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55% des céréaliers ne dégageront «probablement aucun revenu en 2020», a estimé le 8 septembre l’AGPB (producteurs de blé), qui demande un plan d’urgence après «une moisson catastrophique». Le résultat courant avant impôts (après MSA) des exploitations de céréales et oléoprotéagineux s’établit à -1 000 € en valeur médiane, amplifiant une «situation tendue depuis huit ans», d’après le secrétaire général Philippe Heusèle. En cause, les aléas climatiques, la perte de moyens de production, la déclinaison française de la Pac. L’AGPB réclame des mesures exceptionnelles pour tous les producteurs : une avance sur les aides Pac à hauteur de 80% dès le 15 octobre ; la possibilité d’opter pour le calcul des cotisations sociales sur une base annuelle ; une dérogation concernant la levée des cultures intermédiaires pour toucher les aides Pac. Dans les zones sinistrées : un dégrèvement de 50% de la TFNB (taxe foncière sur le non-bâti). Enfin pour les producteurs les plus touchés: la mise en place de cellules de crise dans les départements et le déblocage du fonds d’allégement des charges ; un accès au PGE (prêt garanti par l’Etat) ; un abondement au Fonds action sanitaire et social de la MSA.

Didier Bouville

L’ensemble des consultations publiques concernant les chartes départementales imposées par la réglementation sur les distances d’épandage de produits phytosanitaires sont terminées depuis le 6 septembre, avec la clôture des consultations du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. «Dans la majorité des cas, les réponses ont été très équilibrées entre les gens qui acceptent et comprennent les dérogations et ceux qui sont contre», souligne Sébastien Windsor, président de l’APCA, rappelant que «les consultations ont été bien perturbées par le Covid ». Dans ce contexte particulier, «la grande majorité des chambres ont été responsables et ont prolongé la période de consultation pour que les gens aient le temps de répondre», se félicite-t-il. Près de 56 chartes avaient déjà reçu fin août l’aval des préfectures, et une vingtaine de chartes attendent désormais la validation des services de l’état. «Souvent les dérogations aux ZNT ont été assorties de formations des agriculteurs», précise Sébastien Windsor. Sept départements n’ont en revanche pas prévu de charte, dont les Vosges, la Haute-Marne, ou encore les Alpes Maritimes et le Vaucluse. Dans ces départements, les producteurs n’auront pas accès aux réductions de distance permises par les équipements de type buse anti-dérive.

Didier Bouville

La présidence allemande du Conseil de l’UE a présenté le 7 septembre aux experts des États membres du comité spécial Agriculture un premier paquet de propositions de compromis portant sur l’architecture verte de la Future Pac. Elle suggère notamment que les éco-régimes du premier pilier soient obligatoires pour les États membres avec un pourcentage minimal à y consacrer mais avec de la flexibilité durant une phase pilote de deux ans. Parmi les autres propositions mises sur la table: une part minimale de 5% des terres arables consacrés à de zones «d’intérêt environnemental» dans le cadre de la conditionnalité avec la possibilité de descendre à 3% pour les États membres souhaitant prendre en compte uniquement les zones non productives; des dispositions spéciales en matière de contrôles et de sanctions de la conditionnalité pour le petits agriculteurs; la prise en compte des zones à contraintes naturelles dans les 30% de fonds du second pilier consacrés aux mesures environnementales; un système simplifié d’indicateurs; et une clarification juridique du processus d’approbation des plans stratégiques. Ce projet sera discuté par les experts nationaux le 14 septembre en vue de la rencontre de leurs ministres le 21 septembre à Bruxelles. Berlin devrait également leur soumettre d’ici là de nouvelle pistes de compromis concernant cette fois le plafonnement des aides directes et le nouveau modèle de mise en œuvre. L’Allemagne a pour objectif de finaliser une position commune des Vingt-sept sur la future Pac d’ici le 20 octobre.

Didier Bouville

Le rapport de la commission d’évaluation sur l’accord UE-Mercosur pourrait être présenté le 11 ou le 14 septembre, a appris Agra Presse le 7 septembre. «Le rapport sera remis dans les prochains jours» et «il sera rendu public dans la foulée», a confirmé Matignon, sans préciser de date. Installé le 29 juillet 2019 à la demande du Premier ministre, ce groupe de dix «experts indépendants» avait pour mission de mener une évaluation «complète et transparente» de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. Ils devaient notamment se pencher sur ses effets sur l’environnement (biodiversité, déforestation, émissions de GES), sur les filières agricoles sensibles (bœuf, poulet, sucre) ou encore sur l’application des normes européennes. Annoncé dans un premier temps pour novembre 2019, le rapport a été remis au gouvernement fin février, mais sa publication a été retardée par la crise sanitaire et le changement de gouvernement. L’accord UE-Mercosur a été conclu le 28 juin par Bruxelles après 20 ans de négociations. Mais sa ratification reste plus incertaine que jamais, plusieurs Etats membres ayant affiché leur opposition. Le 1er septembre, la ministre allemande de l’Agriculture Julia Klöckner a indiqué que ses homologues européens sont «très très sceptiques» à ce sujet. «En l’état, je ne signerai pas le Mercosur», avait déclaré de son côté Emmanuel Macron fin août 2019, à l’issue du G7 à Biarritz.

