Mot-clé : Viande

Par Eva DZ

Bovins : «rebond conjoncturel» des abattages en septembre (Idele)

Sous l’effet notamment des «nombreuses réformes laitières de l’automne», les abattages de bovins ont connu un «rebond conjoncturel» au mois de septembre, constate l’Idele dans son bulletin Tendances publié le 21 octobre. Sur les semaines 36 à 41 (du 2 septembre au 13 octobre), les abattages de gros bovins ont augmenté de 5% par rapport à la même période en 2023. Première explication: un «report des réformes [de vaches laitières] de l’été sur l’automne», dû à la forte production herbagère et à un prix du lait «incitatif». Second facteur de hausse, des sorties de jeunes bovins (JB) «dynamiques» (+11% en type viande, +4% en type lait) pour répondre notamment au marché européen «en demande de viande de JB», selon l’Idele.

Un phénomène qui s’ajoute à la «relocalisation de l’engraissement [des JB] en France», en cours depuis plusieurs mois. En revanche, les abattages de vaches allaitantes sont «quasiment stables» (+1% sur la période). Par ailleurs, depuis le début de l’année, les exportations totales de viande bovine (réfrigérée, congelée, transformée) progressent de 7% par rapport à 2023, «année d’exports faibles». Les importations, elles, sont en léger recul (-1% sur un an). Au sein des fournisseurs de l’Hexagone, la Pologne a fait une percée cet été «notamment pour servir la RHD durant cette période touristique» (+51% sur un an en août).


Par Eva DZ

En congrès, Culture Viande demande une «feuille de route» contre la décapitalisation

Lors du congrès de Culture Viande (syndicat de l’abattage-découpe), le 15 octobre à Paris, son président délégué Ludovic Paccard a demandé aux pouvoirs publics une «feuille de route pour enrayer la décapitalisation». Pour les filières hors sol (porcins, veaux de boucherie), «on peut enrayer le déclin», a-t-il estimé, à condition que l’État intervienne pour fluidifier les procédures d’installation et d’agrandissement. Quant aux bovins allaitants, M. Pacca, par ailleurs directeur général de Sicarev, suggère un travail sur deux sujets : «comment adapter la ferme France ?» (renouvellement des générations et modèles d’exploitation) et «l’adaptation de la production au marché» (format des animaux et qualité de la viande).

Si la décapitalisation bovine se poursuit au rythme actuel, les abattoirs auront 12 500 animaux en moins par semaine à traiter d’ici 2030, selon Bertrand Oudin, président du cabinet Ceresco. Soit «33 ou 34 abattoirs» menacés de fermeture (sur 233 abattoirs de boucherie en France, selon le ministère de l’agriculture). Selon ses calculs, basés sur les projections de l’Idele, la chute de la production de viande bovine menacerait aussi 1,4 Mha de prairies, 37 000 emplois (dont 26 000 en élevages), et pourrait faire perdre 1 Md€ à la balance commerciale du secteur (qui passerait de 750 M€ à -330 M€).


Par Eva DZ

Dénominations animales : la CJUE donne raison aux producteurs de protéines végétales

Le décret français interdisant l’utilisation de dénominations telles que «steak» ou «saucisse» à des produits végétaux «méconnaît» la réglementation européenne, conclut la Cour de justice de l’UE (CJUE) dans un arrêt du 4 octobre. «Un État membre ne peut interdire l’utilisation de termes traditionnellement associés aux produits d’origine animale pour désigner un produit contenant des protéines végétales», estime-t-elle, sauf si une dénomination légale a été adoptée. La CJUE donne donc raison aux plaignants – l’association Protéines France, l’Union végétarienne européenne (EVU), l’Association végétarienne de France (AVF) et la société Beyond Meat – qui contestent le décret adopté par la France. Selon la CJUE, un État membre ne saurait empêcher, par une interdiction générale et abstraite, les producteurs de denrées alimentaires à base de protéines végétales l’utilisation de noms usuels ou de noms descriptifs. La CJUE n’ayant pas le droit de trancher le litige national, il appartient désormais au Conseil d’État de résoudre l’affaire conformément à la décision.


