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Le 24 janvier, après concertation avec le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’Institut de l’élevage a publié ses prévisions pour la production bovine en 2019. Il prévoit un recul important de la production, avec 1,421 million de tec, soit -3 % par rapport à 2018. Toutes les catégories d’animaux seront impactées par cette baisse, notamment les femelles avec un recul de 30 000 tèc. Elles seront responsables de 2/3 de la baisse totale. Les importations qui avaient déjà progressé en 2018 devraient augmenter de 3 % en glissement annuel en 2019. Enfin la consommation française de viande bovine qui avait amorcé une hausse de 2 % en 2018 devrait retrouver les niveaux de 2017 en régressant de 2 %.

Didier Bouville

Le président de la fédération nationale bovine (FNB) Bruno Dufayet s’est inquiété de la forte décapitalisation en cours du cheptel de bovins viande, lors d’une conférence de presse le 23 janvier, en amont de leur congrès à Mende (Lozère) du 3 au 6 février. La FNB rapporte que le nombre de vaches allaitantes a baissé significativement entre 2017 et 2018 (d’environ 7%) et pourrait diminuer de nouveau de 2 à 3% en 2019, selon les prévisions de l’institut de l’élevage. «Jusqu’ici le cheptel de bovins viande avait toujours été relativement stable, ce qui est inquiétant, ce sont ces très fortes variations», alerte Bruno Dufayet. Depuis les années 90, le cheptel oscille en effet entre 3,9 et 4,1M de têtes. Il pourrait chuter à 3,6 M de têtes en juin 2019 selon la FNB. «On a longtemps parlé de la résilience de nos élevages, mais je pense qu’il y a des signaux qui nous montrent qu’on atteint le bout d’un système», analyse Bruno Dufayet. «Une fois que la décapitalisation démarre, c’est très difficile à enrayer», redoute l’éleveur.

Didier Bouville

«Il ne faut pas que le conseil d’administration phagocyte la discussion au sein des coopératives», défend Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des éleveurs laitiers (FNPL), le 23 janvier lors de ses vœux à la presse. Le syndicat va se pencher sur le dossier des coopératives agricoles avec trois enjeux en vue: la rémunération des sociétaires, la performance des coopératives et leur gouvernance. En ce sens, «à l’heure actuelle, le contenu de l’ordonnance [relative aux coopératives] est plutôt bien», estime André Bonnard, secrétaire général de la FNPL. «Car il n’y a pas de raison que la coopérative échappe à tout le travail effectué lors des États généraux de l’alimentation ». Aussi, il demande l’inscription, dans le règlement intérieur des coopératives, d’un calcul théorique du prix du lait en fonction du mix produit de l’entreprise et des indicateurs de coûts de production. Les coopératives devront ensuite justifier l’écart entre ce prix et la rémunération effective des sociétaires. «Cela permettra d’évaluer la performance des coopératives».

Didier Bouville

Alors que les agriculteurs peuvent voter depuis le 14 janvier pour les élections des chambres d’agriculture, et que certains n’auraient pas encore reçu leur matériel de vote neuf jours avant la clôture le 31 janvier, la FNSEA et les JA se sont inquiétés du taux de participation, à l’occasion de leurs vœux à la presse le 22 janvier. «Selon les chiffres que nous avons pu avoir, ça démarre mollement, rapporte le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey. Il va falloir enclencher la vitesse supérieure». La FNSEA et les JA inscrivent également ce scrutin dans un contexte où, comme l’a rappelé le président des JA, Jérémy Decerle, «les corps intermédiaires ont été jusqu’ici mal considérés par le gouvernement». En somme, un taux de participation élevé consoliderait leur légitimité auprès du pouvoir en place, estiment-ils.

Didier Bouville

Dans une note, Agreste indique, qu’en novembre 2018, les abattages de volailles se sont repliés de 1,4 % en tête en glissement annuel. Cette diminution est imputable à une diminution des abattages de poulets et de dindes qui se réduisent respectivement de 4 % et 2 % en un an. Ceux de poulet, en revanche, reste stable et se rapproche de la moyenne quinquennale, les abattages de canards à gaver et à rôtir sont dynamiques (+17 % et +3 %). Cependant, en octobre dernier, pour la première fois en 2018, les éclosions de canetons à gaver se sont repliées. En octobre, le déficit du commerce extérieur des viandes de volaille se creuse. Pour les viandes de poulet il s’établit à -19 800 tec, contre -17 400 tec en septembre. Cette augmentation s’explique par une hausse des importations de viande de poulet en provenance de Pologne et d’Allemagne. De plus, les exportations vers l’Allemagne de viande de dinde se replient. Enfin, en novembre dernier, le marché des œufs est resté actif et la hausse saisonnière des prix à la production se poursuit, +8 % par rapport à la moyenne quinquennale.