Didier Bouville

Réuni le 3 septembre, le conseil d’administration d’Inaporc a réélu Guillaume Roué à sa présidence pour trois ans, indique l’interprofession porcine à Agra Presse le 7 septembre. Cet éleveur finistérien est à la tête de l’interprofession depuis sa création en 2002. Il est par ailleurs président de l’Office international de la viande (OIV) et de la coopérative bretonne Evel’Up. Il sera secondé par Thierry Meyer, responsable de la filière porcine chez Bigard et chez Culture viande (fédération des industriels), au poste de premier vice-président.

Didier Bouville

Réagissant au Plan de relance présenté le 3 septembre par le Premier ministre, Jean Castex, puis détaillé, dans son volet agricole et agroalimentaire par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, l’Assemblée permanente des Chambres d’Agriculture (APCA) estime que maintenant « le temps est à l’action », indique-t-elle dans un communiqué de presse. Si « les Chambres d’agriculture se félicitent des mesures annoncées dans ce plan et des moyens inédits alloués », elles entendent accompagner le Gouvernement dans « le déploiement de ce plan […] au plus près des territoires ». L’APCA entend utiliser les outils dont elle dispose en termes de maillage territorial et d’expertises pour « assurer la relocalisation des filières stratégiques », pour « développer une alimentation durable, saine et locale », mais aussi pour favoriser la biodiversité, développer l’agriculture urbaine et accompagner le plan protéines. « Ce plan de relance reprend des éléments portés par les Chambres d’agriculture dans leur projet stratégique ainsi que dans les propositions de sortie de crise présentées en mai dernier. Il marque un engagement fort pour accompagner les transitions que l’agriculture française doit aborder résolument. », a indiqué le président de l’APCA, Sébastien Windsor.

Didier Bouville

Comme le lui demandaient les professionnels depuis des mois, la Commission européenne a proposé le 4 septembre de reporter d’un an l’entrée en vigueur de la nouvelle législation sur l’agriculture biologique, du 1er janvier 2021 au 1er janvier 2022. Trop de retard avait été pris dans la finalisation des règlements secondaires, du fait de la pandémie de Covid-19. La Commission européenne a également lancé, le même jour, une consultation publique sur son futur plan d’action en faveur de l’agriculture bio qui doit permettre d’atteindre l’objectif de 25% de surfaces cultivées en bio d’ici 2030, comme prévu par la stratégie de la «ferme à la table». Initialement programmée pour fin 2020, la présentation de ce plan d’action a été reportée à début 2021. Ce plan s’articulera autour de trois axes principaux: stimuler la demande de produits biologiques tout en maintenant la confiance des consommateurs; encourager l’augmentation des superficies dans l’UE; et renforcer le rôle de la production biologique dans la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité.

Didier Bouville

Savencia Fromage & Dairy a enregistré un chiffre d’affaires quasi-stable au premier semestre 2020 (-0,7% à 2,41 Mrd€), annonce le transformateur dans un communiqué le 3 septembre. Durant cette période marquée par le confinement, «la progression des ventes en grand distribution (…) a compensé la baisse des ventes en restauration hors foyer», explique la branche laitière du groupe Savencia, qui affiche un résultat net également stable (à 27 millions d’euros). Dans le détail, ce sont les fromages qui ont tiré leur épingle du jeu, avec des ventes en croissance de 0,5% par rapport au premier semestre 2019 et une amélioration de la marge. Dans ce marché, Savencia a observé un «renforcement de ses marques stratégiques» (Caprice des Dieux, le Rustique, Saint-Agur, St-Morêt, etc.). Les autres produits laitiers, au contraire, sont «en baisse de 1,3% en lien notamment avec le recul des volumes vendus en food-service». Pour le second semestre, Savencia s’attend à «une plus grande sensibilité au prix des consommateurs» et à des «difficultés persistantes» en RHD. Le groupe indique enfin qu’il «poursuivra l’application de ses contrats et engagements signés notamment dans le cadre de la loi Egalim».

Didier Bouville

A l’interprofession bétail et viandes (Interbev), les sections bovins et veaux voient leurs présidents renouvelés après des élections qui se sont tenues «la semaine du 31 août», indique l’organisation dans un communiqué le 4 septembre. Emmanuel Bernard (éleveur dans la Nièvre, FNB) prend la tête de la section bovins. Il succède à Guy Hermouet, producteur vendéen et «président fondateur de la section», précise l’interprofession. Il sera épaulé par le vice-président James Doiseau (artisan boucher en Indre-et-Loire, CFBCT). A la section veaux, la présidence revient à Gilles Gauthier (président de la Fedev, Dordogne) et la vice-présidence à Angélique Delaire (FNB, Puy-de-Dôme). Le président sortant de cette section était Jean-Louis Arquier (Tendriade). Les élections des responsables des sections ovins, caprins et équins se dérouleront «dans les tout prochains jours», elles seront suivies par celle du bureau d’Interbev «fin septembre», indique-t-on à l’interprofession.

Didier Bouville

Le Centre de développement de l’agroécologie organise quatre journées techniques appelées CAP AGROECO en région Auvergne-Rhône-Alpes : le 23 septembre à Grenay (Isère) sur les grandes cultures ; le 1er octobre à Haute-Rivoire (Rhône) pour la polyculture-élevage ; le 22 octobre 2020 à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme) pour l’arboriculture, et le 12 novembre 2020 à Creys-Mépieu (Isère) sur le thème du maraîchage sol vivant. Destinées aux professionnels du secteur agricole, ces journées conjugueront la théorie (matinée) et les ateliers participatifs (après-midi). Billetterie et programmes disponibles en ligne sur le site capagroeco.fr

Didier Bouville