Par Eva DZ

Bovins viande : engraissement «dynamique» en France, au détriment de l’export de broutards

Depuis début 2024, «les mises en place de broutards pour la production de jeunes bovins en France étaient dynamiques, stimulées par la demande de l’aval», indique l’Institut de l’élevage (Idele) dans sa note de conjoncture du 17 septembre. Entre janvier et juillet 2024, les engraisseurs français ont acheté 10 000 animaux de plus que l’année précédente (+5%), soit 203 000 broutards en tout. Dans un contexte de décapitalisation et de recul des naissances, le développement de l’engraissement en France réduit le disponible pour le débouché traditionnel de l’exportation des broutards. Entre le 1er janvier et le 18 août, ces flux ont reculé de 6% sur un an (40 000 animaux en moins). En revanche, avance l’Idele, les exportations de bovins vifs «ne semblent pas avoir pâti» des crises sanitaires en cours (FCO-3 et MHE notamment). En août, les envois vers l’Italie et l’Espagne – les deux premiers débouchés – s’affichaient en hausse sur un an, de respectivement 2% et 18%. Pour ces deux destinations, les protocoles sanitaires pour l’export d’animaux vivants issus de la zone régulée FCO-3 ont été calqués sur ceux pratiqués pour la FCO-8, en vigueur depuis des années dans tout l’Hexagone (désinsectisation et PCR négative, plus vaccination obligatoire des broutards pour l’Espagne).


Par Eva DZ

Bovins viande : la FNH veut relocaliser l’engraissement pour coller à la demande

Dans un rapport publié le 24 septembre, la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) propose le «lancement d’un grand plan de relocalisation de l’engraissement à l’herbe des broutards», afin de «faire coïncider l’offre et la demande de viande bovine» en France. Pour cela, l’ONG compte «accompagner les éleveurs» pour qu’ils privilégient les races mixtes et plus légères (mobilisation des instituts de recherche et des organismes de sélection, concertation entre les interprofessions Interbev et Cniel). La FNH propose de «sécuriser» les débouchés de ces animaux en structurant des «filières locales» grâce au 2d pilier de la PAC et en développant les contrats tripartites.

Côté consommation, l’association promeut une «évolution (…) vers le moins et mieux», via des campagnes de communication et en contraignant les distributeurs à proposer des produits sous signes de qualité et des alternatives végétales. Une orientation qui avantagerait selon elle la «viande française biologique ou Label rouge» au détriment des importations (environ 25% de la consommation). Par ailleurs, la FNH recommande une «refonte du cadre des négociations commerciales» (instauration de prix plancher), ainsi qu’un «état des lieux des financements publics» à tous les maillons de la filière, préalable à leur «fléchage» vers un «modèle agroécologique».


Par Eva DZ

Bovins viande : «premier» index français de fertilité des femelles filles en allaitant

L’union de coopératives Charolais univers annoncé, dans un communiqué paru le 19 septembre, avoir enrichi son catalogue de semences de taureaux d’un nouvel index dédié à la fertilité des femelles, «une première en France dans une race allaitante», assure-t-elle. Basé sur l’analyse de 200 000 inséminations, l’index résulte de «la synthèse de la réussite à l’insémination chez les vaches pour 70% et chez les génisses pour 30%». Il s’exprime selon une base 100 correspondant à un taux de réussite de 61%. «Une augmentation de cinq points de réussite à l’insémination fait gagner, en moyenne, 2,5 jours sur l’âge au premier vêlage chez les génisses et 2,5 jours d’intervalle vêlage-vêlage chez les vaches», soit un gain de 9 euros par femelle et par an, calcule Charolais univers. Il sera disponible pour 80% des taureaux présents dans le nouveau catalogue 2024-2025. Créée il y a 10 ans, Charolais univers est l’union des coopératives Innoval, Elitest, Geniatest, Auriva et UALC.


