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Que faire des pneus lestant les tas d’ensilage, et dont les vaches ingèrent régulièrement des morceaux? Les entreprises de la filière pneus usagés ont signé le 15 juillet une charte pour commencer à traiter cet enjeu environnemental et sanitaire, indique-t-on au ministère de la Transition écologique. Avec cet accord (révélé par Le Parisien), manufacturiers, constructeurs automobiles et distributeurs de pneus s’engagent à collecter et valoriser jusqu’à 15 000 t par an, soit 2,3 millions de pneus. Ils financeront à 50% les opérations selon un principe de guichet et mettront à disposition leurs ressources opérationnelles. On sera cependant loin du compte, la quantité à collecter étant estimée à 800 000 t, selon l’Ademe (en 2006). «C’est une première base», souligne le ministère, qui souhaite «une montée en puissance dans les années à venir». La secrétaire d’Etat Brune Poirson s’est rendu le 15 juillet dans la Creuse pour annoncer cette signature. Opérant sur un mode associatif, cette opération baptisée «Ensivalor» sera réservée en priorité aux exploitants cessant leur activité (pour éviter des stocks orphelins), puis à ceux optant pour une autre technique.

Didier Bouville

À l’occasion d’un brief informel pour la presse, le ministère de l’Agriculture est revenu le 15 juillet, sur les polémiques sanitaires liées au traité de libre-échange entre l’UE et le Canada (Ceta). Le ministère confirme que le Canada autorise bien l’utilisation de farines animales dans l’alimentation de son bétail. Seule l’utilisation de farines issues de ruminants est interdite pour les ruminants. Dans l’Union européenne, l’ensemble des farines sont interdites (hors aquaculture). Le ministère confirme également que l’Union Européenne importera, au moins à court terme, des viandes canadiennes produites issues d’animaux ayant eu recours à des antibiotiques comme facteur de croissance. Un règlement européen, adopté en début d’année, prévoit toutefois l’interdiction de ces importations avant le 28 janvier 2022.

Didier Bouville

Viandes bio : les abattages progressent, les professionnels «confiants» (Interbev)

Les abattages de viandes bio (toutes espèces) ont progressé de 23% en 2018, d’après l’observatoire publié par Interbev (interprofession bétail et viande) le 5 juillet. «L’ambition affichée dans le plan de filière, avec un doublement des volumes bio à l’horizon 2022, se rapproche», indique la note. En 2018, ce sont les abattages de porcins qui ont le plus augmenté (+34% à 15 000 t). «La filière porcine bio a commencé à retrouver des volumes, après plusieurs années de difficultés à couvrir la demande croissante». Les bovins affichent eux aussi une belle progression (+18% à 29 500 t), particulièrement en allaitants. Une dynamique qui «s’appuie surtout sur les produits transformés type steak haché». D’où la persistance de «la problématique de valorisation des pièces nobles». Malgré tout, la filière viande bovine bio a apporté «une juste rémunération des producteurs, avec le maintien des cours (…) tous types et catégories confondus». Les cours sont stables depuis quatre ans, affirme l’interprofession. Et ce «grâce aux concertations et engagements pris entre les différents acteurs de la filière», qui ont permis, dans un contexte de baisse des poids des carcasses due à la sécheresse, de «conserver les parts de marchés acquises».

Didier Bouville

La quarantaine de partenaires du Contrat de solutions ont créé le 9 juillet une association du même nom pour « inscrire ce travail collectif dans la durée et accompagner encore mieux les agriculteurs pour répondre au défi de la transition agro-écologique », indique le communiqué qui fait suite à l’évènement. Les objectifs de l’association sont d’amplifier le déploiement des solutions de réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires, d’investir davantage le champ de l’innovation et de la recherche, et d’identifier des pistes de valorisation économique des bonnes pratiques pour encourager les agriculteurs à investir dans des solutions nouvelles. Six administrateurs ont été élus au bureau de l’association Contrat de solutions : Eric Thirouin (AGPB) en est le président, Christian Durlin (FNSEA) est secrétaire général, Antoine Meyer (IBMA), Philippe Noyau (APCA) et Pierre Pagès (Gnis) sont vice-présidents, et Denis Velut (IFV) est trésorier. A noter qu’une nouvelle vague de 12 fiches est disponible sur le site. Les prochaines solutions seront dévoilées au salon de l’agriculture 2020.

Didier Bouville

Martine Leguille-Balloy, députée LREM de Vendée, a demandé la création d’une commission d’enquête sur l’agribashing, a-t-elle indiqué le 11 juillet à Agra Presse. La résolution «transpartisane» pour le lancement de ce travail parlementaire sera, espère-t-elle, «étudiée d’ici la fin de l’année». Le but? «Aller chercher la vérité pour protéger les agriculteurs», résume celle qui a été avocate dans l’agriculture et l’agroalimentaire. L’élue vendéenne compte étudier le fonctionnement et le financement des associations antispécistes qui mènent des actions radicales. «Nous voulons identifier clairement ce qui mobilise les gens dans cette radicalisation», précise-t-elle. «Il y a aussi des actions moins radicales qui ne trouvent pas de réponses juridiques.» Mme Leguille-Balloy n’est pas la seule parlementaire à avoir pris une initiative législative pour lutter contre l’agribashing: le sénateur Jean-Noël Cardoux (LR) a déposé une proposition de loi visant à créer un délit d’entrave à l’exercice «de toute activité autorisée par la loi». Un texte qui pourrait être examiné à la rentrée.

