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A l’occasion de la présentation, le 13 novembre, du budget 2019 pour l’enseignement agricole devant la commission de l’éducation du Sénat, le ministre de l’Agriculture a plaidé pour davantage d’autonomie pour les établissements scolaires. «Nous devons donner plus d’autonomie aux établissements pour qu’ils s’adaptent vraiment au contexte local», a expliqué Didier Guillaume. Les enseignants disposent déjà de «20 à 25 heures non affectées dans les référentiels généraux pour des programmes locaux, je souhaite que ce soit augmenté», a-t-il annoncé. Le ministre a par ailleurs fait par de son souhait de «mettre en place de nouvelles filières, sur deux sujets d’avenir: l’environnement et le sanitaire». La présentation de ce budget par le ministre de l’Agriculture – et non le ministre de l’Éducation nationale, est une première, a expliqué le ministre, qui fait débuté son allocution par un éloge de ces missions : «L’enseignement agricole est un joyau ; s’il devait être transféré dans le grand ministre de l’Education nationale, l’enseignement agricole pourrait y perdre son âme». Didier Guillaume a rappelé que cette mission représente 35% du budget de son ministère et 80% des fonctionnaires.

Didier Bouville

La FNA (négoce agricole) et Coop de France ont dénoncé le 14 novembre la nouvelle version du projet d’ordonnance sur la séparation de la vente et du conseil des phytos qui «radicalise» sa mise en oeuvre. Il s’agit de «réserver le conseil spécifique à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques aux seules structures de conseil indépendant», alerte la FNA dans un communiqué sur la proposition dévoilée le même jour aux professionnels. Et de critiquer un manque de concertation, l’absence d’étude d’impact, comme le regrette aussi Coop de France dans un autre communiqué. «Le gouvernement va priver les agriculteurs d’un accompagnement de proximité indispensable et remettre en cause le lien essentiel entre les agriculteurs et les attentes des consommateurs», déclare Christian Pèes, président de Coop de France Métiers du grain. Cette «destructuration de l’organisation actuelle du conseil» va conduire à la suppression de «plusieurs milliers d’emplois», estiment les deux organisations. Le projet d’ordonnance «supprime de fait la faculté pour les coopératives agricoles de répondre à leurs obligations en matière de diffusion de solutions alternatives au travers du dispositif des CEPP» (certificats d’économie de produits phytos), souligne Coop de France.

Didier Bouville

Face à la hausse importante du coût de l’aliment et la baisse toujours inexorable des prix au cadran, les éleveurs de porcs sont inquiets. « Sur 2018, le prix payé éleveur en France n’a pas couvert le coût de revient ! », s’indigne la Fédération nationale porcine (FNP), dans un communiqué du 13 novembre. « Nous alertons les fabricants d’aliments quant aux hausses abusives pratiquées dans certaines régions, certaines allant jusqu’à + 40 €/t », poursuit l’organisation. A cette conjoncture dégradée s’ajoute « les cotisations sociales très élevées », souligne la FNP qui demande de réunir les cellules de crise dans les préfectures. Ainsi, si une reprise s’amorce, notamment grâce au marché chinois, « nous ne tolérerons pas que les bénéfices [de la reprise] restent au niveau des entreprises au lieu de redescendre immédiatement au bénéfice des éleveurs », insiste la FNP.

Didier Bouville

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a décidé de se saisir d’un projet d’avis intitulé « Les enjeux relatifs aux conditions d’élevage, de transport et d’abattage en matière de bien-être animal », a annoncé le conseil le 13 novembre. Cette décision fait écho « à l’interpellation citoyenne sur cet enjeu » et « au dépôt de plusieurs pétitions à ce sujet », explique le Cese. Ce projet d’avis aura pour objectif de formuler des préconisations pour garantir le bien-être animal mais aussi pour favoriser « un dialogue plus constructif » sur ce sujet qui cristallise les tensions. Le projet sera présidé par Etienne Gangneron, président de la section de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation au Cese, vice-président de la FNSEA. Il sera rapporté par Anne Garetta, groupe CGT, et Marie-Noëlle Orain, personnalité associée, pour une présentation en assemblée plénière à la fin du second trimestre 2019.

Didier Bouville

La crise monétaire en Turquie, conséquence directe des tensions diplomatiques entre les États-Unis et la Turquie, pourrait entraîner une diminution des importations de bovins maigres français, analyse FranceAgriMer dans une synthèse de novembre 2018. Pour continuer de satisfaire la demande domestique et éviter une pénurie aux potentielles conséquences sociales, la Turquie ne devrait pas diminuer ses importations de bovins maigres. Mais du fait de la dépréciation de la livre turque, les importateurs turcs risquent de privilégier la quantité à la qualité, se tournant alors vers des bovins vifs aux prix les plus bas, en provenance d’Amérique latine. À l’inverse, la Turquie pourrait décider de limiter ses importations de bovins finis ou de viande fraîche et congelée, moins populaires. La filière bovine française pourrait alors être affectée indirectement, explique FranceAgriMer. Les exportateurs voyant leur flux vers la Turquie se réduire chercheront d’autres débouchés. Cela pourrait notamment être le cas de l’Espagne qui concurrencerait la France sur le marché libanais des bovins finis. La Pologne pourrait également reporter ces exportations de viande fraîche sur l’Allemagne, l’Italie ou la Grèce, qui sont des clients historiques de la France.

