National | Par Didier Bouville
Les prix, et le chiffre 7, pour 7 ans de mandat au sein de la FNPL et du Copa-Cogeca, ont largement dominé le discours prononcé par Thierry Roquefeuil (notre photo) en clôture du congrès de la FNPL les 21 et 22 mars à Arras. Il n’a donc eu de cesse de marteler le combat de la filière «pour une juste rémunération des agriculteurs».
Un objectif affiché clairement dans les EGA et la loi alimentation qui en découle, au travers de l’inversion de la construction des prix, du relèvement du SRP et de la prise en compte des coûts de production dans les contrats (grâce à des indicateurs définis par les interprofessions), notamment. Il s’est d’ailleurs félicité, en tant que président du Cniel et la FNPL, du travail mené par l’interprofession pour établir ces prix de revient à 396/1 000 litres.
«Pas un chiffre syndical. C’est la vraie vie. Celle de nos fermes», insiste Thierry Roquefeuil. Toutefois il n’a pas manqué de mentionner que les producteurs de lait n’avaient pas encore « vu grand-chose des EGA». «Pourtant, j’ai beaucoup entendu dire au salon de l’agriculture que la filière laitière donnait l’exemple. Ne soyons ni naïf, ni dans l’euphorie béate. Je ne le suis pas. Dans tous les accords et partenariats médiatisés sur le lait par les industriels et les distributeurs, il n’y a aucune obligation, si ce n’est morale, d’améliorer le revenu des producteurs», précise-t-il.
« Les prix ont commencé à monter mais… »
Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, semblait plus optimiste sur ce point puisqu’il considère que la filière a réussi à obtenir des prix relativement conséquents dans les dernières négociations commerciales. Une déclaration immédiatement « sifflées » par les congressistes. Il n’a donc pas manqué de rajouter que les prix avaient légèrement augmenté mais n’était pas encore assez haut. «Les prix ont commencé à monter mais ça doit aller plus loin», a-t-il déclaré, cette fois sous les applaudissements de la salle.
Une juste rémunération qui doit permettre aux éleveurs de vivre de leur métier mais aussi d’assurer le renouvellement des générations, en donnant de la visibilité aux futurs installés un sujet qui inquiète particulièrement le président de la FNPL. Pour rassurer les jeunes générations il a aussi appelé à augmenter les retraites agricoles. «C’est un peu léger de penser que l’on pourra assurer la pérennité de notre modèle agricole laitier avec 75 % du smic net, voire 85 %, après avoir totalisé une vie entière de travail», s’alarme-t-il.
LIre l’article complet dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 28 mars 2019.
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