Aveyron | Par Jérémy Duprat
Le service bovins lait de la Chambre d’agriculture, plus particulièrement le contrôle laitier, organise 8 réunions de secteur avec les adhérents.
La visite du GAEC Balmette.
Sur une journée, ces derniers ont pu écouter Arnaud Marignac, conseiller du service, sur différents thèmes. Le matin se déroulait en salle avec des thèmes comme l’acide gras et l’organisation du temps de travail. Chaque après-midi se déroule sur une ferme différente avec, forcément, un thème adéquat : installation d’un hors-cadre, installation d’un robot, bâtiment neuf… L’idée était de dégager les pistes d’avenir pour une ferme qui demain résistera aux mutations du climat et des pratiques d’élevage tout en étant viable économiquement.
Lundi 20 novembre, une dizaine d’adhérents ont visité le GAEC Balmette, à Saint-Côme d’Olt. Francis Balmette, avec son fils Rémi, ont présenté la ferme sous l’angle de l’embauche d’un apprenti et l’agrandissement de la salle de traite en 2×10 postes. «Cela a demandé une organisation du travail totalement transformée. Depuis un an que nous avons notre apprenti et la salle, c’était compliqué. On lève le pied depuis… Depuis la semaine prochaine», plaisante Francis, sous les rires des personnes présentes.
La disponibilité de l’apprenti varie grandement. «Je peux passer un mois sur la ferme et par exemple au mois de décembre je vais aller une semaine à l’école. C’est un peu la difficulté», révèle le jeune homme. Si prévoir bien à l’avance un planning est difficile, la circulation de l’information est simple. «Nous faisons ça le matin avec le café», explique Francis Balmette. Pour Arnaud Marignac, il est «important d’inclure l’apprenti ou le salarié dans les décisions. Par exemple, qu’il connaisse les chiffres de la ferme. Il doit être intégré pour comprendre le fonctionnement et rester motiver», explique le conseiller. Du côté de l’éleveur, il «aime avoir un regard neuf sur son métier. Même s’il ne faut pas se leurrer, un apprenti est exigeant en implication de ma part, surtout au niveau du temps».
Un facteur à ne pas négliger. «Beaucoup rompent le contrat parce qu’ils sont en surcharge de travail physique et mental par la suite. Il ne faut pas oublier que l’humain est au centre de l’équation. Parfois, la relation entre deux personnes ne fonctionne simplement pas. Il faut essayer de ne pas se laisser influencer par une mauvaise expérience pour autant», considère Arnaud Marignac.
Du côté de la salle de traite en 2×10, pour 50 vaches, le choix a été fait après l’agrandissement de la ferme suite à un décès d’un cousin. «Les vaches étaient mal placées, il n’y avait pas de place dans la 2×5. C’était plus possible. J’étais arrivé à un point où c’était devenu l’enfer. Nous étions partis sur un projet robot sauf qu’à force de discuter, le robot qui sonne la nuit, le dimanche, il faut être vigilant tout le temps, en plus du fait qu’il fallait envisager de renouveler au bout de 10 ans alors que je serai à ce moment-là quasiment à la retraite, nous avons décidé de ne pas nous lancer. Il y avait trop de nébuleuses pour l’avenir, il fallait à terme augmenter les stalles, augmenter la taille du troupeau : nous allions travailler pour le robot finalement», révèle Francis Balmette. Un propos que nuance Arnaud : «Le robot, c’est compliqué quand vous êtes entre-deux, c’est-à-dire 60-65 vaches. C’est presque trop pour une stalle et pas assez pour deux».
Aujourd’hui, avec la salle en 2×10, une seule personne peut faire la traite en 45 minutes. À deux, les éleveurs bouclent le tout, nettoyage compris, en 30 minutes. «Avant nous mettions 2 heures par traite. Donc le gain de temps est vite vu sur 365 jours. Une personne trait, l’autre distribue. Quand on est tous les quatre, en comptant ma femme et l’apprenti, nous avons toujours quelque chose à faire. L’organisation du travail est bien meilleure, nous sommes moins sous pression», se réjouit Francis Balmette.
Jérémy Duprat