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Le ministère de l’Agriculture signale le 2 septembre la parution le même jour au Journal officiel du décret instaurant « la compensation agricole », outil visant à « préserver les terres agricoles » prévu par la loi d’avenir agricole de 2014. Les travaux susceptibles d’avoir un effet négatif sur l’économie agricole doivent désormais faire l’objet d’études préalables, contenant les mesures de compensation envisagées. Ces études seront examinées par les préfets départementaux et les commissions départementales de préservation des espaces naturels et agricoles.

Didier Bouville

A Lamotte-Beuvron le 1er septembre, le président de la MSA Pascal Cormery a plaidé pour un «traitement social de la crise» que traversent les céréaliers. «Il ne faut pas oublier le traitement social de la crise, même si ça ne fait pas plaisir», a-t-il lancé lors du meeting syndical de la FNSEA et des JA. P. Cormery a plaidé pour des «aides pour les personnes proches de la retraite», et des «formations pour les personnes qui décideraient de quitter le métier». «Nous sommes dans la responsabilité de les accompagner», explique-t-il. Le président de l’APCA Guy Vasseur a également demandé «une attention toute particulière, un accompagnement humain, pour ceux qui décideraient de quitter la profession».

Didier Bouville

Depuis début 2016, les abattages de porcins augmentent de 1,1 % en têtes et de 2,1 % en volume, «suite à une augmentation des poids moyens», constate le ministère de l’Agriculture dans une note de conjoncture parue le 29 août. Sur le mois de juillet, les abattages de porcins progressent de 3 % en têtes et en volume, en glissement annuel. Les exportations de viande porcine ont progressé de près de 9%, en juin (en glissement annuel), portés par les importantes demandes asiatiques, et les importations se replient de 12%, principalement en provenance d’Espagne et d’Allemagne.

Didier Bouville

«En dépit de la crise agricole, l’enseignement agricole reste attractif», selon un communiqué du ministère de l’Agriculture, le 31 août. Les effectifs (enseignement public et privé) sont en hausse de 0,4% en 2016 par rapport à la rentrée 2015 et atteignent plus de 465000 élèves, étudiants, apprentis et stagiaires de la formation continue. Selon le ministère, les efforts en terme de créations d’emplois ont permis «l’ouverture de classes et l’accueil d’un plus grand nombre d’élèves dans de meilleures conditions.» Depuis 2012, 930 emplois ont été créés dans l’enseignement technique et supérieur agricole public. L’engagement initial est de 1000 emplois d’ici la fin de la mandature : «Il sera tenu», affirme le ministère.

Didier Bouville

En juin, les importations de viande ovine sont en repli de plus de 9% par rapport à 2015, annonce Agreste dans une note de conjoncture du 30 août. La baisse des importations concerne tous les principaux fournisseurs. Le recul le plus important concerne le Royaume-Uni avec un repli de 18% (3 600 tonnes équivalent carcasse). Les importations en provenance de Nouvelle Zélande reculent de 13% (1 300 téc). L’Irlande quant à elle diminue ses envois de 2,5% (200 téc). «Depuis le début de l’année, les importations ont reculé de près de 10%», observe Agreste. Du côté des ovins vivants, les importations reculent aussi de 52% et les exportations progressent tout en restant à des niveaux peu importants.

Didier Bouville

«Je suis fier de cette victoire rendue possible par l’action conjointe et complémentaire du syndicalisme et des organisations de producteurs», se félicite le président de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) Thierry Roquefeuil dans un communiqué conjoint de la FNPL, de la FNSEA et des JA, suite à l’accord (300€/1000l en décembre) trouvé entre Lactalis et les OP, le 30 août. Cet accord «fait mentir la morale de La Fontaine ! Le plus fort, le groupe Lactalis, a été contraint de lâcher et de revaloriser le prix du lait», estiment les trois syndicats. Et T. Roquefeuil de nuancer: cet accord «ne va pas à lui seul répondre à la crise laitière qui perdure. La responsabilité des autres entreprises laitières est évidemment engagée».

Didier Bouville

«La France demande l’arrêt de ces négociations», a déclaré le secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Matthias Fekl, en référence au traité de partenariat transatlantique entre l’Union européenne et les Etats-Unis (TTIP), une position qui devrait être donnée fin septembre lors de la réunion des ministres européens du commerce extérieur à Bratislava. S’exprimant le 30 août au micro de la radio RMC, le secrétaire d’Etat a justifié cet arrêt des négociations par le fait qu’elles aient «été engagées dans l’opacité». Les Européens sont par ailleurs frustrés du peu de garanties que leur proposent les Etats-Unis, assez agressifs de leur côté quant aux marchés agricoles européens. Les discussions entamées en juillet 2013 n’ont pour le moment abouti à aucun accord, et un «quinzième round» de négociations est prévu en octobre. Le 28 août, le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel avait déjà considéré que les négociations avaient échoué, estimant que les Européens ne devaient pas céder aux exigences de Washington.

Didier Bouville

Coop de France a souligné le 29 août la mobilisation des coopératives face à la crise céréalière. «Les coopératives se mobilisent» pour aider leurs adhérents après une moisson catastrophique, a déclaré le président Michel Prugue devant la presse à la Foire de Châlons-en-Champagne. «Le but est d’apporter de la trésorerie aux exploitations pour un emblavement correct», a-t-il ajouté, chiffrant les besoins entre 500 et 600 euros/ha. Différentes mesures sont prises : crédit sur les intrants à rembourser lors de la prochaine moisson, prise en charge des coûts de résiliation de contrat, caution auprès des banques, a détaillé Michel Prugue. Les coopératives s’organisent face à une récolte très particulière, faible en volume et atypique en qualité. Un travail de tri, d’allotement est mené pour orienter la marchandise vers les débouchés possibles. Il s’agit aussi d’honorer les contrats : certaines coopératives «achètent des volumes ailleurs pour ne pas perdre des clients», a-t-il expliqué, ajoutant que «la taille des outils permet ou pas de le faire.»

Didier Bouville

«Je n’ai pas directement de moyens de pression sur Lactalis», a expliqué le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll sur France info, le 29 août. Il répondait à l’interpellation des Jeunes agriculteurs, qui souhaitent que le ministre s’investisse davantage dans le dossier. Au sujet du pdg de Lactalis, Emmanuel Besnier, Stéphane Le Foll explique: «Monsieur Besnier est un p.d-g d’une entreprise, dont je le répète, je n’ai pas le numéro de téléphone direct. Monsieur Besnier jamais, ni ne m’a demandé de rendez-vous, ni ne m’a demandé un contact, ni a souhaité me rencontrer.» Pour le ministre, il n’est «pas acceptable» que «Lactalis, cette grande entreprise, première mondiale, (soit) celle qui paye le litre de lait au producteur le moins cher de toutes les laiteries de France».

Didier Bouville

«Il doit manquer plus de 100 M€ pour couvrir les conversions 2016 et 2017», explique Clara Gasser, chargée de mission politiques agricoles à la Fnab (agriculteurs bio), le 29 août. Ainsi, le manque d’aides bio via le Feader se confirme face aux besoins estimés par la Fnab. «100% du budget pour les aides bio a été dépensé dans le Centre, en Midi-Pyrénées et dans le Limousin», affirme-t-elle. En Bretagne, l’inquiétude est moins évidente (environ 30% de l’enveloppe bio Feader dépensée), mais tout aussi présente : «Les éleveurs bio ont choisi la MAE élevage, plus intéressante que l’aide au maintien.» Par conséquent, il y a un report des «problèmes de financements sur cette MAE».

Didier Bouville