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Depuis 1988, le fromage fermier a été défini par décret comme un fromage produit par un producteur transformant le lait de son troupeau sur son exploitation selon des techniques traditionnelles. Aujourd’hui, plus de 10 % des producteurs, selon la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) et la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (FNEC) affinent leurs fromages à l’extérieur de la ferme. L’étiquetage de ces fromages se trouve aujourd’hui devant un vide juridique qu’il fallait lever. A la demande des deux organisations professionnelles, les députés puis les sénateurs ont confirmé le maintien du terme fermier en cas d’affinage à l’extérieur de la ferme, lors de l’examen de la proposition de loi sur la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires. Les modalités en seront fixées par décret.

Didier Bouville

Lors du congrès annuel de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), qui s’est tenu du 4 au 6 mars à Saint-Malo, son président Willy Schraen a tendu la main au secteur agricole, en annonçant «un congrès extraordinaire sur le loup en France» d’ici la fin de l’année, qui devrait réunir les chasseurs avec l’ensemble des acteurs du monde rural. «Il en ressortira à mon avis beaucoup de colère, et sûrement d’autres choses si l’État continue de prendre la situation à la légère!» a lancé le président au cours d’un discours tenu devant des représentants de la profession, mais également la secrétaire d’État à la transition écologique Emmanuelle Wargon, ainsi que la direction du nouvel Office français pour la biodiversité (OFB). Saluant la participation de la présidente de la FNSEA Christiane Lambert aux travaux concernant le sanglier, Willy Schraen a évoqué le petit gibier, appelant à trouver «l’équation du retour sur la SAU d’une petite faune sédentaire riche et variée, et cela de façon pérenne». Le président de la FNC a également tenté le rapprochement avec les agriculteurs par le refus d’une «écologie de salon». «Arrêtons d’emmerder les ruraux, et que les écolos bruxellois continuent à se prélasser dans leur cocon doré, à trouver des nouveautés à la con», a craché Williy Schraen, dans une diatribe reprise sur le compte Twitter officiel de la FNC.

Didier Bouville

L’Inde s’achemine vers une récolte céréalière record. Elle s’attend cette année à une récolte de blé de 106,21 Mio t. Cette récolte augmente chaque année et elle dépassera largement la consommation interne. Mais les exportations indiennes ne sont guère compétitives. Elles devraient atteindre 550 000 tonnes pour la campagne 2019/2020 et se concentreront sur les pays voisins du Népal et du Bangladesh. Des quantités limitées de farines pourraient se retrouver aussi sur certains marchés africains et du Proche Orient. Pour la totalité des céréales, les pronostics de récolte sont estimés à 291,95 Mio t contre 285,21 Mio t l’année d’avant. Dans ce total, le riz prend une grande place à côté du blé. La récolte de colza est estimée à 9,11 Mio t, un peu plus faible que celle passée de 9,26 Mio t.

Didier Bouville

Après l’Assemblée nationale en décembre dernier, le Sénat a adopté, le 4 mars, une proposition de loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires. Ainsi tous les pays d’origine du miel devront être affichés par ordre décroissant d’importance sur les étiquettes des pots mis en vente. Les obligations d’affichage de l’origine des vins et des bières seront renforcées, notamment pour lutter contre les affichages trompeurs sur l’origine. En outre, une information sera requise sur l’origine des viandes servies dans tous les établissements de restauration. La loi, quand elle sera adoptée définitivement, après une seconde lecture à l’Assemblée nationale, concernera aussi les producteurs de fromages fermiers affinés en dehors de leur exploitation, tout comme les filières viticoles, compte tenu du rétablissement du caractère obligatoire de la déclaration de récolte.

Didier Bouville

Selon un communiqué du ministère de l’Agriculture, les mesures agro-environnementales et climatiques et les aides à l’agriculture biologique au titre de la campagne PAC 2019 ont été payées le 5 mars. Ce premier versement concerne près de 61 000 dossiers mais ne porte que 72 % du total des dossiers pour une enveloppe de 380 millions d’euros.

Didier Bouville

Parallèlement à la présentation de la loi climat, la Commission européenne a publié une feuille de route relative à un futur mécanisme de taxation du carbone aux frontières sur les produits importés. Dans son document, la Commission indique que l’objectif d’un tel mécanisme est de lutter contre le changement climatique en évitant les fuites de carbone. Le futur mécanisme devra permettre de veiller à ce que le prix des importations reflète plus précisément leur teneur en carbone. Au niveau technique, cette mesure devra être conforme aux règles de l’OMC et aux autres obligations internationales de l’UE. La Commission pourrait faire une proposition de directive au cours du second trimestre 2021.

