Aveyron | Par La rédaction
L’association Bœuf Fermier Aubrac tenait son assemblée générale jeudi 27 octobre à Lacalm, sous la présidence de Patrick Mouliade.
«Même si le label rouge est reconnu de tous, il faut être actif et réactif car nos filières de qualité sont elles aussi mises à mal par la hausse des coûts, l’explosion des charges et bien sûr la baisse du pouvoir d’achat et de la consommation de viandes de qualité». L’heure est à la mobilisation de tous les acteurs de l’association Bœuf Fermier Aubrac ! Patrick Mouliade en chef de file a rappelé combien l’engagement de chacun, «à son niveau», comptait pour continuer de mettre en avant les spécificités d’une viande de qualité, de son lien au territoire… Les attentes des consommateurs qui veulent être rassurés, le rappellent au quotidien (lire encadré).
«Pas le droit de décevoir»
Heureusement l’association peut compter sur un volume d’activités stable, des points de vente fidèles et un nombre d’adhérents en hausse (429 livreurs). De juillet 2021 à juillet 2022, 1 944 animaux ont été labellisés pour 2 745 animaux abattus dans la filière, un chiffre en stabilité (en moyenne 53 animaux/semaine). En revanche du fait de la baisse de consommation de viande de qualité et de l’augmentation de consommation de haché, le nombre de carcasses labellisées a baissé de 4%. Plus de 603 tonnes de viande ont été commercialisées en label rouge. «Nous avons réussi à maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande grâce à la réactivité de l’ensemble des partenaires de la filière», remercie Patrick Mouliade. Il invite les éleveurs à être acteurs, moteurs de leur filière en continuant d’accompagner l’association sur différents événements de promotion (salons, festival de bœufs gras, Transhumance, Fête de la race Aubrac…) sur le territoire mais aussi dans les bassins de consommation à Toulouse, Montpellier, Paris… ainsi qu’auprès des jeunes bouchers en formation. Et à participer à des animations en magasin : «C’est en allant à la rencontre des consommateurs, en leur expliquant ce qu’est notre viande, comment elle est produite… bref en les rassurant, que nous pourrons déclencher des actes d’achat», a-t-il encouragé. D’ailleurs l’association est à l’initiative d’une formation pour aider les éleveurs dans cette communication envers le grand public.
Les deux médailles obtenues au Concours Général Agricole (or pour une boucherie de Millau et argent pour une boucherie en région parisienne) sont aussi de bons fers de lance de cette communication positive. «Nous avons à ce jour 66 points de vente – 44 boucheries traditionnelles et 22 GMS – qui nous sont fidèles. Notre présence à leurs côtés lors d’animations est aussi un formidable lien à préserver», a poussé Patrick Mouliade.
Un prix en hausse et toujours différencié
2022 a aussi été marquée chez BFA par l’augmentation régulière du prix payé aux producteurs. La valorisation des carcasses autour de 5,19 euros/kg carcasse est en hausse de 0,40 euro/kg par rapport au dernier exercice. Ce qui porte la valorisation moyenne des animaux à 2 140 euros pour les éleveurs, soit une hausse de 200 euros. «Nous avons travaillé sur un nouveau modèle de prix qui prend en compte le coût de production et la hausse des cotations nationales», a expliqué Patrick Mouliade. «Nous avons fait en sorte que le prix du BFA suive au mieux le marché et garde un différentiel de prix pour motiver les éleveurs à engraisser des animaux», a-t-il ajouté.
Pas facile en effet dans ce contexte de décapitalisation, de flamblée du prix de l’aliment, de sécheresse sans oublier les dégâts de rats taupiers et la hausse du marché du haché, de convaincre ! «Chacun doit s’engager pour maintenir nos volumes, garder notre approvisionnement», a sollicité Patrick Mouliade. Il encourage les éleveurs à maintenir les efforts sur le tri des animaux suivant les débouchés et les clients : «Nous n’avons pas le droit de décevoir ! C’est à ce prix que nous continuerons de valoriser nos animaux et que nous trouverons de nouveaux débouchés et clients». Patrick Mouliade se veut confiant en l’avenir : «notre système de production passe par l’engraissement d’animaux. Notre filière est garante d’un mode de production respectueux de l’environnement, du bien-être animal, d’une rémunération à l’éleveur. A nous de faire valoir ces atouts !», a-t-il conclu.
Eva DZ
Aubrac+Boeuf fermier