La journée technique régionale caprine a eu lieu jeudi 13 octobre à Monteils, comme chaque année, pour faire le point sur la conjoncture nationale et la technique (lire dans notre prochaine VP). La filière est toujours sur une bonne dynamique. Le point de vue de Joël Mazars, président de la section caprine FDSEA.
– Y a t-il des projets d’installation dans la filière caprine en Aveyron ?
«Il y a plusieurs projets en cours. La campagne de communication que la profession a lancée en 2015, en partenariat avec le Conseil départemental et la Chambre d’agriculture, a été efficace. Mais tous les projets à l’étude n’aboutiront pas. On ne s’improvise pas dans le métier facilement. Le contexte économique actuel est favorable, mais les traces de la crise sévère que nous avons traversée en 2010 ne sont pas effacées des mémoires. Même lorsque la conjoncture est jugée favorable comme aujourd’hui !
– C’est-à-dire ?
Notre filière d’élevage est sans doute la seule en ce moment à avoir le sourire dans le pays. Nous sommes déficitaires en volumes de lait, avec environ 20 % de la production importée d’Espagne, une petite partie venant des Pays-Bas. Les consommateurs français apprécient nos fromages, buchettes, produits frais et aussi le lait de chèvre en bouteille. Nous sommes sur une croissance de consommation moyenne positive située entre 2 et 4 % par an. Nous voulons produire le maximum de lait de chèvre français !
– Quelles sont les dimensions des projets d’installation actuellement à l’étude ?
Ils concernent des troupeaux de 200 à 300 chèvres en moyenne, correspondant à l’élevage-type aveyronnais, avec comme tendance constatée, la spécialisation. Je le répète, éleveur de chèvre est un vrai métier. Sur 10 projets, seulement 4 ou 5 devraient se concrétiser en 2017-2018. Notre objectif est de maîtriser l’offre et la demande de la production. Nous voulons des projets viables au niveau financier, mais aussi sociétal, prenant en compte la qualité de vie. Il n’est pas cohérent d’installer quelqu’un dans un lieu isolé, écrasé par les emprunts, asphyxié par le travail !».
Recueilli par Didier BOUVILLE
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 13 octobre 2016.
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