Europe | Par La rédaction

FNSEA et JA manifestent contre l’accord UE/Mercosur devant le Parlement européen

«Un accord obsolète, anachronique et inacceptable» : des agriculteurs réunis sous les bannières de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) ont manifesté mercredi 22 janvier devant le Parlement européen pour demander l’abandon de l’accord commercial signé par l’Union européenne avec le Mercosur.

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«Au moment où Donald Trump met des droits de douane pour protéger son économie et où tous les blocs cherchent à préserver leur souveraineté, nous, Européens, avons encore une Commission qui s’entête dans ce qui est un désastre», a déclaré Patrick Benezit, éleveur bovin et vice-président de la FNSEA. «Nous comptons sur un sursaut des responsables politiques et des Etats. On ne peut plus laisser faire ces gens-là, ils mettent à mal notre souveraineté alimentaire. C’est une faute politique et une erreur pour l’avenir de l’Europe», a-t-il ajouté.

Sur une remorque agricole transformée en estrade, des eurodéputés de tous bords se sont succédé pour vilipender l’accord et appeler à constituer une «minorité de blocage» au Conseil européen, qui doit encore approuver l’accord. Si France et Pologne ont déjà exprimé leur opposition, il faudra au moins quatre Etats réunissant 35% de la population européenne pour bloquer le texte. Autriche, Pays-Bas, Irlande ou Italie ont exprimé des réticences.

Depuis que la présidente Ursula von der Leyen a annoncé la fin des négociations avec le Mercosur, ouvrant le marché européen à quelque 99 000 tonnes de viandes bovines supplémentaires, les débats se poursuivent au sein des instances européennes, et notamment au Parlement.

«La France doit exercer son droit de veto»

En parallèle, la Commission européenne a annoncé en ce début d’année la conclusion des négociations politiques de l’accord entre l’Europe et le Mexique, dont les grandes lignes avaient été convenues en 2020, et qui compte encore un total de 20 000 tonnes de contingents de viandes bovines à droits réduits.
«Rappelons une nouvelle fois qu’aucun de ces accords n’inclut de clause miroir ! Pourtant, les conditions de production sur le continent américain sont complètement différentes de celles que nous connaissons en Europe et en France, avec des filières d’export vers l’Europe et le reste du monde organisées sur le modèle des feedlots», a souligné la FNB. «Les réglementations diffèrent largement, en particulier sur les sujets de traçabilité des animaux dès la naissance ou encore d’usage d’antibiotiques comme activateur de croissance…», appuie la fédération des éleveurs de bovins allaitants.
Pour son président, Patrick Benezit : «Tous les élus politiques doivent choisir de préserver l’élevage européen et son modèle durable et de stopper les plans dévastateurs de la commission qui souhaite continuer d’importer des produits non-conformes à sa propre réglementation !». Et d’ajouter : «Les éleveurs défendront sans relâche leur modèle, et les consommateurs européens ! Nous attendons que la France exerce son droit de veto auprès du Conseil européen, forte du soutien de tous les parlementaires européens !».

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