Didier Bouville

Six jours avant que les députés n’examinent en séance publique le projet de loi de ratification de l’accord commercial avec le Canada (Ceta), la FNSEA et les JA leur ont adressé à chacun un courrier, publié le 11 juillet, pour les convaincre de voter contre ce texte. Pour ce faire, ils rappellent les arguments suivants: la filière bovine serait «particulièrement affectée» par l’entrée sur le marché européen de morceaux nobles; les produits canadiens sont «en deçà de nos standards». Et de citer l’autorisation au Canada de «la culture d’OGM, les rations à base de farines animales et d’antibiotiques activateurs de croissante, (…) ainsi que l’utilisation, en routine, de 46 substances phytosanitaires strictement interdites en Europe». Les syndicats dénoncent un vide juridique sur l’importation de produits issus d’animaux ayant consommé des farines animale et un manque de contrôle pour empêcher l’importation de produits issus d’animaux ayant été traités avec des hormones de croissance. Enfin, les deux syndicats rappellent les députés à un article de la loi Egalim, qui «interdit de vendre ou de distribuer gratuitement des produits ne respectant pas nos règles de production».

Didier Bouville

Réuni le 11 juillet, le Comité national d’agriculture biologique (Cnab) a «adopté des dispositions pour encadrer en France le chauffage des serres pour la production de légumes d’été en agriculture biologique», indique l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) dans un communiqué le 11 juillet. «Le chauffage des serres est possible uniquement dans le respect des cycles naturels. Dans ce cadre, la commercialisation, au stade de la production, des légumes aubergines, concombres, courgettes, poivrons et tomates avec la qualité biologique est interdite entre le 21 décembre et le 30 avril», précise l’Inao. Les producteurs auront «l’obligation d’utiliser des énergies renouvelables pour chauffer les serres» pour toutes «les exploitations entrant en conversion à compter de janvier 2020». Pour celles déjà en conversion ou déjà certifiés AB, l’obligation «entrera en vigueur en janvier 2025», précise l’Inao. Cité dans le communiqué, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume indique vouloir «porter à Bruxelles une demande d’harmonisation au niveau européen» sur la base de l’avis du Cnab.

Didier Bouville

Les prestations complètes ont la cote auprès des cultivateurs, selon une enquête ADquation sur les ETA (entreprises de travaux agricoles). Plus de la moitié des entrepreneurs (54 %) déclarent réaliser ce service de A à Z, depuis le semis jusqu’à la récolte, a révélé le 9 juillet leur fédération (FNEDT). Une proportion en nette hausse puisqu’ils n’étaient qu’environ un tiers (34 %) dans le même cas en 2013. Parmi les ETA concernées, les prestations complètes représentent en moyenne 32 % de leur chiffre d’affaires (contre 25 %). Près d’1 sur 2 (45 %) envisage de développer cette activité dans les cinq années à venir. Quant aux entrepreneurs ne réalisant pas de prestations complètes, un quart d’entre eux projettent à cinq ans d’en commercialiser. «Les agriculteurs sont soumis à des obligations de plus en plus fortes en termes de respect de l’environnement, de santé/sécurité des travailleurs, de gestion», commente Gérard Napias, président de la FNEDT. «Ils recherchent la simplicité technique et juridique, avec des risques minimisés.» D’après l’enquête, ceux qui ont recours aux prestations complètes «ne veulent pas prendre de risques techniques» jugent 79% des ETA sondées. Une même proportion estime qu’ils «ne veulent pas prendre de risques juridiques».

Didier Bouville

Alors que le gouvernement prévoit le retour de la consigne, Lactel (groupe Lactalis) annonce dans un communiqué de presse du 10 juillet, la mise en place d’une opération de recyclage des bouteilles de lait en plastique. Dès la rentrée, des machines de consigne seront installées Lyon, Nantes puis à Paris. Les consommateurs pourront y rapporter leur bouteille de lait et ce quelle que soit sa marque. En échange, ils recevront 2 centimes à dépenser dans le magasin partenaire où ils pourront faire un don de 5 centimes. à l’association World CleanUp Day. «Lactel souhaite sensibiliser et inciter davantage de Français à participer au tri sélectif», promeut l’entreprise dont les bouteilles de lait sont entièrement recyclables. «Aujourd’hui en France, seulement 57% des bouteilles et flacons en plastique sont effectivement triés dans la poubelle jaune puis recyclés». En Allemagne, où le système de consigne est très développé, c’est 99 % des bouteilles. Le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, qui vise à déployer le système de consigne, a été présenté le 10 juillet en Conseil des ministres.

Didier Bouville

Les industriels de la charcuterie réunis au sein de la Fict saluent «l’évolution favorable des renégociations» entre leurs entreprises et les distributeurs, indique un communiqué du 9 juillet. Au 8 juillet, «80% des renégociations en cours ont fait l’objet d’un accord signé», contre plus des deux tiers au 20 juin. Dopé par l’épizootie de peste porcine en Chine, le prix du porc français a flambé de 30 % au premier semestre 2019, principalement après la signature des contrats annuels entre industriels et distributeurs. «Toutes les enseignes de GMS ont (…) réagi positivement», estime la Fict, qui pointe toutefois des «nuances» en matière de calendriers» et des prises en compte « trop fréquemment partielles » des hausses (pour 85% des accords signés). La fédération des charcutiers demande que toutes les renégociations soient terminées au 15 juillet, comme le demandait le médiateur des relations commerciales agricoles. Prévoyant «une nouvelle hausse des cours du porc au cours du deuxième semestre», la Fict «soutient fortement la proposition du médiateur » d’instaurer une révision automatique des prix d’achat des produits charcutiers suivant les variations des matières premières.

Didier Bouville