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Alors que l’examen du projet de loi Sapin 2 par le Sénat commence le 4 juillet, la FNSEA « défend la nécessité de construire le prix, en prenant en compte les coûts de production en agriculture ». Un prix « qui doit d’abord être négocié entre producteurs et industriels, puis, dans l’ensemble des contrats « aval », à savoir les produits de marque nationale, les produits à marques de distributeurs et les marchés publics », poursuit l’organisation. Le fonctionnement actuel privilégie les négociations entre distributeurs et industriels, les producteurs devant en bout de chaîne négocier avec les transformateurs, alors que les prix avec les enseignes sont déjà fixés. La FNSEA rappelle que François Hollande, lors du Salon de l’Agriculture fin février, s’est lui-même « engagé à revoir la LME et à ne plus faire des producteurs les victimes des négociations commerciales auxquelles ils ne participent pas ».

Didier Bouville

En mai, les prix à la production de l’ensemble des produits agricoles ont été stables par rapport à mai 2015 (+0,1%), après plusieurs mois de repli, rapporte le ministère de l’Agriculture dans une note de conjoncture parue le 30 juin. «La baisse sur un an des prix des céréales, des oléagineux, du bétail, du lait et des oeufs est contrebalancée par la hausse des cours de la pomme de terre, du vin, des fruits et légumes». Le ministère précise que la diminution du cours des céréales ralentit toutefois par rapport aux mois précédents (-6% en mai 2016, contre -15% en avril).

Didier Bouville

La justice a annulé le 1er juillet la déclaration d’utilité publique (DUP) de la retenue d’eau de Sivens, dans le Tarn, a indiqué le même jour l’AFP qui l’a appris de sources concordantes. Le tribunal administratif de Toulouse a également annulé deux autres arrêtés préfectoraux : l’autorisation de défrichement, et la dérogation à la loi sur les espèces protégées. Si ces arrêtés étaient relatifs à l’ancien projet de barrage, le nouveau projet, quasiment au même endroit, devait se baser sur la même DUP, ce qui risque de compliquer sa mise en œuvre, d’autant que les oppositions restent fortes. Le site de Sivens avait été occupé pendant plus d’un an par des zadistes, entre 2014 et 2015.

Didier Bouville

Auditionnée le 30 juin par la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie, Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, a prôné de «réinstaurer la confiance» du consommateur, ébranlée par les diffusions successives des vidéos de l’association L214. «C’est choisi, c’est à dessein» que «L214 s’attaque aux petits abattoirs» afin de «casser la confiance» donnée par le consommateur, notamment dans les circuits courts. «Peut-on encore manger de la viande en confiance?», s’interroge, selon elle, le consommateur actuellement. Quant aux salariés d’abattoirs, «c’est aussi une confiance qu’on leur délègue. Ce n’est pas une décharge», explique-t-elle.

Didier Bouville

La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a assuré, le 30 juin, que le Brexit ne changeait rien aux négociations du traité de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis (TTIP/TAFTA) et souligné que la France en avait approuvé la continuation. «Nous sommes déterminés à poursuivre ces négociations. Elles sont importantes pour l’Europe, pour notre économie, pour nos emplois, pour nos entrepreneurs, pour nos consommateurs, et ça a beaucoup de sens de le faire même à 27», a affirmé la commissaire à France Info, s’exprimant en français. «L’Europe est le plus grand marché du monde. Nous le resterons, même sans le Royaume-Uni», a-t-elle insisté, précisant qu’elle rentrait des Etats-Unis où elle avait participé à une réunion sur le TAFTA prévue de longue date. «Les Américains sont déterminés à continuer les négociations avec nous», a assuré la commissaire. La décision des électeurs britanniques de quitter l’Union Européenne «ne change rien dans les négociations», soulignant que les deux parties travaillaient «très intensément pour faire avancer les négociations» afin de trouver un accord avant la fin du mandat du président Barack Obama en janvier.

Didier Bouville

Les sénateurs ont adopté à l’unanimité, le 30 juin, la proposition de loi du groupe socialiste visant «à mettre en place des outils de gestion des risques en agriculture» qui met l’accent sur la couverture du risque économique lié à la volatilité des marchés. Le texte, qui comprend 10 articles, propose notamment «la création, dans chaque région, d’un fonds de stabilisation des revenus agricoles» pour janvier 2018, financé en partie par «une taxe sur les transactions financières effectuées sur les marchés agricoles». Ce fonds devrait permettre aux agriculteurs d’obtenir «une compensation en cas de baisse de revenus supérieure à 30%». Stéphane Le Foll, qui a salué la volonté des sénateurs de proposer des pistes de réflexion sur le sujet, a cependant attiré leur attention sur la nécessité de trouver le «moment propice» pour lancer un nouveau dispositif assurantiel. Selon lui, vu le contexte économique actuel, demander aux agriculteurs de financer un dispositif d’assurance est «quasi impossible».

