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La loi Agriculture et Alimentation (pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous) a été publiée au Journal officiel le 1er novembre. Elle entre ainsi en vigueur après un calendrier mouvementé. Après un échec en commission mixte paritaire, chargée de trouver un consensus entre l’Assemblée nationale et le Sénat, des sénateurs de l’opposition ont saisi le conseil constitutionnel, qui a censuré 23 des 98 articles adoptés en lecture définitive par les députés le 2 octobre. Cette entrée en vigueur ne clôt pas pour autant les débats. Les ordonnances à paraître (relèvement du seuil de revente à perte, encadrement des promotions, réforme du code du commerce, de la coopération, séparation vente conseil, etc.) ainsi que les décrets, notamment concernant les objectifs d’approvisionnement des cantines, sont décisifs.

Didier Bouville

La fusion des ministères de l’Agriculture et de l’Environnement était une des mesures polémiques de la campagne de Jair Bolsonaros, gagnant de la présidentielle au Brésil dimanche dernier au deuxième tour. Cette fusion a été confirmée le 30 octobre, par Onyx Lorenzon député et futur chef du gouvernement. « L’agriculture et l’Environnement seront un seul et même ministère, comme prévu au départ », a déclaré l’actuel député. Lors de l’entre-deux tours Jair Bolsonaros avait indiqué que « le futur ministre sera issu du secteur productif ». Cette fusion est vivement critiquée par les écologistes du pays qui craignent un retour en arrière. S’exprimant sur Twitter le 30 octobre, l’écologiste Marina Silva, ex-ministre de l’Environnement et également candidate à la présidentielle, estime qu’une « ère tragique s’ouvre, où la protection de l’environnement est égale à zéro ». Des acteurs de l’agrobusiness brésilien se sont aussi exprimés contre cette mesure. Ils craignent de possibles sanctions internationales et un impact négatif pour l’export de produits agricoles. En 2016, le secteur agricole représentait 4,9 % du PIB du pays. Il est le troisième exportateur mondial de produits agricoles, derrière les États-Unis et l’UE, selon l’OMC. Il est également le 1er producteur mondial de jus d’orange, de sucre, de café et le 2e producteur de soja et de viande bovine (2e producteur mondial de viande bovine). La nouvelle administration de Jair Bolsonaros prendra officiellement ses fonctions le 1er janvier.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 29 octobre, la FNPSMS (Fédération Nationale de la Production des Semences de Maïs et de Sorgho) indique que, pour la deuxième année consécutive, les stocks européens de semences de maïs sont en baisse. L’organisation précise que la campagne 2017/2018 a été marquée par un tassement du programme de multiplication de l’Union Européenne. Ainsi, les surfaces européennes de maïs semence, mises en place en 2018 pour approvisionner les marchés en 2019 sont en hausse de 7 %. La FNPSMS prévoit des rendements semenciers à 100 %. Elle estime qu’avec des signaux positifs des marchés grains et fourrage pour les semis 2019, l’écoulement des stocks est amené à se poursuivre. Côté production, avec un programme à 58 500 ha et des résultats techniques à 97 % de l’objectif, la FNPSMS indique que la France renforce sa position de leader. Il s’agit pour la fédération de « la preuve de la résilience de son réseau au cœur d’une année climatique particulièrement compliquée ».

Didier Bouville

L’APABA communique : « Alors que le gouvernement annonce sa volonté de doubler les surfaces et le nombre de producteurs bio d’ici 2022, ses services divisent le soutien au développement de la bio par trois.  Nous invitons tous-tes les producteurs-trices bio, toutes les organisations agricoles qui œuvrent pour un véritable changement de modèle agricole, toutes les organisations environnementales ainsi que les citoyens à venir manifester ce jeudi 1 novembre à 11h devant la préfecture de Région (Place St Etienne à Toulouse).

A 12h :  dépôt d’une gerbe de fleurs sur la stèle commémorant «Le soutien de l’Etat au développement de la bio en Occitanie».

Puis pique-nique partagé.

Didier Bouville

Claude Cochonneau, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), a rencontré Didier Guillaume, ministre de l’agriculture, le 29 octobre. Il l’a trouvé «très au fait des sujets» et particulièrement «offensif» sur le dossier des retenues collinaires, que le ministre entend aborder «rapidement et de manière dépassionnée, en sortant des clivages», a déclaré Claude Cochonneau à Agra Presse. Le président de l’APCA a également évoqué, entre autres, la sécheresse – «le plus urgent, c’est l’affouragement» –, la loi Egalim – «j’ai rappelé au ministre combien les agriculteurs attendaient les ordonnances et les décrets d’application» – et la réorganisation en cours du réseau des chambres d’agriculture. Le ministre devrait clôturer la session de l’APCA du 29 novembre prochain.

