National | Par La rédaction
L’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) a récemment organisé à son siège de Montreuil sa cérémonie des vœux. L’occasion de revenir sur les actions marquantes de 2024 et de dresser les perspectives pour 2025, année du 90e anniversaire de l’Institut.
«L’Inao a besoin d’un cadre stable et pérenne», a déclaré Philippe Brisebarre, président de l’Institut national des appellations d’origine (Inao). Pourtant, «de la sérénité, l’année que nous venons de vivre en a manqué», a-t-il ajouté. «2024 a été une année complexe et compliquée» pour les productions sous signes de qualité et d’origine (Siqo). L’année a été marquée par une inflation élevée, et «des récoltes déficitaires dans presque toutes les productions».
Dans le même temps, l’Inao a dû répondre à des demandes d’intervention en forte croissance. «Un tiers des Organismes de défense et de gestion (ODG) ont demandé une réouverture des cahiers des charges», a rappelé la directrice Carole Ly. Ainsi, 344 dossiers ont été traités (contre 320 en 2023), sans compter les sujets transversaux. Il faut ajouter à cela les 7 000 demandes de dérogation individuelle en agriculture biologique. Sur l’ensemble de ces dossiers, 93 concernaient des demandes de modification de cahier des charges et 20 des modifications temporaires. Enfin, dix nouveaux signes de qualité (AOP et IGP) ont été attribués, et une vingtaine de dossiers ont été transmis à Bruxelles.
Un «budget faible»
Tout cela nécessite des moyens, et dans un contexte budgétaire tendu (et de remise en cause générale des différentes agences de l’Etat) l’essentiel des interventions du président et de la directrice a été consacré à la défense du travail de l’Inao. Le budget de l’Institut s’élève à 26 millions d’euros dont 18 millions versés par l’Etat (au titre de la subvention pour charges de service public) et sept millions de droits perçus auprès des ODG. Ce budget est «faible au regard des 42 milliards de chiffre d’affaires réalisé par les Siqo et des deux milliards de TVA perçus par l’Etat» a souligné le président. Ce qui fait des productions sous Siqo «un poste de profit pour l’Etat», a-t-il remarqué.
Malgré ce contexte difficile, l’Inao n’entend pas baisser la garde. L’Institut a lancé, fin 2024, une importante campagne de communication. Car le chantier principal doit rester celui de la valorisation des produits sous signes d’origine et de qualité. «Nous devons lutter contre la tendance qui vise à baisser l’exigence des cahiers des charges pour baisser les coûts de production (…) Nous devons conserver une différence importante entre les produits sous Siqo et les produits standards», a soutenu Philippe Brisebarre. Ces cahiers des charges «garantissent l’engagement des producteurs (…) Personne n’est obligé de produire sous Siqo», a-t-il conclu. Créé en 1935, l’Inao va fêter ses 90 ans cette année.
La rédaction