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Dans un communiqué du 31 août, Gènes Diffusion annonce avoir décroché l’agrément d’«organisme de sélection pour ses deux programmes de sélection en races charolaise et holstein». Saisissant l’opportunité ouverte par le nouveau règlement zootechnique européen adopté en 2018, l’union de coopératives avait déposé ces deux demandes au printemps 2019. «Le dossier a enfin trouvé une issue favorable», se félicite Gènes Diffusion, avec la reconnaissance officielle par les arrêtés du 19 février 2020 (charolaise) et du 31 juillet (holstein). Ses deux OS regroupent près de 10 000 éleveurs, revendique Gènes Diffusion. Avec cette démarche qui lui permet de mener son propre programme de sélection, le groupe coopératif indique suivre les objectifs d’«orienter la race au service des éleveurs, construire une génétique plus moderne, maîtriser les coûts pour l’éleveur et insuffler une dimension européenne aux programmes de sélection».

Didier Bouville

Les ministres européens de l’Agriculture sont «très très sceptiques» sur l’avenir du vaste accord commercial entre l’UE et les pays sud-américains du Mercosur, a affirmé le 1er septembre la ministre allemande Julia Klöckner, en raison de la déforestation massive au Brésil. «Nous, les ministres de l’Agriculture (des 27) sommes très très sceptiques à ce sujet (ndlr: la ratification de l’accord). Et je peux véritablement parler pour pratiquement chacun des ministres présents ici», a déclaré Mme Klöckner à Coblence (ouest de l’Allemagne) avant l’ouverture d’une réunion informelle des ministres de l’Agriculture et de la pêche des Etats membres de l’UE. «Je ne vois pas une ratification de l’accord Mercosur pour l’heure. J’ai des raisons très précises pour lesquelles je suis extrêmement sceptique», a insisté la ministre allemande, dont le pays occupe depuis juillet la présidence tournante de l’UE. Après que Berlin a été pendant longtemps défenseur de l’accord, la chancelière allemande Angela Merkel avait pour la première fois le 21 août émis de «sérieux doutes», pointant du doigt la «déforestation continue» et «les incendies», qui se sont multipliés ces dernières semaines en Amazonie.

Didier Bouville

Même s’ils espèrent se mettre d’accord au mois d’octobre sur une position commune concernant la future Pac, les ministres de l’Agriculture de l’UE, réunis le 1er septembre à Coblence (en Allemagne) pour leur traditionnelle rencontre informelle de rentrée, se sont penchés sur d’autres dossiers agricoles d’actualité: l’étiquetage (du bien-être animal, nutritionnel, de l’origine) et les conséquences de la pandémie de Covid-19. «La chaîne alimentaire a fonctionné sans perturbations majeures pendant la pandémie. Il y a des leçons à en tirer. Avec le redémarrage de l’économie, nous ne reviendrons pas aux anciennes méthodes d’avant la crise, mais nous allons transformer notre agriculture vers plus de durabilité», a indiqué le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski. Concernant l’étiquetage de l’origine, il a souligné que l’introduction de mesures nationales n’étaient pas la voie à suivre car cela risque de fractionner le marché unique européen mais il a réaffirmé que l’extension de l’étiquetage d’origine obligatoire à certains produits était à l’étude. Une analyse d’impact sera soumise à consultation publique dès cet automne.

Didier Bouville

Un arrêté du ministère de l’Agriculture paru au Journal officiel le 30 août renouvelle le mandat de Philippe Chalmin à la présidence de l’Observatoire de la formation des prix et des marges alimentaires (OFPM). Cette nomination court «à compter du 1er septembre 2020 pour une durée de trois ans». Economiste à l’université Paris-Dauphine, Philippe Chalmin préside l’OFPM depuis sa création en 2010. Ce spécialiste des marchés mondiaux des matières premières dirige également le cercle CyclOpe. Par ailleurs, un décret également paru au JO le 30 août introduit la possibilité de proroger le mandat des membres du comité de pilotage de l’OFPM «dans la limite totale de deux ans, afin de permettre la continuité des travaux».

Didier Bouville

C’est le mardi 29 septembre 2020, jour de la Saint-Michel et traditionnelle journée de renouvellement des baux ruraux, que l’association Solaal, organisera une collecte de dons agricoles au profit des plus démunis. La première édition avait eu lieu en 2015 et cette sixième campagne vise toujours à lutter contre le gaspillage alimentaire, avec l’objectif de « mobiliser les acteurs du monde agricole, sur tout le territoire, autour d’une démarche de solidarité ». Les agriculteurs, coopératives, les membres de Solaal ainsi que tout acteur de la filière agricole sont invités à participer à cette vaste opération. Le 29 septembre sera également la journée mondiale de la lutte contre le gaspillage. Solaal est une association fondée par l’ancien président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer (1951-2013) « qui ne supportait pas de voir des gens qui ne mangent pas à leur faim », dans son pays ».

 

Didier Bouville

Eric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé et autres céréales a rencontré, le jeudi 27 juin, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation pour lui demander « un plan d’urgence pour accompagner les céréaliers », indique l’association spécialisée de la FNSEA dans un communiqué du 28 août. Il lui a notamment demandé « la création de cellules de crise dans les départements, le déblocage du fonds d’allègement des charges, l’exonération de la taxe sur le foncier non-bâti, la prise en charge des cotisations sociales, la majoration de l’avance des aides de la PAC et des mesures pour garantir la mobilisation des banques au côté des céréaliers pour le financement de la prochaine campagne », poursuit le communiqué. La récolte en blé tendre est, cette année, l’une des pires depuis un quart de siècle, avec une estimation à 29,2 millions de tonnes. Les marchés et les prix devraient en outre se rétrécir, affectant le revenu des céréaliers. « J’attends maintenant que des décisions rapides soient prises. », a alerté Eric Thirouin.

