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Dans un courrier envoyé le 12 février au préfet coordonnateur du plan loup (publié le 28), le Caf Loup demande de «rétablir la possibilité pour les éleveurs de défendre leurs troupeaux à tout moment» par des tirs de défense simple, y compris une fois le plafond de prélèvement atteint. Cette disposition avait été annulée par le Conseil d’Etat dans une décision du 18 décembre 2019. Dans le cadre du prochain arrêté encadrant les mesures de défense pour 2020, le Caf Loup (qui regroupe le syndicalisme majoritaire et les chambres d’agriculture) veut que le plafond de prélèvement puisse «être augmenté de 2% en 2% sans limitation chaque fois que des troupeaux sont attaqués par des loups et que les plafonds de prélèvement sont atteints». Et ce «sans entamer le plafond de l’année suivante.» Pour justifier leur demande, les professionnels rappellent qu’ils craignent «une année 2020 ravageuse». Par ailleurs, le Caf Loup demande que les «assouplissements» (tirs de défense mixte et période de prélèvement plus longue) aujourd’hui cantonnés aux cercles zéro (zones de prédation historique) soient «étendus à toutes zones de présence du loup», car «la gestion différenciée n’est pas acceptable.»

Didier Bouville

La 16e édition du salon du fromage et des produits laitiers a annoncé une fréquentation en forte hausse de 11 % par rapport à la dernière édition (2018) avec plus de 8 400 visites Porte de Versailles à Paris, en parallèle au salon de l’Agriculture. La manifestation exclusivement professionnelle, qui se déroule sur quatre jours (du 23 au 26 février cette année, a également franchi un cap avec un nombre record d’exposants (281 dont 43 % de nouvelles entreprises), illustration de l’engouement des consommateurs pour les fromages et produits laitiers de qualité. Avec 21 % d’acheteurs étrangers professionnels, le visitorat poursuit son développement avec 56 pays présents, le top 10 des pays étant l’Espagne, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Canada, les Etats-Unis et le Japon.

Didier Bouville

Parmi les multiples débats qui se sont tenus au stand de la FNSEA sur le Salon de l’agriculture, celui du mercredi 26 février dans l’après-midi avait pour thème «femmes, handicap et agriculture». Il se déroulait en présence de la présidente Christiane Lambert, de Jérôme Volle, responsable des dossiers emploi à la FNSEA, et d’Éric Van Daele, président de SOLIDEL. Il y avait deux volets sous-jacents dans l’intitulé de ce débat. Jacqueline Cottier, présidente de la commission des agricultrices de la FNSEA a montré que l’agriculture manque souvent de main d’œuvre alors qu’elle offre des emplois où « tout le monde peut évoluer par le travail, à commencer par de nombreux handicapés dès lors qu’on leur permet d’y accéder en dépit de tel ou tel handicap ». Marie-Christine Lecrubière, agricultrice dans les Côtes d’Armor, a montré que, dans bien des cas, le travail à ferme ne demande plus d’avoir la force physique naguère indispensable, ce qui donne plus de possibilités aux personnes handicapées, comme aux femmes en général. Responsable du département « prévention des risques professionnels à la CCMSA », Magalie Cayon a expliqué que sur les exploitations agricoles les femmes sont moins victimes d’accidents du travail que les hommes. Chez ces derniers, les accidents en lien avec le matériel agricole et les chutes d’une certaine hauteur sont fréquents tandis que les femmes sont davantage touchées par les troubles musculo-squelettiques, ce qu’a confirmé une autre intervenante en citant des exemples, dont l’inconfort de certaines salles de traite vieillissantes.

