Fil info

Phil Hogan est le candidat de Dublin pour un second mandat au sein de la prochaine Commission européenne, a confirmé le 9 juillet le premier ministre irlandais Leo Varadkar. « Phil est très respecté à Bruxelles et dans toute l’UE en tant qu’habile négociateur », et « il est aussi une voix très importante sur le Brexit », a-t-il souligné. L’ambition de l’Irlande serait que l’actuel commissaire à l’agriculture obtienne un portefeuille d’envergure comme celui du commerce ou de l’énergie, croyait savoir le Sunday Times du 7 juillet. Phil Hogan a été pourtant très critiqué dans son pays pour avoir soutenu l’accord de libre-échange conclu le 28 juin entre l’UE et le Mercosur. Le débat sur l’accord avec le bloc sud-américain doit se baser sur les « faits », pas sur des commentaires « inexacts », s’était-il défendu dans l’Irish Times du 5 juillet, tout en comprenant les « préoccupations fondées » que celui-ci soulève. Cet accord part du principe que les échanges entre les deux parties « ne devront pas se faire aux dépens de l’environnement et des conditions de travail », assurait-t-il. Faisant valoir par ailleurs que le contingent d’importation de viande bovine consenti aux quatre pays du Mercosur (99 000 tonnes équivalent carcasse) représente moins de 1 % de la production annuelle du Brésil (11 millions de tonnes).

Didier Bouville

Metro (premier fournisseur de la restauration commerciale indépendante), la FNB (éleveurs de bovins viande) et les JA ont officialisé leur partenariat autour de la démarche «Eleveur et engagé», lors d’une conférence de presse le 9 juillet. Depuis le 25 avril, le grossiste a lancé un test dans cinq entrepôts (Rouen, Nantes, Caen, Rennes et Nanterre) se fournissant localement en viande labellisée «Eleveur et engagé». Le principe? Apporter aux éleveurs une rémunération basée sur les coûts de production (4,5 €/kg) en contrepartie de critères de qualité (animaux charolais de moins de huit ans, 420 kg minimum, viande maturée au moins 10 jours). Avec à la clé une plus-value qui peut atteindre «400 € par animal pour les éleveurs», précise Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB. «Depuis le début du test, nous avons passé 23 bêtes et reversé 6133 € supplémentaires aux éleveurs», explique Benoît Feytit, directeur de Metro France. Le test durera un an au rythme de 2,5 bêtes par semaine, avant de faire l’objet d’un bilan, indique la FNB. Ce partenariat marque les premiers pas de la démarche Eleveur et engagé dans la restauration.

Didier Bouville

Le ministère de l’Agriculture a publié, le 9 juillet, ses premières estimations de production de céréales à paille pour la campagne 2019/2020 qui vient de s’ouvrir. Avec 36,95 Mt, la production de blé tendre progresserait de 8,5 % par rapport à 2018 et de 3,6 % sur la moyenne quinquennale. La récolte de blé dur chuterait de 18,6 % sur l’an dernier et de 19,2 % sur la moyenne quinquennale, à 1,48 Mt. En revanche, la forte récolte d’orge attendue est confirmée, avec 12,56 Mt, en hausse de 12,3 % sur 2018 et de 10,3 % pour les 5 dernières campagnes. Confirmation également de la chute de récolte de colza, – 26,9 % en un an et -28,4 % sur les 5 dernières campagnes, avec 3,64 Mt. la production de protéagineux (pois et féveroles) atteindrait 864 000 t, en hausse de 17 % sur un an et de 5,6 % sur la moyenne quinquennale.

Didier Bouville

La progression de la production devrait permettre de maintenir les prix alimentaires relativement faibles au cours de la prochaine décennie, mais de nombreuses incertitudes subsistent, selon les «Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2019-2028», publiées le 8 juillet. Les deux organisations internationales prévoient une hausse de 15% de la demande mondiale sur la période (liée surtout à une augmentation de la population) et une croissance légèrement plus rapide de la productivité (grâce notamment aux innovations technologiques), avec comme conséquence des prix maintenus à leur niveau actuel ou en légère baisse. Parmi les incertitudes, le rapport cite les perturbations dues aux tensions commerciales, la propagation de maladies végétales et animales, la résistance aux antimicrobiens, les nouvelles réglementations encadrant les techniques phytogénétiques et les événements climatiques extrêmes, de plus en plus fréquents. Et, pour la FAO et l’OCDE, l’évolution des préférences alimentaires face aux problèmes de durabilité et de santé, ainsi que les dispositifs politiques capables de répondre au taux d’obésité en hausse à travers le monde, font également partie de ces incertitudes.

Didier Bouville

A quelques jours de la réunion du Comité national de l’agriculture biologique (Cnab), le 11 juillet, le syndicalisme majoritaire (FNSEA, APCA, Légumes de France) et les coopératives (Coop de France, Felcoop) rappellent leur position sur le chauffage des serres en bio. Elles proposent notamment d’intégrer la notion de «planté dans l’année» au cahier des charges, ce qui permettrait selon elles «d’éviter les dérives et de récolter des premiers volumes de tomates biologiques fin mars, au début du printemps». Elles rappellent par ailleurs que le chauffage permet, selon elles, d’utiliser moins de pesticides et d’augmenter l’efficacité du biocontrôle.

