Aveyron | Par Eva DZ
Emmenée par Sébastien Durand, éleveur lozérien en AB, la section Lozère, Aveyron, Aude, Tarn de SODIAAL UNION est riche de la diversité de ses productions laitières (vaches, brebis chèvres). Ses responsables ont fait le point sur une activité globalement positive, avec pour la deuxième année consécutive, un retour à ses producteurs.

Les responsables de la section Lozère, Aveyron, Aude, Tarn de la coopérative SODIAAL ont fait un point en amont de l’assemblée générale de leur section, jeudi 10 avril à Camboulazet.
Sur les terres du président aveyronnais sortant de SODIAAL, à Camboulazet, la section Lozère, Aveyron, Aude, Tarn (LAAT) de la coopérative a tenu son assemblée générale, jeudi 10 avril. Le président de la section, Sébastien Durand, éleveur de vaches laitières en Bio depuis 2016, était entouré des membres du bureau pour faire le point sur une activité laitière riche de sa diversité, portée par des volumes stables et une bonne dynamique de prix.
La section LAAT dont les deux tiers de la production sont concentrés en Aveyron (133 millions de litres de lait), dans le Tarn (52 millions de litres de lait) et en Lozère (13,5 millions de litres de lait), est le fer de lance des volumes de lait produit dans le Sud-Ouest par la coopérative SODIAAL UNION. «Nous sommes la seule région où les trois laits sont produits – vache, brebis, chèvre», se targue Sébastien Durand.
Plus de lait que l’an dernier
Et Olivier Beaufils, président de la région Sud-Ouest de SODIAAL, de confirmer le poids de la section LAAT : «Nous sommes plutôt contents de la dynamique et de la conjoncture laitière dans notre région où il s’est produit plus de lait que l’an dernier», en vache et en brebis notamment. Une dynamique portée par le prix, selon les responsables et par la capacité des agriculteurs de la région à s’adapter. «Nos animaux ont moins souffert de la chaleur et les fourrages étaient plutôt de bonne qualité pour faire du lait. Il faut aussi souligner la résistance de nos animaux aux maladies émergentes – FCO et MHE même si la situation reste fragile», note Olivier Beaufils. «La capacité des producteurs de lait de notre région à s’adapter face aux aléas est une force et nous permet de ne pas subir à condition aussi d’avoir les prix et une consommation qui suivent…», a-t-il averti.
Et le président de la région Sud-ouest de SODIAAL, d’expliquer que la coopérative a «réussi à passer des hausses de tarifs ces trois dernières années sans que la consommation ne recule, excepté en lait de conso». Dans le détail, les produits ultra-frais sont toujours plébiscités. «Même si des arbitrages sont faits par les consommateurs sur certaines catégories de fromages, notamment sous appellation, ils continuent à avoir envie de consommer des produits laitiers et c’est une bonne nouvelle pour nous !», complète Olivier Beaufils, convaincu que les Français sont attachés à leur souveraineté alimentaire et à l’origine France des produits.
Souveraineté laitière
«Le contexte laitier est plutôt favorable, il faut savoir le dire !», renchérit Anthony Marre, producteur de lait sur le Bas Ségala en conventionnel, administrateur à la section LAAT et à la région Sud-Ouest. «Nous faisons un joli métier, nous portons une belle production», ajoute-t-il, soutenu dans ses propos par David Mouly, éleveur sur le Montbazinois, et responsable pour l’Aveyron à la section LAAT. Et le contexte international n’est pas étranger à cette dynamique comme l’a exprimé Anthony Marre, également administrateur national chez SODIAAL avec Sébastien Durand : «Les grandes zones de production (Etats-Unis et nord de l’Europe) sont frappées par la fièvre aphteuse, la FCO, la MHE… Globalement aujourd’hui nous sommes face à un déficit mondial de lait et en parallèle à une consommation qui se maintient autour de +1 à 2% et une production en dent de scie, générant des tensions sur les marchés mondiaux. Ajoutons à cela des aléas climatiques, sanitaires… Nous devons faire passer ce contexte haussier à nos interlocuteurs en GMS qui se resserrent en nombre», appuie-t-il. «Parce que l’écart est encore grand entre le prix français payé aux producteurs et celui en Allemagne par exemple», défend-il. «Il y a encore du boulot pour suivre la locomotive !», image-t-il. Les responsables de la section LAAT conviennent des bons résultats de la mise en place de la loi EGAlim pour la filière laitière «grâce à l’engagement de Damien Lacombe, alors président de SODIAAL» : «Notre coopérative a pris son bâton de pèlerin pour qu’EGAlim fonctionne pour notre filière», assurent-ils. «Nous devons aller encore plus loin pour assurer notre souveraineté laitière et alimentaire», arguent-ils, demandant de la part des élus politiques des actes, plus de que des discours, sur le sujet. «Nous n’avons pas à rougir de demander des hausses de nos produits parce que la filière française laitière a encore du retard à rattraper par rapport à ses voisins européens !», plaident-ils.
Pour Sébastien Durand, c’est une certitude : «Notre défi numéro 1 c’est le renouvellement des générations. Nous constatons une hausse de création d’ateliers laitiers, des conversions de systèmes viande vers le lait. Une tendance positive pour le renouvellement de nos producteurs, que nous nous devons d’accompagner», observe le président de la section LAAT. Les responsables de la section LAAT de SODIAAL se veulent «optimistes» pour l’avenir. «La dynamique de prix entraîne un résultat positif de la coopérative, qui lui permet d’en redistribuer une partie à ses adhérents et de pouvoir investir dans des projets», citant les deux défis majeurs : valoriser le lait de tout le territoire et renouveller les générations (lire encadré). «SODIAAL est clairement une coopérative tournée vers l’avenir», ont-ils conclu.
Eva DZ