Didier Bouville

A l’occasion du Salon International de l’Agriculture, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et Pierre Coppey, président de VINCI Autoroutes et directeur général adjoint du groupe VINCI, ont signé le 27 février une convention de partenariat en faveur de l’environnement et de l’économie locale. Présents au cœur des territoires, la FNSEA et VINCI Autoroutes mettent en œuvre l’un comme l’autre des activités qui répondent aux besoins fondamentaux des citoyens, respectivement ceux de s’alimenter et de se déplacer dans les meilleures conditions. Ils contribuent ainsi activement aÌ l’économie et l’emploi de proximité. Si les relations ont pu être conflictuelles quelquefois en raison des manifestations agricoles, la FNSEA et Vinci ont décidé de mettre l’accent sur leurs points de convergences. Ainsi quatre thèmes de coopération ont été identifiés dans lesquels les deux partenaires s’engagent aÌ allier leurs compétences et savoir-faire pour œuvrer au développement de projets communs. Il s’agit de l’agroécologie et les services environnementaux comme le partage de bonnes pratiques et expérimentations communes dans la mise en œuvre de solutions alternatives aux produits phytosanitaires. Vient ensuite l’emploi et la production locale par la mise en avant des productions locales sur les aires d’autoroutes par exemple ou du patrimoine rural. Puis la mise en valeur des savoir-faire agricoles par la promotion de pratiques innovantes et de projets éco-responsables grâce à des expositions éphémères ou semi-permanentes sur le réseau autoroutier. Sans oublier le partage des bonnes pratiques et formations, tant dans le domaine de la prévention et de la sécurité que dans celui de l’agriculture.

Didier Bouville

Les équipes de McDonald’s France ont célébré, lundi 24 février, le vingtième anniversaire de leur présence au salon international de l’Agriculture en présence de nombreux partenaires et responsables du monde agricole. « Que serait McDonald’s sans les agriculteurs français ? », a souligné Nawfal Trabelsi, le p-dg de l’enseigne en France, qui s’approvisionne essentiellement en blé, salade, volaille, ou viande bovine d’origine française, a-t-il rappelé. « La force de votre entreprise a été de savoir rebondir sur les critiques et les doutes exprimés par certains pour vous concentrer sur une réponse qualitative et sociétale aux grands enjeux de notre alimentation », lui a répondu la présidente de la FNSEA Christiane Lambert. « Vous avez été novateurs en initiant les parcours agroécologiques dans les itinéraires de production de vos différentes filières », a-t-elle reconnu. « Les agriculteurs ont été au rendez-vous de votre ouverture au dialogue pour contractualiser avec un acteur majeur de la restauration comme la vôtre », a-t-elle poursuivi.

Didier Bouville

Inrae et l’IGN ont annoncé le 26 février dans un communiqué commun la mise en ligne d’«une carte des grands types de sols désormais accessible sur le Géoportail». La carte présente des données issues «de 60 ans de travaux d’inventaire et de recherche». Ces travaux ont été menés par le groupement d’intéret scientifique (GIS) Sol, qui coordonne les programmes d’inventaires des sols, ainsi que par le Réseau mixte et technologique (RMT) Sols et Territoires, qui réunit Inrae, les chambres d’agricultures et les instituts techniques pour développer les applications de la cartographie. Avec 33 types de sols recensés, la carte permettra aux agriculteurs, aux bureaux d’études, ou aux communautés de communes, de «connaître et préserver les potentialités agronomiques», de «raisonner l’urbanisation», ou «gérer durablement les milieux». La carte, soulignent ses auteurs, «a vocation à être progressivement enrichie, notamment par la représentation des sols ultramarins». L’outil permettra aussi de piloter l’objectif fixé par le gouvernement de l’arrêt de l’artificialisation nette, comme l’a rappelé Emmanuel Macron lors de sa récente intervention à Chamonix.

Didier Bouville

L’ensemble des syndicats d’agriculteurs sont unanimes pour demander une nouvelle loi foncière qui régule «l’ensemble des marchés fonciers», face à «l’accaparement des terres par des intérêts qui s’éloignent de la logique de production agricole et de conservation des sols, et face à l’artificialisation continue». FNSEA, Coordination rurale, Confédération paysanne, et Modef se sont succédés à la tribune, sur le stand de la Fédération nationale des Safer au Salon, le 25 février, pour appuyer l’appel du député socialiste Dominique Potier, agriculteur, qui plaide depuis sept ans, pour qu’une loi foncière régule les marchés fonciers et favorise de façon efficace l’installation. Les représentants de la Fnab (agriculture biologique), des parcs naturels, le CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement) et France nature environnement sont venus apporter leur soutien à cette volonté politique. «Nous sommes convaincus que si tout le monde qui est ici pousse dans le même sens, on arrivera à inscrire la loi foncière à l’agenda de l’Assemblée en 2020», a déclaré Emmanuel Hyest, président de la FNSafer. «C’est un combat politique et nous n’allons pas attendre la saint Glinglin», a renchéri Dominique Potier.

