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Le ministère de l’Économie a présenté, le 26 septembre, à la presse, le contenu du projet de loi visant à anticiper les négociations commerciales dans la grande distribution: seront concernées par ce texte les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 150 M€ en France, ou supérieur à 1 Md€ si les comptes de l’entreprise ont été consolidés ou combinés. Ces seuils de chiffre d’affaires ont été arrêtés dans l’optique de cibler les 75 plus grands fournisseurs, qui représentent plus de 50% des parts de marché des produits de grande consommation. Concernant le calendrier, le projet de loi prévoit que «les conventions en cours d’exécution au moment de l’entrée en vigueur de la présente loi qui ont été signées avant le 1er septembre 2023 et dont le terme est postérieur au 16 janvier 2024 prennent automatiquement fin le 15 janvier 2024». Les conditions générales de vente doivent être communiquées par le fournisseur au minimum 45 jours avant le terme des négociations, soit le 1er décembre. «Ces dispositions s’appliqueront aux produits commercialisés en France, y compris aux négociations des centrales d’achat», explique Bercy. Aucune filière, ni forme d’entreprise (coopératives agricoles), «n’est exemptée à ce stade». «Cela fera, bien sûr, l’objet de débats» au Parlement, glisse-t-on.

Didier Bouville

Une expérimentation concernant la présence sur route des robots agricoles, très attendue par les fabricants et utilisateurs, est officiellement lancée, apprend-on de source professionnelle. Les modalités en sont définies par un arrêté, publié le 30 août au Journal officiel. Ce texte, venant des ministères de la Transition écologique et de l’Intérieur, indique notamment la procédure de demande d’autorisation de « circulation à des fins expérimentales d’un véhicule à délégation de conduite sur des voies ouvertes à la circulation publique ». « Cinq ou six dossiers ont été déposés ou sont en cours », déclare à Agra Presse Christophe Aubé, président de l’association RobAgri. Les expérimentations visent deux « cas d’usage » des robots : le demi-tour, en mode autonome (sous supervision), sur route privée à très faible passage public ; la traversée, en mode télécommandé, de route un peu plus passante. Selon les résultats, attendus au bout de deux ans, la réglementation pourrait évoluer en conséquence, veut croire RobAgri, association de 85 acteurs du monde industriel, scientifique et agricole engagés dans le développement de la robotique agricole.

Didier Bouville

Le président de la République Emmanuel Macron a déclaré, le 24 septembre dans une interview télévisée, vouloir «remettre autour de la table et passer plus vite la baisse des prix» pour les «60 plus gros industriels de l’agroalimentaire». Le ministère de l’Économie précise cependant que la liste annoncée au départ, portant sur les 75 plus importants fournisseurs de la grande distribution, reste la cible du projet de loi (PJL) «portant mesures d’urgence pour adapter les dispositions du Code de commerce relatives aux négociations commerciales dans la grande distribution», qui sera présenté en Conseil des ministres le 27 septembre. Par ailleurs, le chef de l’État a annoncé abandonner la mesure permettant la vente à perte des carburants, qui devait venir compléter l’anticipation des négociations commerciales. En outre, il souhaite «un accord sur la modération des marges de tout le secteur» de l’agroalimentaire. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire recevaient, le 25 septembre, les représentants de l’Ilec et de l’Ania, les deux organisations qui comptent ces grandes entreprises parmi leurs adhérents. «On suit notre méthode, on consulte, on discute. On y travaille. Un accord, cela se construit», assure le cabinet de Bruno Le Maire.

