National | Par Didier Bouville
Sur les 10,7 millions de tonnes de lait non produits que la Commission européenne proposait de soutenir (avec un budget de 150 millions €), les demandes déposées au 21 septembre, échéance du premier appel d’offres, ont déjà atteint 10,6 Mt. 52 101 producteurs de l’UE se sont engagés a réduire leur production, en moyenne de 20 t chacun, contre une aide 140 €/t non produite.
Les principaux États membres bénéficiaires sont l’Allemagne (286 049 t), la France (181 398 t), le Royaume-Uni (112 028 t), les Pays-Bas (80 305 t) et l’Irlande (74 225 t). Il ne reste donc que 11 407 t pour le prochain appel d’offre (échéance le 12 octobre). Le soutien européen peut être complété au niveau national dans le cadre de dotation de 350 millions € répartie entre les États membres, comme c’est le cas en France.
Le rééquilibrage du marché européen est possible, selon la FNPL
«Rééquilibrer le marché du lait dans une Europe à 28 pays est réalisable» a voulu souligner la Fédération des producteurs de lait (FNPL) dans un communiqué du 27 septembre à la suite des annonces de Bruxelles de la réduction des tonnages de la production laitières. «L’objectif initial de la Commission de permettre une réduction de la production laitière de 1,07 million de tonnes est presque atteint», relevait le syndicat, précisant qu’il «resterait budgétairement la possibilité d’une diminution de la production pour les 28 pays membres de 11 000 tonnes pour une deuxième période».
La FNPL observe que même «les pays du Nord de l’Europe réfractaires, par principe, à toutes actions sur les marchés, ont utilisé le dispositif mis en place», signe d’un «sens collectif des responsabilités qui va quelquefois à l’encontre de ce que défendent leurs représentants politiques». Le syndicat «regrette toutefois que le mal français qui complexifie ce qui devrait être simplifié ait provoqué l’exclusion du dispositif d’un certain nombre de producteurs».
Après Lactalis, Sodiaal en ligne de mire par les éleveurs de l’Ouest
«Aujourd’hui, il est primordial que toutes les entreprises privées et coopératives donnent un véritable signal aux producteurs en s’appuyant notamment sur une conjoncture mondiale en amélioration depuis quelques semaines», affirme la FRSEA de l’Ouest dans un communiqué du 27 septembre.
A la veille de l’inauguration «de l’usine de Synutra à Carhaix» (tour de séchage du lait), dont «Sodiaal est le principal partenaire», le syndicat estime que «les sociétaires de Sodiaal doivent rapidement voir les effets de cet engagement» sur le prix, notamment dans une conjoncture qui s’améliore. Cette hausse de tarif «doit intervenir dans les semaines à venir», selon la FRSEAO car «attendre 2017 […] représente surtout un risque d’accentuer encore davantage les difficultés de trésorerie des éleveurs». Aussi, la FRSEAO «compte bien tout faire pour que les éleveurs puissent bénéficier des effets positifs du marché actuel».
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