Didier Bouville

Dans un courrier envoyé au Premier ministre le 4 juillet, les organisations membres du CAF Loup (FNSEA, JA, FNO, FNB, FNC et APCA) demandent, au-delà de l’élévation du plafond des prélèvements, d’autres moyens pour réduire les attaques. « Nous souhaitons que tous les territoires classés en cercle 1, caractérisés par une présence permanente des loups et de foyers de prédation conséquents, bénéficient des mesures renforcées tant pour la protection des troupeaux que pour les interventions sur la population de loups telles que proposées dans le cadre de la révision du plan loup », écrivent les organisations. Ces dernières demandent également de s’appuyer davantage sur les chasseurs avec la délivrance de « tirs de prélèvement simple et renforcé plus nombreux », avec « une délégation totale aux éleveurs et aux chasseurs de la mise en œuvre des tirs de défense simple et renforcée ». Le Caf Loup a demandé un rendez-vous au Premier ministre pour évoquer ces sujets.

Didier Bouville

La filière porcine fait face à «deux défis essentiels», a estimé Isabelle Chmitelin, directrice de cabinet du ministre de l’Agriculture, dans son discours devant l’assemblée générale d’Inaporc, le 3 juillet à Paris. Le premier est la «nécessaire élévation des normes de biosécurité tout au long de la filière» afin que la France reste indemne de peste porcine africaine (PPA). «Nous ne devons pas nous focaliser uniquement sur la frontière belge», a-t-elle lancé, car «la PPA peut arriver par n’importe où.» La dircab’ de Didier Guillaume a annoncé la nomination de Thomas Bert (actuellement au CGAAER) comme coordinateur du plan de lutte et de prévention contre la PPA. Le second chantier est celui de la segmentation de l’offre porcine: «La révision du cahier des charge du label « Le porc français » doit se déployer rapidement dans tous les élevages» La directrice n’a pas répondu à la demande de Guillaume Roué, président d’Inaporc, de réformer le système des installations classées pour l’environnement (ICPE). Le système actuel est «extrêmement complexe, long (…) et contesté devant les tribunaux», a déploré cet éleveur finistérien.

Didier Bouville

Le parlement autrichien a adopté, le 2 juillet, une «interdiction totale» de l’utilisation des produits phytosanitaires à base de glyphosate sur son territoire, indique le journal autrichien «Die Presse». L’Autriche devient ainsi le premier pays européen à interdire l’herbicide de ses champs, grâce à une alliance de circonstance entre le SPÖ (Social-démocrate) et le FPÖ (extrême droite). Et ce, contre l’avis du parti conservateur ÖVP, qui considère cette interdiction comme une «claque au visage des agriculteurs». Les produits à base de glyphosate sont les herbicides «les plus utilisés dans le pays», selon «Die Presse». «La décision du parlement autrichien est en contradiction avec les connaissances scientifiques sur le glyphosate», a déploré Bayer.

Didier Bouville

Un projet de loi de ratification de l’accord commercial entre l’UE et le Canada (Ceta) a été présenté en Conseil des ministres le 3 juillet. «Le conseil des ministres a délibéré et approuvé le projet de loi», a déclaré Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du quai d’Orsay, malgré les vives critiques exprimées ces derniers jours par les écologistes, les agriculteurs et différentes organisations. Selon le compte rendu du Conseil des ministres, «il n’y a pas eu d’augmentation des exportations agricoles canadiennes à destination de la France, y compris pour les filières agricoles sensibles», suite à l’entrée en vigueur du Ceta. Cet accord est entré en vigueur à titre provisoire en septembre 2017, après l’aval des États membres et du Parlement européen. Pour être définitivement adopté, il doit maintenant être ratifié par les parlements nationaux. L’Espagne et le Royaume-Uni l’ont déjà ratifié, mais l’Allemagne et l’Italie n’ont pas encore accordé formellement leur feu vert. Le projet de loi n’est pas encore inscrit au calendrier parlementaire français, réputé complet jusqu’à la fin juillet. Il pourrait être examiné à partir de la rentrée.

Didier Bouville

Interrogé sur RTL le 3 juillet, le député LREM Jean-Baptiste Moreau, spécialiste des questions agricoles, a estimé que l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur était « un mauvais accord », à l’inverse de ce qu’a déclaré le président de la République Emmanuel Macron. « Le président de la République a dit qu’il fallait trouver un chemin entre la naïveté libre-échangiste qui a prédominé à la Commission européenne depuis 20, 30 ans et qui a conduit à son rejet par la population, puisqu’on se mettait en état de faiblesse en étant les seuls à se soumettre aux règles de l’OMC, un chemin entre ça et le protectionnisme idiot à la Trump qui ne favorise absolument pas l’économie », explique le député, pour qui cet accord « penche du côté de la naïveté libre-échangiste ». Jean-Baptiste Moreau déplore une mise en concurrence de l’agriculture la plus durable du monde, l’agriculture française, avec l’agriculture la moins durable du monde. L’agriculture brésilienne, avec des coûts de production très faibles, est très compétitive, mais elle s’approche « du niveau zéro voire en dessous de zéro pour ce qui est de la qualité sanitaire », a estimé le député de la Creuse, rappelant que 80 % des produits phytosanitaires utilisés au Brésil sont interdit dans l’Union européenne, et qu’il est impossible d’établir une véritable traçabilité des produits agricoles du Mercosur.

Didier Bouville