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La filière viticole a «l’espoir» que l’élection de Joe Biden à la tête des Etats-Unis permettra à l’Europe et aux Etats-Unis de régler leurs différents commerciaux, exacerbés sous la présidence de Donald Trump et qui affectent lourdement les exportateurs de vins français. «Je fonde l’espoir que les premiers sujets (de discussion entre la future administration américaine et l’Europe) puissent être de revenir sur les droits de douane et permettent de rester dans la normalité» sur la taxation des vins hexagonaux, a réagi auprès de l’AFP Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA et président du conseil spécialisé Vins de FranceAgriMer. L’administration Trump a imposé à la mi-octobre 2019 un droit de douane de 25% sur les vins français en bouteille, non effervescents, de moins de 14 degrés. Cette taxe a été imposée par l’occupant de la Maison Blanche en rétorsion à un conflit commercial opposant l’avionneur Airbus à son concurrent américain Boeing, et à travers eux Bruxelles et Washington, au sujet d’aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales de part et d’autre. Elle a eu de lourdes conséquences pour la filière française, avec un coût de plus d’1 M€ par jour aux entreprises hexagonales, soit une perte de 400 M€ en un an, selon la FEVS (exportateurs).

Didier Bouville

Dans un communiqué du 6 novembre, le Cifog (interprofession des palmipèdes à foie gras) rappelle que les professionnels du foie gras «confirment leur vigilance» face au risque d’influenza aviaire. Alors que la maladie est présente en Allemagne, en Angleterre et aux Pays-Bas, le ministère de l’Agriculture a relevé le 5 novembre le niveau de risque à «élevé» dans 46 départements, situés dans les couloirs de migration des oiseaux sauvages (lire l’Agrafil daté du 6 novembre). Une «procédure normale», estime le Cifog, qui rappelle qu’«aucun élevage n’est concerné en France à ce jour». Après les épisodes d’influenza en 2016 et 2017, «la filière est mieux préparée pour réagir au plus vite en cas de nécessité», insiste l’interprofession. Et de citer les «mesures de biosécurité pour renforcer la sécurité sanitaire des élevages» et la mise en place de la base de données avicole (BDAvicole). Celle-ci permet de «localiser en temps réel tous les lots d’animaux en place», et donc de «bloquer leurs déplacements pour stopper la propagation de l’influenza aviaire». Par ailleurs, le Cifog «tient à rappeler que l’être humain ne peut pas contracter l’influenza aviaire en consommant de la viande de volaille».

Didier Bouville

Dans une interview accordée au Journal du dimanche le 8 novembre, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie annonce le lancement d’une bannière intitulée «Plus près de vous et de vos goûts», qui «permettra de repérer tout de suite si c’est frais ou local», et que les distributeurs s’engagent à mettre en avant. Sous cette bannière, qui n’est pas un label, précise le cabinet du ministre à Agra Presse, se retrouveront une grande diversité de produits bruts ou de première transformation. La dimension locale est vue au sens très large, incluant notamment les différents signes d’origine ou de qualité et globalement tout produit pouvant justifier d’une origine France. La charte sera officiellement signée par les distributeurs le 9 novembre, pour une durée d’un an renouvelable. «Lorsque l’on en a la possibilité, il faut favoriser les produits frais et les produits locaux. L’acte de consommation permet de soutenir les agriculteurs et les éleveurs », justifie Julien Denormandie. Par ailleurs, le ministre a assuré que «les marques de distributeurs n’utiliseront plus la mention ‘transformé en France’ ou ‘élaboré en France’ si les ingrédients ne proviennent pas de notre territoire».