Didier Bouville

Lors de sa rencontre avec le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume s’est exprimé «en faveur d’un objectif minimal de dépenses en faveur de l’environnement qui couvre l’ensemble du premier et du second pilier de la Pac», rapporte un communiqué du ministère le 12 novembre. Autrement dit, la France plaide pour que les États-membres soient soumis à un plancher de dépenses concernant l’environnement, «afin d’éviter des distorsions de concurrence au sein de l’Union européenne», explique-t-on au cabinet du ministre. Dans sa proposition de réforme de la Pac, Bruxelles plaide pour que chaque État-membre élabore et applique, après approbation par Bruxelles, sa propre stratégie pour atteindre les objectifs fixés au niveau de l’UE, notamment pour le verdissement. Didier Guillaume a par ailleurs plaidé pour davantage de protection contre les risques et une simplification de la Pac.

Didier Bouville

Le magnat de la viande Joesley Batista, du groupe JBS, a été arrêté le 9 novembre ainsi que deux anciens ministres de l’Agriculture, dans le cadre de l’enquête anticorruption « Lavage express », a annoncé la Police fédérale. Au total, 19 mandats d’arrêt ont été émis et 64 perquisitions menées dans cinq Etats du pays, a précisé la police dans un communiqué. L’opération était destinée à « démanteler une organisation criminelle qui agissait au sein de la Chambre des députés et du ministère de l’Agriculture (Mapa) pour le compte de JBS, l’un des plus grands groupes agro-alimentaires du Brésil. Joesley Batista avait passé l’an dernier un accord de « délation récompensée » avec la justice qui avait menacé jusqu’au président de la république Michel Temer. Celui-ci avait réussi à sauver son poste. Outre Joesley Batista, les ex-ministres de l’Agriculture, Antonio Andrade (actuel vice-gouverneur de l’Etat du Minas Gerais) et Neri Geller (député fédéral nouvellement élu) qui ont occupé ce poste en 2013 et 2014, ont été arrétés. Tous deux appartiennent au MDB, le parti de centre droit de Michel Temer qui était alors allié à la présidente de gauche Dilma Rousseff.

Didier Bouville

La seconde phase des Assises de l’eau a débuté le 9 novembre, plus de deux mois après la clôture de la première partie. Le comité de pilotage s’est réuni dans la matinée, autour du ministre de la Transition écologique François de Rugy, pour valider «la méthode, les axes et les thèmes de travail» de cette seconde partie, dédiée aux questions environnementales, après une première phase sur le renouvellement des réseaux d’eau et d’assainissement. Des ateliers et groupes de travail, seront organisés jusqu’en mars autour de trois axes : économiser, protéger, partager la ressource en eau. «Cette deuxième séquence doit contribuer à la mise en œuvre de plusieurs mesures du plan biodiversité», a ajouté le ministère.

Didier Bouville

Le groupe Avril commence à produire et à distribuer un biodiesel 100 % végétal, destiné aux professionnels du transport, ont annoncé ses dirigeants le 8 novembre. « Plusieurs centaines de milliers de tonnes » d’ester méthylique de colza seront produites chaque année, a indiqué Arnaud Rousseau, président d’Avril et de la Fop. Cela sans assécher le marché du colza, a-t-il assuré, parce que « nous sommes largement excédentaires », du fait de la concurrence argentine et malaisienne. La commercialisation d’un biodiesel pur permet à Avril de distribuer lui-même le produit dans les cuves des transporteurs routiers et des collectivités pour leurs parcs de bus et d’autocars. Le biodiesel à 100 % réduit de 60 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport au gazole fossile et jusqu’à 80 % les émissions de particules, a cité Avril. Néanmoins, l’Oléo 100 « paye » la TICPE, la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, à hauteur de 12 centimes de litre, plus que le GNV fossile et plus que l’électricité, qui n’est quant à lui assujetti à aucune taxe, a signalé Kristell Guizouarn, directrice « énergies nouvelles et affaires européennes » d’Avril.

Didier Bouville

La ministre allemande de l’environnement Svenja Schulze, a affirmé, dans une allocution le 6 novembre à Berlin, que son gouvernement préparait une sortie «progressive», du glyphosate d’ici 2023, date à laquelle l’autorisation du produit expire au niveau européen. La ministre veut utiliser «tous les moyens juridiques» à sa disposition pour atteindre cet objectif. «Nous allons poser des limites drastiques à l’utilisation du glyphosate», a-t-elle ajouté. Le gouvernement allemand souhaite dans un premier temps restreindre l’usage de ce produit autour des cours d’eau, et interdire son utilisation dans des zones «écologiquement sensibles». Une réforme de la procédure d’homologation des produits phytosanitaires est également en préparation. «Si d’autres pesticides tout aussi dangereux sont utilisés à la place du glyphosate, l’environnement n’ira pas mieux», a-t-elle expliqué pour justifier ce choix.

Didier Bouville