Didier Bouville

Le Premier ministre a adressé aux préfets, par circulaire du 24 août 2020, des instructions précises concernant la lutte contre l’artificialisation des sols dans le domaine des surfaces commerciales, indique Rollon Mouchel-Blaisot, préfet et directeur du programme national «Action cœur de ville», à Agra Presse. «Il convient de privilégier l’utilisation de friches existantes ou de terrains déjà artificialisés pour tendre vers le « zéro artificialisation nette », les activités économiques et commerciales représentant 14% des surfaces artificialisées», précise-t-il. Le rôle des préfets à ce titre est double: contrôler la légalité des actes des collectivités locales en matière d’urbanisme; et instruire de façon approfondie les projets soumis à autorisation en CDAC (Commissions départementales d’urbanisme commercial) et Cnac (Commission nationale). «Le Premier ministre a demandé aux préfets d’utiliser tous les moyens administratifs et juridiques à leur disposition pour la préservation des terrains naturels, forestiers et agricoles», résume-t-il. Le plan national «Action cœur de ville» vise à conforter le rôle de moteur des villes moyennes, qui connaissent parfois des difficultés d’attractivité, dans le développement du territoire.

Didier Bouville

Le commissaire européen au Commerce, l’Irlandais Phil Hogan, a démissionné le 26 août au soir de ses fonctions… pour avoir participé à un dîner de gala en Irlande le mercredi 19 août. Ce dîner était organisé pour les 50 ans du club de golf du Parlement irlandais. Pas moins de 82 invités s’y sont retrouvés. Le problème est que ce dîner s’est déroulé le lendemain d’une décision des autorités irlandaises de durcir les restrictions sur les rassemblements, interdisant les réunions de plus de six personnes en intérieur. La police irlandaise a d’ailleurs ouvert, le 21 août, une enquête pour « violations » de la législation. Le scandale a gonflé au point que le ministre de l’Agriculture, Dara Calleary, participant à ce dîner, a lui aussi démissionné. Il était ministre depuis seulement un mois et avait remplacé Barry Cowen, limogé après un scandale de conduite en état d’ivresse. « Il devenait de plus en plus clair que la controverse concernant ma visite récente en Irlande commençait à détourner l’attention de mon travail comme commissaire européen et discréditerait mon travail dans les mois clés à venir », a expliqué Phil Hogan dans un communiqué de presse. Phil Hogan, par ailleurs poids lourd de la politique irlandaise, détenait l’un des postes clés de la Commission européenne. Son départ tombe au plus mauvais moment, alors que les relations commerciales de l’UE avec les Etats-Unis, que celles avec la Chine sont particulièrement tendues et que les négociations sur un accord post-Brexit avec le Royaume-Uni restent compliquées. Son successeur sera désigné par la Commission, auditionné et devra ensuite être élu par le Parlement européen à la majorité des membres qui le composent.

Didier Bouville

Les pôles de compétitivité, lancés en 2005, ont un effet positif sur l’emploi dans les PME, indique l’organisme d’expertise, France Stratégie, placé auprès du Premier ministre, dans une étude publiée le 26 août. Parmi les 56 pôles de compétitivité labellisés, une vingtaine s’intéressent aux secteurs relevant du ministère de l’Agriculture (agriculture, agroalimentaire, forêt-bois…) Les auteurs constatent un effet de levier sur les dépenses de R&D des PME de 2,5 € supplémentaires dépensés pour un euro de subvention. Les résultats montrent que les PME membres ont recruté (ou sauvegardé) sur la période 2008-2013, 0,56 cadre, 0,58 salarié dit de «profession intermédiaire» et 0,28 employé supplémentaire en moyenne par rapport à une entreprise similaire non-membre des pôles. «Cela implique une augmentation totale de l’ordre de 1,5 salarié supplémentaire par rapport à une PME non-membre d’un pôle». Pour renforcer ces résultats positifs, l’organisme suggère quelques pistes : encourager les fusions entre les pôles insuffisamment structurés et s’appuyer sur les Instituts de recherche technologique (IRT) et les comités stratégiques de filières (CSF) du Conseil national de l’industrie (CNI).

Didier Bouville

Le projet de future stratégie européenne sur le méthane attendu pour septembre ou octobre qui circule déjà dans les institutions européennes prévoit une approche holistique couvrant les trois secteurs responsables des émissions anthropiques dans l’UE – l’agriculture (53% des émissions), les déchets (26%) et l’énergie (19%) – sans fixer d’objectif chiffré à ce stade. S’agissant des émissions agricoles, la Commission européenne propose de mettre en place au cours du premier semestre 2021 un groupe d’experts dans le but d’améliorer la surveillance des émissions par les États membres grâce à une meilleure collecte de données portant notamment sur la gestion du bétail, la gestion des aliments pour animaux ou encore les caractéristiques de ces aliments. Une première étape avant de développer des solutions technologiques d’atténuation qui vont être développées grâce au soutien du programme de recherche de l’UE Horizon Europe. Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre le plus important après le dioxyde de carbone. La principale source d’émissions de méthane dans l’agriculture est la fermentation entérique, suivie par la gestion du fumier et la culture du riz. Les émissions de méthane de l’agriculture européenne ont diminué d’environ 21 % par rapport à 1990, mais elles ont connu un rebond au cours des cinq dernières années.

Didier Bouville