Par Eva DZ

Egalim : les ex-députés Babault et Izard veulent présenter leur rapport au futur ministre

Les anciens députés Anne-Laure Babault et Alexis Izard ont finalisé leur rapport sur les lois Egalim commandé par l’ex-premier ministre Gabriel Attal et veulent le présenter au futur ministre de l’Agriculture, a indiqué Anne-Laure Babault (Modem), le 18 septembre au Space. L’ex-parlementaire a été invitée à intervenir lors d’une conférence de presse de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA). Le rapport contient «une trentaine de propositions», explique-t-elle. Avec une ligne directrice : «renforcer l’amont et simplifier la négociation en aval». Comme indiqué dans une note transmise en juin au gouvernement, la question de l’origine des produits y tient une place importante. Les auteurs proposent notamment «d’imposer à l’industriel de donner une visibilité sur la part de matière première française» contenue dans ses produits à son acheteur, précise Anne-Laure Babault. Selon elle, il est «évident qu’il faut mieux prendre en compte les coûts de production» de l’amont. Elle est également favorable à une date butoir dans les négociations entre les organisations de producteurs et les laiteries.

Missionnés par Gabriel Attal en février, Anne-Laure Babault et Alexis Izard n’avaient pas pu remettre leur rapport avant la tenue des législatives et la démission du gouvernement.


Par Eva DZ

FNO : en congrès, la FNO demande un «plan Marshall» pour relancer la production

Réunie en congrès à Troyes (Aube) le 13 septembre, en l’absence de Marc Fesneau, la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) a réclamé un «plan Marshall» pour relancer la production ovine. Le but : faire remonter, d’ici cinq ans, la production de viande d’agneau pour couvrir 55% de la consommation française, contre 47% aujourd’hui. Le syndicat compte aussi réduire les émissions de GES de 12% (en ligne avec le programme Life Green Sheep) et maintenir le taux d’auto-approvisionnement en lait de brebis.

Pour y parvenir, la FNO veut notamment renforcer la formation et le conseil, afin d’améliorer la productivité des élevages ou encore les conditions de travail. Ce qui passerait par un «pack d’accompagnement technique» co-construit avec les éleveurs, financé dans un premier temps par les pouvoirs publics, avant que les producteurs ne le reprennent à leur charge.

Côté conjoncture, la collecte de lait de brebis a reculé de 3% cette année (octobre-juin), à moins de 290 Ml. Quant à la production de viande ovine, elle a chuté de 5% en un an (janvier-juillet), à 45 000 téc. Bien qu’ils touchent des prix records pour leurs agneaux (9,18 €/kg en moyenne depuis début 2024), les producteurs ovins restent ceux qui gagnent le moins bien leur vie au sein de la ferme France (moins de 20 000 € de RCAI/ETP non salarié en 2022).


National | Par La rédaction

Viande bovine : « Stop à la pression sur les prix ! »

Tous les signaux de marché sont au vert : la demande des marchés français et européens, en animaux vifs, comme pour l’abattage, est restée dynamique, et en parallèle l’offre est toujours plus réduite. Pourtant, les éleveurs subissent depuis quelques temps des pressions inexpliquées sur leurs prix de vente. La FNB prévient : "Cela doit cesser ! Les éleveurs ne peuvent pas rester éternellement la variable d’ajustement !". © iStock-Gabriele Grassl…


Par Eva DZ

Viande in vitro : première demande d’approbation déposée en UE, pour le foie gras

L’entreprise française Gourmey, qui fabrique du foie gras à partir de cellules cultivées, annonce dans un communiqué du 26 avril, avoir déposé des demandes d’autorisation auprès de cinq marchés, dont l’Union européenne. La jeune pousse vise Singapour, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suisse et l’Union européenne. Elle est la première à déposer une demande d’approbation auprès de la Commission européenne qui, après une première instruction de la candidature, peut transmettre le dossier à l’Efsa (autorité sanitaire) pour une évaluation des risques dans le cadre de la procédure «novel food», réputée comme l’une des plus exigeantes au monde. Trois pays autorisent des entreprises à vendre de la viande cultivée : Singapour, Israël et les États-Unis. Le Royaume-Uni a récemment délivré une autorisation pour des cellules de viande fabriquées en laboratoire à destination de l’alimentation animale. Les cellules cultivées «d’origine mammifères» figurent également au registre européen des aliments pour animaux, mais aucune autorisation n’est nécessaire à leur inscription. Avant même qu’une autorisation soit délivrée en Europe, l’Italie a décidé d’interdire la viande cellulaire. En France, plusieurs initiatives parlementaires ont été lancées en ce sens pendant la précédente législature.