Didier Bouville

L’association «Pour une agriculture du vivant» (PADV), créée en février, veut faire émerger un nouveau standard autour de l’agroécologie, a-t-elle indiqué le 29 octobre. «D’ici deux ou trois ans, on réunira les acteurs de la transition de l’agriculture pour faire émerger un nouveau standard avec un label», a expliqué lors d’une conférence à l’Ania (industries alimentaires), le président Jean-Philippe Quérard, souhaitant fédérer les démarches d’agriculture biologique, de conservation des sols, de bien-être animal, de commerce équitable. 100 % des agriculteurs auront basculé en 2050 dans l’agroécologie basée sur les couverts végétaux, le non-travail du sol et l’agroforesterie, d’après lui. «L’agroécologie va s’imposer comme la clé de voute d’une alimentation saine, durable, équitable», a-t-il déclaré. PADV s’inscrit dans cette transition en tant que plateforme de collaboration destinée à «toutes les filières», «tous les acteurs» autour du socle agronomique des sols vivants. Elle comprend aujourd’hui une organisation de producteurs (Pom’Evasion), des coopératives et négoces (Vignerons de Buzet, Soufflet), des industriels (Pasquier, Danone), des distributeurs et restaurateurs (U, Flunch, Accor), des partenaires du type Bleu Blanc Cœur, des instituts techniques (IAD), également l’association Agroforesterie, Cerfrance. «Aucun acteur n’est capable de faire émerger seul un nouveau modèle alimentaire et de percer le mur de défiance chez les consommateurs», selon Jean-Philippe Quérard.

Didier Bouville

Le Réseau Biodiversité pour les abeilles révèle, dans son bilan 2018 du 24 octobre, que la production de miel a atteint cette année un «record» en France avec près de 150 kilos de miel par ruche en moyenne. Une bonne performance qui s’explique par «des colonies dynamiques et des abeilles en grand nombre, des fleurs en quantité dans l’environnement et un excellent processus de nectarification». L’organisation se félicite par ailleurs des bonnes conditions climatiques, qui ont permis «d’empêcher l’arrivée de maladies». Le réseau prévoit toutefois une «année noire pour 2019». En cause : la sécheresse de la fin de l’été, qui a rendu difficile la levée du colza, une des principales ressources pour les abeilles. Le réchauffement climatique aura par ailleurs un impact fort sur la filière apicole, prévient le réseau. «Les variations de production d’une année sur l’autre sont importantes et le phénomène va s’amplifier dans les années à venir», s’inquiète ainsi Philippe Lecompte, président de l’organisation.

Didier Bouville

Une réforme de l’établissement public FranceAgriMer est en cours et se précise. «Les nouvelles instances seront mises en place d’ici juin juillet 2019», indique Christine Avelin, directrice générale de l’organisation, interrogée par Agra Presse le 24 octobre au Sial de Paris. L’objectif est de développer le travail entre les filières, «tout en conservant les filières en point d’entrée». Aussi, le nombre de conseils spécialisés sera réduit à 7, au lieu de 11 aujourd’hui. Un conseil grandes cultures rassemblera les filières céréales, oléoproteagineux et sucres. Les filières lait et viande rouge seront réunies au sein du conseil ruminants. Les filières horticulture et plantes à parfum seront également combinées. Enfin, des commissions thématiques seront mises en place. Au programme pour 2019 : la bioéconomie et l’international. Des réflexions sont en cours autour des thématiques filières et territoire, consommation ou encore des relations commerciales.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 24 octobre 2018, la Fédération nationale de la chasse fustige les modalités de création du nouvel établissement public en charge de la biodiversité, dans le cadre de la réforme de la chasse. L’organisation rejette «en bloc» ce projet qui vise à fusionner l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et l’Agence française pour la biodiversité. Selon l’organisme, la copie rendue par le gouvernement «ne traduit absolument pas les termes de l’accord sur la réforme de la chasse fin août» par Emmanuel Macron et contient «des mesures proprement inacceptables». Elle salue cependant «le principe de la création» de ce nouvel établissement public et appelle à ce que le projet «traduise fidèlement les arbitrages rendus par le chef de l’État». La FNC a également voté contre le projet d’un comité d’experts en charge de la gestion adaptative, qui réduit «totalement la portée du dispositif» en le «restreignant aux seuls prélèvements sur les espèces gibier et sans prise en compte de tous les éléments qui influent sur l’évolution des populations d’espèces sauvages».

Didier Bouville

En mai 2018 avec 13,05 millions de têtes, dont 985 000 truies (source : Agreste) le cheptel porcin est en repli de 2 % par rapport à mai 2017 et de 1,6 % pour les truies. En revanche, au premier semestre 2018 agreste indique que la production porcine française a progressé de 2,1 % sur un an pour atteindre 12 millions de têtes. Dans cette période le cours moyen du porc charcutier s’est établi à 1,35 € le kg en moyenne. Il est donc inférieur à la moyenne quinquennale (1,49 € le kg) et au cours de 2017 (1,60 € le kg). Agreste prévoit que la production porcine diminue de 0,6 % au deuxième semestre 2018. Au niveau européen le cheptel des 9 principaux pays d’élevage porcin augmente de 1,7 % en mai 2018 en glissement annuel. Cette hausse ne concerne ni la France ni l’Allemagne. Au premier semestre 2018, les abattages européens ont progressé de 3,4 % en poids en un an. D’après les prévisions d’Agreste la production européenne devrait progresser de 1,6 % en tête au deuxième semestre 2018 et de 2,7 % au premier semestre 2019.

Didier Bouville