National | Par Didier Bouville
«Les financements pour la défense contre le loup dans les cœurs de parcs vont être doublés en 2020», annonce Jean-Paul Celet, préfet référent national sur la politique du loup, le 27 janvier.
L’enveloppe consacrée aux cœurs de parcs nationaux va passer de 300 000 à 600 000 euros, précise-t-il dans une interview à paraître dans Agra Presse Hebdo. Une somme qui permettra de financer notamment le déploiement de brigades mobiles de bergers et l’héliportage de cabanes de bergers. Les brigades mobiles permettent «d’aller aider les bergers sur les estives en leur apportant un soutien humain», explique M. Celet. «Nous allons passer de deux personnes dans le parc de la Vanoise en 2019 à neuf personnes dans les trois parcs» (en y ajoutant ceux du Mercantour et des Écrins).
Le préfet référent indique son intention de «réunir prochainement le groupe national loup sur ce sujet», tout en rappelant l’impossibilité de tirs dans les cœurs de parcs. Lors de l’été 2019, des éleveurs de la FDSEA et des JA 05 avaient bloqué la préfecture de Gap (Hautes-Alpes) afin de demander la possibilité de tirs de défense contre le canidé dans les cœurs de parcs.
Le développement du loup se poursuit, à un rythme inférieur à 2019 (OFB)
La France compte 97 zones de présence permanente (ZPP) du loup, soit cinq de plus qu’il y a un an, d’après des chiffres publiés le 27 janvier par l’Office français de la biodiversité (OFB). Avec 80 meutes, l’organisme note une «poursuite du développement de l’espèce moins importante que celle constatée l’année dernière».
Trois nouveaux groupes ont été observés «au Nord de la Savoie et aux portes de la vallée du Rhône», un «dans le massif méditerranéen des Maures» et le dernier dans le massif jurassien, où le loup a réalisé sa «toute première reproduction (…) hors du massif alpin».
D’après l’OFB, les nouveaux groupes s’installent «essentiellement en périphérie de l’aire de présence historique de l’espèce». L’organisme public a identifié six secteurs à surveiller dans les prochains mois: Montagne de Chabre (05), Haute Romanche (38), Chartreuse (38 et 73), Bauges (73 et 74), Les Voirons (74) et les Coteaux de Provence (83).
Les chiffres publiés le 27 janvier portent sur le bilan du suivi estival (réalisé entre avril et octobre 2019), qui permet d’évaluer la répartition géographique et la reproduction du prédateur. Le bilan hivernal consiste, lui, à estimer la population totale (530 au dernier comptage) et ses résultats sont communiqués en juin.
éleveurs+loup+ovins