Didier Bouville

L’organisation des entreprises agro-alimentaires bio Synabio appelle les enseignes de la grande distribution à «éviter la guerre des prix», dans le cadre de leurs relations commerciales. «La grande distribution met ses fournisseurs bio sous forte pression», déplore le syndicat, qui a publié un «observatoire des négociations commerciales» le 21 janvier. Selon ce document, 28% des entreprises bio «se voient réclamer une baisse de tarif avant toute discussion», et 40% «à l’issue des premiers round de négociation». Or, dans le même temps, 70% des entreprises «alertent sur une hausse du prix des matières premières». Dans ce contexte, Synabio appelle à «une nouvelle relation de confiance entre distributeurs, transformateurs et agriculteurs». En 2018, le chiffre d’affaires cumulé de la bio en grande distribution a dépassé les 4.5 milliards d’euros, selon l’organisation.

Didier Bouville

La FNSEA et les JA ont appelé, dans un communiqué du 21 janvier, à un «meilleur encadrement du principe de précaution», suite à la décision du tribunal administratif de Lyon du 15 janvier de retirer de la vente l’herbicide à base de glyphosate Roundup Pro 60. « En confondant risque et danger, les juges ont tranché un débat scientifique et déjugé l’avis d’une agence indépendante dont le rôle est pourtant d’apporter son expertise scientifique», déplorent les syndicats majoritaires. Les deux organisations agricoles craignent par ailleurs que «cette application abusive du principe de précaution» ne «bride la capacité de notre agriculture à être compétitive et la place en distorsions de concurrence insoutenables». Elles appellent «à une prise de conscience des décideurs politiques »

Didier Bouville

Interbev a vivement critiqué, dans un communiqué du 18 janvier, les conclusions du rapport du collectif international de scientifiques EAT-Lancet Commission on Food, Planet, Health», publiées le 17 janvier, qui recommandant une baisse de 50% de la consommation de viande rouge dans le monde, pour des raisons environnementales et sanitaires. L’interprofession dénonce une «incitation à supprimer totalement la viande», compte tenu du régime préconisé par les auteurs du rapport (14 g par jour en moyenne). Elle appelle également à ce que «l’ensemble des impacts» de ce régime soient considérés, «autant ceux liés à la réduction de certains aliments que ceux liés à l’augmentation des autres». Se basant sur l’avis de l’Inra publié le 11 janvier dernier sur le sujet, elle alerte également sur «les conséquences de la disparition de l’élevage», qui «apporte des services environnementaux», en terme de «biodiversité», de «stockage du carbone» et de «filtration de l’eau».

Didier Bouville

La pose d’une clôture sur le territoire français, à quelques kms à l’ouest de la frontière belge, débutera le 21 janvier, a annoncé la direction générale de l’alimentation (DGAL), au ministère de l’Agriculture le 18 janvier. Ces travaux s’achèveront d’ici 7 à 10 jours autour de la zone dite blanche, frontalière de la région infectée en Belgique. D’une hauteur d’1,5m, enterrée de 50cm, cette clôture, dont le coût est estimé à « plusieurs millions d’euros » – une partie devrait être financée par l’interprofession porcine – se situe à 6km à l’ouest de la frontière, où les Belges ont déjà entamé la construction d’une nouvelle clôture (terminée à 60%). Deux cas positifs avaient été confirmés le 8 janvier par les autorités belges par delà leur précédente clôture, à quelques kms à l’est de la frontière.

Didier Bouville

«Le point d’arrivée, il est connu», a déclaré le 17 janvier le député Jean-Luc Fugit (LREM, Rhône), co-rapporteur de la mission d’information sur le glyphosate: «On suit la trajectoire de sortie» de cet herbicide. Reste à «accompagner la profession» qui doit s’y soumettre «à l’horizon 2020», a ajouté en conférence de presse l’autre rapporteur Jean-Baptiste Moreau (LREM, Creuse). L’objectif visé est de «sortir du glyphosate d’ici trois ans mais en accompagnant, pas en imposant de façon unilatérale et non concertée», selon lui. Raison pour laquelle la mission parlementaire va identifier les impasses techniques ou économiques. Elle se demandera aussi «pourquoi le plan Ecophyto 2 n’a pas fonctionné correctement». Rendez-vous est fixé ultérieurement pour une «présentation intermédiaire» des résultats, probablement à la date anniversaire de la mission le 27 septembre. L’idée est de s’appuyer sur des tableaux de bord, filière par filière, permettant de suivre l’évolution de la trajectoire de sortie du glyphosate. D’ici là, plusieurs auditions restent à mener, notamment des syndicats, des centres techniques. Le préfet Pierre-Etienne Bisch, coordinateur interministériel du plan de sortie du glyphosate, a lui annoncé, lors du même point presse, le lancement dans «quelques jours» d’un centre de ressources avec les principales solutions techniques disponibles pour se passer de l’herbicide.

Didier Bouville