Didier Bouville

Les Chambres d’agriculture ont signé sur le Salon de l’agriculture la Charte d’engagement « pour une alimentation de proximité reconnue ». C’est la fédération des Marchés de Gros de France qui est à l’initiative de cette Charte qui a été présentée à l’automne 2018 au Sénat et qui est déjà signée par de nombreuses organisations professionnelles agricoles (FNSEA, JA), représentants des grossistes (CGI) du commerce de détail (CGAD), ou encore de la restauration collective (Restau’Co). L’ambition de cette initiative est de faire travailler collectivement tous ces acteurs au développement de l’approvisionnement en produits de proximité, pour répondre aux attentes sociétales tout en créant de la valeur ajoutée dans les territoires. Il était donc tout à fait naturel que les Chambres d’agriculture signent à son tour cette charte. « Notre engagement autour de la création de valeur dans nos territoires est inscrit dans notre projet stratégique. Cette signature constitue pour nous une étape importante », a rappelé Sébastien Windsor à cette occasion.

Didier Bouville

La Commission européenne a proposé, le 4 mars, une nouvelle loi sur le climat qui consacre l’objectif phare du Green deal d’atteindre la neutralité climatique de l’UE à l’horizon 2050. Elle envisage également de rehausser l’objectif de 2030 de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de -40 % actuellement à -50 %, voire -55 % (par rapport aux niveaux de 1990) sur la base d’une analyse d’impact exhaustive attendue au mois de septembre. En septembre 2023 au plus tard, et tous les cinq ans par la suite, la Commission européenne évaluera la cohérence des mesures nationales et européennes au regard de l’objectif de neutralité climatique et de la trajectoire fixée pour 2030-2050 et sera habilitée à adresser des recommandations aux États membres dont les actions seraient jugées incompatibles avec ces objectifs. Et pour atteindre la neutralité climatique, Bruxelles proposera également d’ici juin 2021, des révisions des réglementions sur le partage de l’effort (qui concerne les secteurs non soumis au système européen d’échange de quotas d’émission, dont l’agriculture), l’utilisation des terres, le changement d’affectation des terres et la foresterie (LULUCF) ou encore les énergies renouvelables. Enfin, la Commission indique avoir officiellement entamé ses travaux, avec la publication des analyses d’impact initiales, sur un futur mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE, soit une «taxe carbone».

Didier Bouville

À une semaine du congrès qui se tiendra le 13 mars, la Section nationale des propriétaires ruraux (SNPR) de la FNSEA appelle à chercher une voie permettant de contenir l’artificialisation des terres sans freiner le dynamisme rural. Réduire l’artificialisation est «nécessaire pour l’économie agricole» car elle se fait sur les terres proches des villes, qui sont souvent les plus fertiles, a résumé Josiane Béliard, présidente de la SNPR, le 4 mars dans un point presse pré-congrès. C’est nécessaire aussi pour la biodiversité et pour faire face au ruissellement des eaux de pluie, facteurs d’inondation et de moindre remplissage des nappes, ajoute-t-elle. Mais, explique Josiane Béliard, limiter l’artificialisation pourrait aggraver le déséquilibre économique entre les petites communes, qui ont tendance à voir fuir les activités, et les grands centres urbains, qui tendent à capter les entreprises et les emplois.

Didier Bouville

«La Commission européenne nous a donné un accord de principe pour pouvoir imposer l’étiquetage des viandes de volailles, de ruminants, de porc pour la restauration hors domicile», a annoncé Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture lors de la séance publique du Sénat le 4 mars. Le Sénat vient en effet d’adopter la proposition de loi (PPL) Informations sur les produits agricoles et alimentaires qui prévoit notamment d’imposer l’indication de l’origine à toutes les viandes dans les restaurants et cantines – comme c’est aujourd’hui le cas uniquement pour la viande bovine. «Cette disposition devrait pouvoir entrer en vigueur d’ici l’été», a assuré le ministre. Selon l’Anvol (interprofession volaille), la Commission aurait demandé qu’elle prenne la forme d’une expérimentation, au moins pour la volaille. L’interprofession se déclare déçue car elle attendait un décret pour sa filière dès le 1er avril. «Il faut se réjouir d’un tel article à l’heure où 75% de la viande consommée dans les restaurants est importée sans que le consommateur en soit informé», s’est félicité en séance Anne-Catherine Loisier (LR), rapporteure du texte. Cette PPL de consensus entre les deux chambres doit encore faire un dernier passage à l’Assemblée nationale le 8 avril, où son adoption semble assurer.

Didier Bouville