Didier Bouville

Dans une étude parue le 6 novembre dans la revue Science, des chercheurs de l’université d’Oxford montrent qu’en prolongeant les tendances actuelles, les émissions mondiales du secteur agricole – hors transport et transformation – pourraient entraîner à elles seules une hausse des températures supérieure à 1,5°C à l’horizon 2050, «même si toutes les émissions non alimentaires étaient immédiatement arrêtées». «Notre estimation des émissions cumulées du secteur agricole entre 2020 et 2100 est de 1356 Gt de CO2», précisent les chercheurs, alors que l’accord de Paris prévoit de plafonner les émissions cumulées sur la même période à environ 800 Gt tous secteurs confondus. Les scientifiques montrent cependant que les émissions agricoles pourraient être réduites de 14 à 48% grâce à plusieurs scénarios distincts, dont l’adoption d’une alimentation plus riche en végétaux (telle que définie par l’étude EAT-Lancet), l’augmentation de 50% des rendements par rapport aux potentiels actuels, la réduction de 50% du gaspillage alimentaire, ou encore la réduction de 40% des émissions par kilo produit.

Didier Bouville

L’Ania, la Coopération Agricole et la FNSEA «saluent», dans un communiqué commun le 5 novembre, l’intégration de nombreuses activités agricoles (élevage de canards, pintades, cailles, pigeons) et agroalimentaires à la liste S1 bis des petites et moyennes entreprises (jusqu’à 50 salariés) dépendant des secteurs touchés par les mesures de confinement, qui bénéficient à ce titre de mesures d’exonérations sociales et fiscales renforcées. Applicables à partir d’octobre, ces mesures, certes «indispensables pour maintenir à flot les fournisseurs de la RHD» arrivent «malheureusement très tard et ne seront pas suffisantes pour pérenniser cette filière», selon les trois organisations. Elles «saluent» par ailleurs le «prolongement de la mesure d’exonération de cotisations et contributions sociales pour les entreprises particulièrement touchées», prévu dans le cadre du quatrième projet de loi de finances rectificative (PLFR4). Mais «les critères d’éligibilité à ces aides doivent être abaissés à 50% au lieu de 80% de perte du CA pour sauver le plus grand nombre d’entreprises possible», demandent-elles.

La rédaction

Devant «l’emballement de la dynamique d’infection» par l’influenza aviaire en Europe, le gouvernement relève le niveau de risque pour cette maladie à «élevé» dans 46 départements, via un arrêté paru au JO le 5 novembre. Ces départements correspondent aux couloirs de migration des oiseaux sauvages et dessinent de larges bandes à l’Ouest et à l’Est de la France. Dans ces secteurs, ainsi que dans les zones à risque particulier (ZRP, c’est-à-dire les «zones humides fréquentées par les oiseaux migrateurs»), les éleveurs de volailles doivent notamment claustrer leurs animaux ou les protéger par des filets, tandis que les lâchers de gibiers à plumes sont interdits. Le reste du territoire hexagonal est maintenu au niveau «modéré», la surveillance y reste obligatoire. «L’accélération de la dynamique d’infection accentue le risque d’introduction du virus en France via les couloirs de migration actuellement empruntés par les oiseaux sauvages», explique le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le 5 novembre. «Le nombre de cas dans la faune sauvage ne cesse de croître en Europe», alerte la Rue de Varenne: les Pays-Bas en ont déclaré 13, et l’Allemagne autant. Quatre cas en élevages sont connus à ce jour, deux en Angleterre, un aux Pays-Bas et un en Allemagne.

La rédaction

L’Assemblée plénière des évêques de France, dont les travaux ont commencé en visioconférence le 3 novembre et qui se sont poursuivis jusqu’au 8 novembre, ont réfléchi en ouverture de leurs débats sur le thème « Cultiver la terre et se nourrir ». Plusieurs agriculteurs et agricultrices, dont la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, ont répondu à leur invitation. Tous les agriculteurs invités ont évoqué, peu ou prou, la méfiance sinon les hostilités à l’égard de la profession agricole quand les évêques ont pointé le manque de sens d’une société souvent contradictoire entre ses attentes et ses comportements. « Les agriculteurs souffrent d’être incompris. Ils sont en plein questionnement sur leur évolution. C’est une profession qui a l’impression d’avoir étéì baladée et qui est en recherche de ce qui donne sens à son activité », a souligné notamment Mgr Laurent Le Boulc’h, évêque de Coutances (Manche). Christiane Lambert a, quant à elle, évoqué « la prise en compte des contraintes économiques et de l’urgence écologique dans le productivisme et la compétitivité internationale ». Cette Assemblée plénière des évêques essayait notamment de trouver ces réponses concrètes et applicables à la deuxième encyclique du Pape François, diffusée en 2015 et intitulée « Laudato si’ » (Loué sois-tu). Cette encyclique est consacrée aux questions environnementales et sociales. Le pape y critique ouvertement le consumérisme et la dégradation de l’environnement. Autrement, pour l’Eglise catholique toute la question est de savoir quelle est la place de l’Homme dans la nature ? Et quel rôle doivent y jouer les agriculteurs…