Didier Bouville

C’est l’un des sujets que Régions de France voulait aborder avec le Commissaire européen à l’agriculture, lors d’une réunion le 25 février au Salon de l’agriculture, avant sa défection suivant celle de Didier Guillaume. Le règlement de transition de l’entre deux Pac, actuellement en négociation à Bruxelles, ne permettrait pas certains transferts budgétaires attendus par l’Etat français et les régions, plaçant ces dernières dans une situation budgétaire difficile, a-t-on appris auprès de Régions de France le 25 février. Face à un assèchement des fonds européens de l’actuelle programmation pour financer les aides pluriannuelles (aides bio notamment), les Régions avaient avancé leurs propres budgets, comptant sur la programmation suivante des aides européennes (2021-2027) pour se rembourser. Or ce transfert ne serait finalement possible que sur les années de transition (2021-2022) et non la programmation complète. «Il manque 250 à 500M€, indique-t-on chez Régions de France. L’agriculteur est protégé, il sera payé. Le problème c’est de savoir qui va assumer». Si les craintes sont confirmées, les Régions de France demandent à l’Etat de partager la responsabilité budgétaire, mettant en avant que la décision d’un tel montage avait été prise notamment sur ses conseils.

Didier Bouville

«Nous avons besoin d’un budget adéquat» pour répondre aux objectifs ambitieux du Green deal européen, prévient dans un entretien accordé à Agra presse à l’occasion de sa visite au Salon de l’agriculture le 25 février, le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski. «On ne peut pas atteindre ces objectifs avec moins d’argent pour la Pac. C’est impossible!», insiste-t-il. Selon lui, les nouveaux défis «comme la réduction des pesticides, des engrais ou l’introduction de pratiques environnementales, sont nécessaires mais ne peuvent être accomplis qu’avec les agriculteurs et non contre eux». Pour cela, il faut «des politiques agricoles plus respectueuses des agriculteurs, qui les protègent car ils ont beaucoup de problèmes actuellement», précise Janusz Wojciechowski. Et dans ce contexte de restrictions budgétaires, le commissaire européen considère que les fonds de la politique de cohésion de l’UE ne doivent pas être réservés aux régions urbaines mais «aussi être utilisés pour les régions rurales». «Des producteurs doivent arrêter leur activité à cause de la peste porcine africaine. Nous devons les aider, mais avec les fonds de cohésion, pas avec les aides de la Pac», prend-il comme exemple.

Didier Bouville

Le 24 février au Salon de l’agriculture, la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault et la MSA ont signé une convention de partenariat pour la cohésion des territoires. Cette convention comporte trois grands volets: l’accès aux services avec au moins 50 structures France Services confiées à la MSA; le développement de l’accès aux soins et aux services de solidarité dans les petites centralités; le développement de tiers-lieux avec inclusion numérique. «Nous sommes déjà un vrai acteur des territoires et nous sommes prêts à amplifier encore notre travail au-delà du régime de protection sociale spécifique au monde agricole», a déclaré le président de la CCMSA Pascal Cormery, en remettant à la ministre un livre blanc de 20 propositions destinées à alimenter la collaboration entre les deux entités. Ce livre blanc suggère, entre autres, de passer de 1475 à 2500 points de contact MSA sur tout le territoire et d’expérimenter un service de mobilité vers les lieux de soin. Il propose aussi de renforcer et moderniser le maintien à domicile, d’offrir du répit aux aidants et d’initier une commission interministérielle sur la prévention du mal-être agricole.

Didier Bouville