L’année 2014 se termine sur une bonne dynamique pour les producteurs de lait de vache, à quelques mois de la fin des quotas laitiers prévue en avril 2015. Le point de vue de Michaël Chavatte (notre photo), président de la section bovins lait FDSEA.
Quel est votre sentiment sur cette année laitière 2014 ?
«2014 marque le début de la période post-quota, avec des prix en hausse constatés en début d’année, puis des mois suivants confrontés à une volatilité des cours que l’on devrait subir à l’avenir. On constate que le marché intérieur est plus stable que celui de l’export. On remarque aussi que certaines entreprises valorisent mieux le lait que d’autres. Il faut que les entreprises investissent pour gagner de la compétitivité en période post-quota. C’est toute la filière laitière qui devra être plus compétitive.
Que dire sur la conjoncture et le prix du lait 2015?
D’abord, nous avons eu une forte collecte en France, Europe et mondiale en 2014 car les prix du lait étaient globalement élevés. Nous avons aussi observé un ralentissement des exportations vers l’Asie, puis, cet été, l’embargo russe. Cela a engendré une baisse des produits industriels (beurre et poudre). Ainsi, le prix du lait du 1er semestre 2015 devrait être à la baisse. La volonté de la filière est de rester au même niveau que les derniers mois de l’année 2014. En revanche, le prix du 2ème semestre 2015 doit être meilleur car la demande mondiale reste soutenue, avec la Chine qui devra augmenter ses importations. Ceci, avec une collecte de lait globale ayant tendance à ralentir du fait de la baisse du prix du lait. Nous devons donc faire preuve d’un optimisme raisonné pour 2015 !
Que pensez-vous du «pacte laitier» ?
Il a été signé sous l’égide de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). Je n’ai pas encore tous les éléments en ma possession mais ce pacte a notamment pour ambition de maintenir le plus possible une bonne valorisation des PGC français (produits de grande consommation). Un logo «Lait collecté et conditionné en France» a été présenté. Un travail sera mené avec les banques pour qu’elles aident les éleveurs, et leurs trésoreries, à faire face à la volatilité des prix. Il est aussi question d’activer des outils de gestion de prévention des crises au niveau de l’Union européenne, ce que demandait la FNPL depuis plus de deux ans. Enfin, «l’observatoire des volumes national» mis en place via FranceAgriMer, rejoint l’idée de l’observatoire des prix de la FNPL».
Recueilli par Didier BOUVILLE
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