La rédaction

La FNSEA, l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA) et la Coopération agricole ont salué le 5 novembre, la publication du décret qui permet aux cafés, hôtels, restaurants qui sont aujourd’hui fermés de bénéficier des exonérations des charges sociales et patronales, d’un accès au fonds de solidarité et de la prise en charge du chômage partiel à 100 %, etc. C’est une « délivrance » pour ces fournisseurs « qui ont été oubliés dans les premières mesures de soutien annoncées en mars », note le communiqué commun des trois organisations. « Mais elles arrivent malheureusement très tard et ne seront pas suffisantes pour pérenniser cette filière », se désolent-elles. Les trois organisations demandent également de baisser à 50 % de perte de chiffre d’affaires au lieu de 80 % aujourd’hui les critères d’éligibilité à l’exonération de cotisations et contributions sociales pour les entreprises touchées par la Covid-19. « Il était (…) urgent que les productions agricoles les plus touchées puissent également bénéficier des mesures de soutien », a déclaré Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. De son côté, le président de l’ANIA, Richard Girardot, a insisté sur l’urgence d’agir : « C’est maintenant qu’il faut aider les entreprises et les agriculteurs avant qu’il ne soit trop tard ! ». Pour Dominique Chargé, le président de la Coopérative agricole, il importe d’ « assurer une rémunération décente à chaque maillon de la chaîne, et plus particulièrement aux agriculteurs ».

La rédaction

Dans un communiqué du 3 novembre, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) a fait savoir que son réseau restait « ouvert » et « mobilisé ». « Le réseau des Chambres d’agriculture accompagne les agriculteurs en proximité durant cette période avec bien sûr, un protocole sanitaire renforcé. Leurs sites restent ouverts au public, pour assurer les activités opérationnelles qui ne peuvent pas être dématérialisées ou reportées », indique le communiqué. « La continuité des services est assurée, tant pour les missions de service public que pour les accompagnements techniques et économiques au quotidien. Le maintien de l’ouverture des marchés de plein air est une bonne chose et les drive fermiers vont être relancés », poursuit l’APCA qui craint des « conséquences sur de nombreuses filières : viticole, tourisme, accueil à la ferme », en raison de l’instauration des consignes gouvernementales, notamment l’arrêt de la restauration hors domicile et la restriction des déplacements.

La rédaction

Après les annonces du chef de l’État, du 28 octobre, rétablissant le confinement, la MSA rappelle, dans un communiqué du 29 octobre, que depuis le mois de juin, elle accompagne les entreprises agricoles de moins de 50 salariés et les exploitations agricoles en grande difficulté et identifiées par les caisses de MSA. Cet accompagnement, appelé Aide Prévention COVID (APCOVID) couvre notamment la prise en charge d’aménagement d’espaces de travail, de mesures organisationnelles, de matériel d’hygiène et de sécurité pour la mise en place des mesures de prévention et des mesures barrières. Cette aide pouvant aller jusqu’à 1 000 euros peut, en particulier servir à financer des équipements de travail (visioconférence, outils individuels), des mesures de protection (rideaux plastiques, masques…) ainsi que des mesures d’hygiène au travail (distributeurs de savon ou gel à pédale, lave-mains, sèche-mains…). Pour plus d’information : www.msa.fr

Didier Bouville