Aveyron | Par eva dz
Ça fourmille d’idées à Traditions en Aubrac pour donner un nouveau souffle à la Fête de la Vache Aubrac en Transhumance qui démarrera dès jeudi 25 mai et jusqu’au dimanche 28 mai.
Le président Christian Bonal vit sa deuxième fête aux manettes de ce rendez-vous incontournable sur le plateau et qui rayonne dans le monde ! Comme avant lui Serge Niel avec le Salon du Terroir, Christian Bonal apporte sa touche personnelle. Soucieux de répondre à la demande grandissante du public d’aller au plus près des troupeaux Aubrac et de pouvoir échanger avec les éleveurs, il a initié l’année dernière, un espace de rencontres privilégiées, sur l’estive de Fontanille. A quelques encablures du hameau d’Aubrac, le jour de la fête, les troupeaux transhumants profitent d’une petite halte pour offrir des instants de partage avec les visiteurs. Une initiative très appréciée qui s’est étoffée avec une exposition de matériel agricole ancien, une animation folklorique, des balades découvertes avec le Jardin Botanique (gratuit sur réservation – 1h à 10h30, 13h30 et 15h). Et même quelques brochettes de bœuf et truffade à emporter pour les petites faims ! Cette estive est également comme le site d’Aubrac, accessible grâce à des navettes gratuites.
Fort du succès de cette innovation, Christian Bonal a poussé son idée. Il vient d’achever la construction en bois d’un buron mobile (qui peut être tracté pour être déplacé). Il sera positionné à l’estive de Fontanille. «Dans ma carrière, j’ai pu acheter trois morceaux de montagne mais je n’ai jamais eu l’occasion d’acheter un buron et je trouvais dommage que les visiteurs de la transhumance n’aient pas l’occasion de visiter l’un de ces éléments forts de notre patrimoine, de connaître leur histoire, de comprendre leur utilité», explique le président de Traditions en Aubrac. «N’ayant pas trouvé de volontaires pour ouvrir un buron le jour de la fête autour d’Aubrac, j’ai décidé de faire le mien !». Depuis un an, avec l’aide de quelques amis et artisans, Christian a reproduit un buron qu’il peut atteler pour le déplacer sur le site de la Fête. Construit entièrement en bois, récupéré sur son exploitation, il s’est aussi mis en quête de tous les outils que l’on retrouvait dans les burons, issus de sa collection familiale, de dons d’amis, de connaissances… Des outils qu’il a tous vus en action et qu’il a étiquetés pour donner le nom en français et en occitan et expliquer leur usage. Bidons de lait, baratte, presse, pierre à sel… il ne manque rien… pas même la cave d’affinage des fromages… cachée derrière une porte comme un trésor ! «Mon idée était de proposer une animation un peu pédagogique aux visiteurs. Ils seront accueillis par d’anciens buronniers, des éleveurs de la coopérative Jeune Montagne, producteurs de fromages et des éleveurs transhumants», détaille Christian Bonal.
Sa réalisation est fin prête pour la fête de cette année et il a pu la présenter en avant-première, vendredi 12 mai à Salgues, là où la fête de la transhumance a commencé pour lui alors qu’il était jeune membre du comité des fêtes… Son initiative a été saluée par les élus locaux présents mais aussi André Valadier. «C’est vraiment bien vu !», a salué le grand défenseur de l’Aubrac. «Les burons nous rappellent ce lien à notre patrimoine dont tous les moteurs de notre économie rurale sont issus. C’est important de transmettre cette histoire aux générations d’aujourd’hui, de perpétuer ces traditions qui s’inscrivent dans la modernité», a-t-il ajouté.
Eva DZ
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