National | Par Didier Bouville
Le 4 juillet, le gouvernement a annoncé le contenu du plan interministériel pour la biodiversité, décliné en 6 axes prioritaires, répartis en 90 actions. Pour la réalisation des mesures du plan, le ministère de la transition écologique et solidaire va mobiliser 600 millions d’euros sur 4 ans.
La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, a inscrit l’objectif de réduire à zéro la perte nette de biodiversité. Ce plan biodiversité vise à mettre en œuvre cet objectif, mais aussi à accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB), qui court jusqu’en 2020. Il a vocation également à renforcer l’action de la France pour sa préservation et, en allant plus loin, à mobiliser des leviers pour la restaurer et la reconquérir lorsqu’elle est dégradée. Même si le plan ne fait évidemment pas abstraction de la problématique des impacts causés à l’environnement par l’activité agricole, la FNSEA note que le discours global se veut plutôt « bienveillant » envers l’agriculture.
Pour l’organisation, le risque majeur de ce plan était de pointer du doigt le secteur agricole et d’opposer environnement et agriculture : or, elle estime que le constat est plutôt inverse. L’agriculture est d’abord perçue comme victime de l’artificialisation au même titre que la biodiversité. Les messages de la FNSEA, axés sur la nécessité de composer avec le monde agricole, positionné à la fois comme acteur et source de biodiversité, semblent avoir été entendus par le gouvernement (ainsi que d’autres acteurs environnementaux).
Pour la FNSEA, une victoire importante consiste également en la reconnaissance de l’utilisation du paiement pour services environnementaux avec une rédaction ne faisant plus uniquement référence au cadre restreint de la future réforme de la PAC. Il n’en demeure pas moins que le volet produits phytos ne pouvait être éludé, et qu’un rappel des attentes auprès des agriculteurs sur ce sujet y figure. Néanmoins, le gouvernement s’engage à accompagner et renforcer les actions d’aide à leur réduction.
La FNSEA sera vigilante sur le financement des mesures qui ne doit pas justifier une hausse des prélèvements (fiscalité verte), en particulier de la LF 2019.
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