Didier Bouville

Dans un rapport rendu public le 25 septembre, le CGAAER (ministère de l’Agriculture) plaide pour «la formalisation et la mise en œuvre d’un plan d’action pour l’adaptation (…) au changement climatique» des productions sous Siqo (signes de qualité et d’origine: AOP/AOC, IGP, STG, bio, Label rouge NDLR). Un plan que le CGAAER souhaite voir inscrit dans le contrat d’objectif et de performance 2024-2028 de l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité). L’organisme s’est déjà saisi du sujet dans le cadre d’une réflexion globale sur les attentes sociétales. Cependant, l’enjeu de l’adaptation climatique «est considéré comme devant être dissocié du traitement des attentes sociétales liées à l’environnement», concluent les auteurs à la lumière des entretiens réalisés auprès des parties prenantes. Autre recommandation: le CGAAER préconise d’inscrire à l’agenda la concrétisation d’un «plan de promotion des Siqo», afin de les différencier des «labels qui ne sont pas des signes officiels, ainsi que [des] marques privées». «L’Inao hésite à communiquer sur les Siqo, notamment par peur d’être pris en défaut et sans doute aussi à cause de la difficulté à rendre les fondamentaux lisibles pour le consommateur», souligne le rapport. Or, «les entretiens confirment une forte attente des professionnels». Une démarche est déjà «amorcée» en ce sens au sein de l’Inao.

Didier Bouville

Dans un arrêté paru au Journal officiel le 24 septembre, le ministère de l’Agriculture instaure des dérogations aux interdictions de mouvements d’animaux dans les zones réglementées autour des foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE). Les bovins, ovins, caprins et cervidés élevés dans ces zones de 150 km autour des foyers ne peuvent pas en sortir, excepté dans quatre cas de figure, dont l’export, les retours d’estive et les trajets directs vers un abattoir (avec «abattage dans les 24 heures»). La dernière dérogation concerne les mouvements «à d’autres fins» que les deux points précédents, à condition d’une désinsectisation sept jours plus tôt (à partir du 2 octobre), la MHE étant transmise par des moucherons du genre Culicoides. Le texte dispose aussi que les centres de rassemblement des zones réglementés «peuvent accueillir des animaux» en provenance des zones indemnes pour 48 h maximum (après désinsectisation). Enfin, l’arrêté instaure un protocole de surveillance dans les élevages suspectés de MHE (isolement des animaux malades, prélèvements et enquête épidémiologique). Le 21 septembre, la France a déclaré ses premiers cas de MHE, dans trois élevages des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.

Didier Bouville

L’Allemagne souhaite l’abandon du glyphosate dans l’UE et met en garde contre le risque d’une règlementation hétérogène après la proposition cette semaine de la Commission européenne de reconduire pour dix ans l’autorisation de cet herbicide. «Dans le contexte des menaces sur la biodiversité, le gouvernement allemand a plaidé pour une sortie européenne du glyphosate et a mis en garde contre des niveaux de protection hétérogènes dans l’UE», a communiqué le 22 septembre le ministère de l’Agriculture à l’issue d’une réunion entre représentants des 27 Etats membres pour examiner la proposition de l’exécutif européen. La Commission européenne a proposé mercredi de renouveler pour dix ans l’autorisation du glyphosate dans l’UE, sous conditions, après le rapport d’un régulateur estimant que le niveau de risque ne justifiait pas d’interdire cet herbicide controversé. Les Etats membres devront se prononcer à la majorité qualifiée lors d’un vote le 13 octobre. Pour l’Allemagne, l’autorisation du glyphosate doit prendre fin «tant que des dommages à la biodiversité, base d’une agriculture durable, ne peuvent être exclus».

Didier Bouville

Confirmant une information de nos confrères de Contexte, le ministère de la Transition écologique indique à Agra presse que le projet de loi de finances (PLF) pour 2024, qui devrait être présenté ce 27 septembre, contiendra une proposition de relever de 20% le montant de la Redevance pour pollution diffuse (RPD) payée par les agriculteurs utilisant des produits phytosanitaires, soit une hausse de 37 millions d’euros. Une information similaire avait été divulguée par la FNSEA fin août. Selon le syndicat majoritaire, l’enveloppe actuelle de 180 millions d’euros devait être gonflée d’environ 30 M€ dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2024, comme cela avait déjà fait en 2019, à cette époque pour financer le plan Ambition bio. «Une telle augmentation dans le contexte actuel, ce n’est pas entendable», avait alors réagi Arnaud Rousseau. Lors d’une rencontre avec le ministre de l’Agriculture, la FNSEA avait d’ailleurs demandé une plus grande transparence sur l’utilisation des fonds, et plaidé pour qu’ils soient redirigés vers la recherche d’alternatives.

