant de consacrer un espace aux énergies. Nous l’avons limité à 10 exposants sur des sujets spécifiques : le photovoltaïque sur toitures, la méthanisation adaptée à l’élevage ovin notamment. L’idée est de présenter les pistes d’auto-consommation pour économiser l’énergie sur nos fermes et les services possibles pour les agriculteurs en terme de diagnostic énergétique. Il ne faut pas oublier que les énergies peuvent aussi constituer une source de diversification pour les exploitants.
Comme lors de la première édition, l’emploi sera une nouvelle fois l’un des sujets phares de Provinlait.

Qu’en est-il ?
A. Canac : Tout-à-fait. Comme je l’ai dit, notre filière recrute à tous niveaux, sur les fermes comme dans les entreprises qui gravitent autour de nous, de la transformation au conseil, de l’appui technique au suivi génétique, du commercial à l’entretien et la vente de matériels d’élevage… Une prairie de l’emploi affichera donc toutes les offres d’emplois ouvertes sur le territoire pendant tout le salon.
Mais nous n’oublions pas que le cœur du métier, c’est avant tout la production. Il y a urgence à sauver l’élevage ovin lait sinon les autres acteurs de la filière n’auront plus besoin de recruter ! D’où l’intérêt de mettre en avant la durabilité de nos outils, de notre production et l’attractivité du métier pour recruter parmi la nouvelle génération ! D’ailleurs de nombreux jeunes seront présents à Provinlait avec quelques visites de fermes qui leur seront réservées. Ils sont notre avenir !».

Recueillis par Eva DZ

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