Didier Bouville

Les caves coopératives ont signé une convention avec la fédération des gîtes de France pour développer l’oenotourisme, lors de leur congrès , qui s’est termine le 29 juin à Marseille. « Par cet accord, nous nous engageons mutuellement à échanger nos données pour mieux informer nos clients », a indiqué Yannick Fassaert, président de la fédération des gîtes et agriculteur. Ces données peuvent être le lieu d’une cave proche, l’imminence d’une Saint Vincent, d’une foire aux vins, d’un ban des vendanges, etc.. La convention prévoit que, quand l’hébergeur n’est pas vigneron, il peut s’accorder avec un vigneron pour que le service d’hébergement soit complété par de l’oenotourisme.

Par ailleurs, la fédération des gîtes de France a annoncé la constitution prochaine d’un syndicat qui sera commun avec le réseau « Bienvenue à la ferme » des chambres d’agriculture, entre autres pour que les taxes (taxe de séjour) et les normes (piscines) ne soient pas aussi pesantes que celles des chaînes d’hôtels, a ajouté son président. .

Didier Bouville

Ipsos et la plateforme AgriAvis ont dévoilé le 29 juin un sondage montrant que 81 % des agriculteurs sont hostiles au retrait du glyphosate. « Les agriculteurs interrogés plébiscitent à 81 % les herbicides à base de glyphosate, qu’ils (3 sur 4, ndlr) considèrent comme indispensables aux techniques de conservation des sols dans leur exploitation (non labour, gestion des couverts végétaux…) », selon un communiqué. En cas d’interdiction, 92 % affirment qu’ils appliqueront des traitements supplémentaires à base d’autres matières actives et 66 % pratiqueront davantage le labour. « Ces agriculteurs évaluent l’augmentation de leurs coûts de production à 24 % en cas de retrait du glyphosate, tandis que plus de la moitié de l’échantillon craint une baisse de rendement, qu’ils estiment à environ 25 % », poursuit le communiqué. 57 % des sondés estiment qu’il serait plus pertinent de limiter les doses autorisées que d’interdire. Chez les agriculteurs répondants, 53 % des surfaces en grandes cultures sont traitées avec un herbicide à base de glyphosate.

Didier Bouville

Les coopératives agricoles soutiennent le projet du ministre de l’Agriculture d’organiser une réunion fin août, avec les autres ministres de l’UE, afin de travailler à la future politique agricole commune. Selon une lettre du président de Coop de France Michel Prugue à Stéphane Le Foll, qu’Agra s’est procurée, les coopératives demandent à être associées à la préparation de cette rencontre. Plus largement, « nous vous demandons de réunir les organisations agricoles françaises en amont des rencontres que vous allez conduire avec vos homologues », écrit Michel Prugue. « Nous allons devoir écouter, formuler des propositions concrètes et accepter de faire bouger de nombreuses lignes », affirme-t-il.

Didier Bouville

La Commission européenne a prolongé, le 29 juin, de dix-huit mois l’autorisation du glyphosate dans l’UE en attendant les résultats d’une étude en cours menée par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) et prévue pour la mi-2017. Quand les conclusions seront connues, les discussions reprendront entre Bruxelles et les États membres pour, cette fois, renouveler l’autorisation de l’herbicide pour une durée qui devrait tourner autour de 10 ans. Cette future autorisation s’accompagnera de certaines restrictions d’usage : interdiction des tallow-amines en tant que co-formulant, obligation de renforcer le contrôle de l’utilisation du glyphosate comme traitement de maturation pré-récolte ou encore limiter le recours au glyphosate dans les jardins publics ou à proximité d’écoles. Lors d’un vote en comité d’appel le 24 juin, les États membres n’étaient pas parvenus à trouver une majorité qualifiée, laissant ainsi la décision entre les mains de Bruxelles. Le collège des commissaires, trop occupé le 27 juin par le dossier du Bexit, n’ayant pas pu voter le texte, la décision a été prise par procédure écrite.

Didier Bouville