Didier Bouville

Les élections sénatoriales du 24 septembre ont permis à cinq agriculteurs ou anciens agriculteurs, candidats sortants, d’être réélus (voir notre tableau): Laurent Duplomb (LR, Haute-Loire), Jean-Claude Tissot (PS, Loire), Olivier Jacquin (PS, Meurthe et Moselle), Bruno Sido (LR, Haute-Marne), Franck Menonville (UDI, Meuse) et Pierre Cuypers (LR, Seine-et-Marne). Un seul agriculteur fait son entrée pour la première fois dans la chambre haute: il s’agit de Vincent Louault (divers centre), qui prend la suite de son père Pierre Louaut (UDI) en Indre-et-Loire. Au total, avec trois agriculteurs sortants qui ne se représentaient pas, les élections voient le nombre d’agriculteurs reculer de deux sièges au Sénat. En Moselle, le président de la fédération nationale des Parcs naturels régionaux, Michaël Weber (Union de la gauche) l’a emporté sur l’ancien président de FDSEA Jean-Marc Breme. A l’heure où nous écrivons ces lignes, seuls manquent les résultats de la Guadeloupe et de la Martinique. Les résultats des élections sénatoriales ont confirmé la stabilité du Sénat, dominé par la droite alliée avec les centristes. LR peut s’attendre à obtenir 143 ou 144 sénateurs, contre 145 auparavant.

Didier Bouville

«Sous l’impulsion du médiateur», l’Unell et Lactalis sont parvenus à un accord sur le prix du lait pour l’année 2023, informe l’association d’organisations de producteurs dans un communiqué du 21 septembre. Le prix annuel négocié est de 429€/1000l en moyenne. Début juillet, l’Unell a activé la clause de sauvegarde prévue dans l’accord-cadre signé entre les deux parties, puis a sollicité fin août le médiateur des relations commerciales agricoles. En conséquence, le prix du lait payé en juillet, août et septembre a été équivalent à la moyenne des trois mois précédents, soit 425€/1000l. Il sera en baisse sur les trois derniers mois de l’année. Les producteurs estiment que «la forte diminution des cotations des produits ingrédients» pesait lourdement sur le résultat de la formule de prix. Au final, le prix négocié s’établit de 15 à 17€ supplémentaires/1000l que le prix issu de la formule. «C’est en restant fortement mobilisée que l’Unell est parvenue à faire évoluer la position du groupe Lactalis qui souhaitait initialement un prix 2023 identique à 2022», affirme l’association d’OP. Sur l’année, le prix est en hausse de 5€/1000l par rapport à 2022. «Malgré cet accord, les prix du quatrième trimestre 2023 seront en décalage par rapport aux besoins des éleveurs», regrette cependant l’Unell.

Eva DZ

Dans le cadre de son dispositif de 60 millions d’euros d’aides d’urgence pour la bio, le ministère de l’agriculture a assoupli sa lecture du critère de trésorerie, comme demandé par la Fnab (agriculteurs bio). Au premier jour du salon Tech&bio, le 20 septembre, la Rue de Varenne a mis à jour la FAQ publiée sur le site de FranceAgriMer. La dernière version (V5) indique que les situations présentant des éléments exceptionnels (absence de versement de salaire, injection de trésorerie personnelle..) «doivent être évaluées par le comptable» au vu de «sa connaissance de l’entreprise». «Cela ouvre la possibilité aux centres de gestion d’être plus souples dans l’analyse de la trésorerie», s’est réjouie la déléguée générale de la Fnab Sophia Majnoni d’Intignano. La veille, le président de la Fnab Philippe Camburet confiait avoir demandé cet assouplissement au ministère. En revanche, la Fnab n’a pas obtenu le décalage des délais de clôture des exercices comptables. «L’exercice comptable admissible à l’indemnisation doit être clôturé entre le 01/06/2022 et le 31/05/2023», signale une nouvelle ligne (n°45) dans la FAQ.

Eva DZ