Aveyron | National | Par Didier Bouville

Lait de vache : la sortie de crise passe par une décision européenne [point de vue]

Le marché du lait ne donne pas de signe de reprise. Pour autant, la profession à travers la FNPL, continue de se mobiliser pour permettre aux producteurs de lait français de retrouver de la valeur ajoutée. Le point de vue de Michaël Chavatte, président de la section bovins lait FDSEA Aveyron et de la FRPL.

– Quel est votre sentiment sur le marché du lait ?

«Si l’on peut sentir un frémissement de la demande mondiale, en revanche, en Europe et particulièrement dans les pays producteurs du nord, nous regrettons la surproduction (jusqu’à +30% en Irlande !) qui annihile toute relance du marché du lait ! Nous ne sortirons de la crise que si l’Union européenne prend la décision de maîtriser les volumes. En France, grâce à la contractualisation, nous avons réussi à maîtriser la production mais tout le monde doit être au même niveau. Le commissaire européen de l’agriculture a enfin pris conscience de la crise dans la production laitière mais il doit prendre les bonnes décisions. Une nouvelle réunion est programmée à l’échelle européenne en fin de semaine. Nous sollicitons d’ailleurs aussi un nouvel appui financier de l’Europe.

– Quelles sont les autres pistes pour sortir de la crise ?

Je veux d’abord dire que le travail syndical se poursuit sur la maîtrise des charges avec notamment la baisse des cotisations MSA, le pacte laitier et un soutien régional à l’appui technique pour accompagner les producteurs dans la gestion économique aussi.

Pour valoriser le prix du lait, nous continuons de miser sur le marché intérieur via la charte de valeurs. Les négociations entre GMS et entreprises se passent bien. Et le travail continue auprès des différents acteurs de la restauration hors foyer, ainsi que sur le logo Origine France. Notre objectif est bien de jouer sur notre différenciation.

D’ailleurs nous encourageons les producteurs à faire de la qualité pour aller chercher de la plus-value. En Aveyron, nous avons tous les atouts de notre côté : une production à l’herbe pour diminuer les coûts de production, des volumes maîtrisés,… autant d’atouts à valoriser. Une étude récente menée dans le Massif central montre que nos exploitations types autour de 300 000 litres par UTH, présentent de bons atouts économiques dans la maîtrise des charges de leur structure et dans la qualité du lait.

De même la démarche comme Mont Lait progresse bien avec des volumes qui s’étoffent, c’est encourageant pour l’avenir. Cela s’ajoute à une revalorisation de l’ICHN et de l’aide au lait de montagne. Tout cela doit nous encourager à aller de l’avant mais, pour autant, nous devrons aussi être appuyés par l’Europe sur la maîtrise de la production».

Eva DZ

Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 26 mai 2016.

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