Aveyron | Par eva dz
L’association des producteurs de lait de brebis de l’aire de Roquefort (APLBR) a tenu son assemblée générale en juillet à Roquefort sur Soulzon, en présence du professeur en sociologie, François Purseigle et à l’aube du centenaire de l’AOP Roquefort, la plus ancienne appellation de France.
L’APLBR en assemblée générale à Roquefort sur Soulzon, en présence du sociologue François Purseigle.
Comme toutes les filières d’élevage, celle du Roquefort AOP se penche sur le renouvellement des générations des actifs agricoles et leur insertion dans les métiers. L’APLBR est l’association qui regroupe l’ensemble des producteurs de lait de brebis de l’aire de Roquefort, soit 1 300 points de collecte et autour de 2 600 producteurs. «Notre association défend les intérêts de tous les producteurs en lien avec notre ODG, Confédération générale de Roquefort», rappelle le président, Jérôme Faramond.
Défendre et accompagner
«Notre rôle est aussi d’accompagner les éleveurs à la fois sur la technique, comme la qualité du lait cru, mais aussi sur d’autres aspects, comme les ressources humaines, l’accueil de salariés…», évoque Jérôme Faramond. «Lors de son intervention, François Purseigle nous a ouvert de nouveaux horizons. Les éleveurs de demain ne sont pas ceux d’hier et leurs attentes ne seront pas les mêmes, elles ont déjà d’ailleurs beaucoup changé. Nous devons donc nous adapter à ces nouveaux profils qui représente et assureront l’avenir de notre filière», assure-t-il.
L’embauche de Stéphanie Schock-Caradec dont le profil est davantage tourné sur la communication va apporter une nouvelle ouverture à l’APLBR : «Nous avons investi dans un nouveau site internet, nous essayons d’être présents sur les réseaux sociaux… L’idée c’est de dire aux producteurs : Venez ! Réagissez ! Impliquez-vous !», encourage le président. Une émulation que l’association veut cultiver et voir grandir en vue de la grande année qui l’attend : celle des 100 ans, en 2025 de l’AOP Roquefort. «Nous ambitionnons des animations tout au long de l’année, et pas seulement lors de notre grande fête du Roquefort en juin. Ça va commencer dès la fin de cette année avec notre participation à la course du Viaduc. Avec la Confédération générale du Roquefort, le roi des fromages sera mis à l’honneur lors de divers événements sur son territoire», annonce Jérôme Faramond. L’objectif affiché est clair : «redonner de la fierté aux éleveurs».
Le poids d’un fromage sur son territoire
Le président de l’APLBR tient à rappeler le lien fondamental entre le Roquefort et son territoire : «Notre territoire a besoin du Roquefort. Et même si le marché du lait tire vers l’avant, que celui des fromages sous signes de qualité est en décalage avec un prix qui ne suit pas forcément cette dynamique, il est de notre devoir de nous investir dans notre filière pour aller de l’avant», argue Jérôme Faramond. «Nous devons être fiers de notre produit, la plus ancienne appellation d’origine de France, un fromage de garde qui a structuré notre territoire. Parce qu’il est sur le marché toute l’année y compris pendant la période où ce n’est pas possible de transformer le lait. On ne peut pas imaginer notre territoire sans son AOP». Jérôme Faramond rappelle les chiffres forts de la filière : plus de 60 millions de litres de lait transformés en Roquefort, sur 71 millions de litres de lait produits par les éleveurs de l’aire de Roquefort. «C’est un poids économique à ne pas sous-évaluer», appuie-t-il. «Notre lait est bien valorisé, certes pas assez en regard de nos coûts de production mais il est valorisé y compris à une période où aucune autre entreprise n’est en capacité de le valoriser aussi bien», souffle Jérôme Faramond. «Quelle valeur aurait notre lait à un certain moment de l’année, si nous n’avions pas la valorisation par le Roquefort ? Elle s’est adaptée au pic de lait du début d’année. Le Roquefort s’est adapté à la saisonnalité de notre production de lait. Il faut le dire !», continue-t-il. Jérôme Faramond compte donc sur la mobilisation de l’ensemble des éleveurs : «Nous devons tous nous réapproprier notre produit. Sur ce territoire, ça ne sent pas assez le Roquefort !», rit-il.
Eva DZ