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La FNPL (producteurs de lait, FNSEA) tenait son 76e congrès à Cherbourg les 11 et 12 mars et le sujet de la coopération agricole est souvent revenu dans les discussions. Leurs représentants ont dû essuyer quelques huées, restées malgré tout timides. «Depuis le début de nos travaux, la coopération est interpellée sur son rôle et l’application de la loi Egalim», observe Thierry Roquefeuil, président du syndicat. «Je demande aux coopératives de se mettre au travail pour que les indicateurs de coût de production soit intégrée [au calcul du prix payé aux producteurs]. Si nécessaire, il nous faudra un médiateur», prévient-il. Arguant que la FNPL est un «syndicat économique», il assure vouloir éviter de revenir aux «stériles querelles de clocher» et aux anciens modes d’action, comme les «déversements de lisier». «Ce que l’on attend de vous maintenant, c’est des actes», renchérit Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL. Alors, quand le sujet de l’attractivité a été mis sur la table, Pascal Brun, président de la branche métier Lait de vache conventionnel de la coopérative Agrial n’a pas hésité à répliquer face aux syndicalistes: «Forcément, si on dit tous les jours que ça va mal, on ne va pas attirer des jeunes.»

Didier Bouville

Selon Arvalis-Institut du végétale, avec 257 000 ha, les surfaces emblavées en blé dur dans l’hexagone progresseraient de 3 % sur 2019 qui avait enregistré un effondrement (plus de 100 000 ha) de cette culture. La reprise est assez nette dans la région Centre (+10 %), avec 73 000 ha, un basculement blé tendre vers blé dur s’étant opéré, en général en raison de semis de blé tendre sinistré par l’excès d’eau. La région Ouest-Océan évoluerait entre 0 et +5 %, pour une surface de 56 000 ha alors que le bassin Sud-Ouest serait stable à 77 000 ha. En revanche, la zone traditionnelle de production de blé dur, continuerait de reculer, – 5 %, à 40 000 ha, situation inquiétante qui justifie le plan de relance mis en place par la Région PACA, dans le cadre de son plan de filière avec le concours de la chambre d’Agriculture et de la filière. Il est probable que ces chiffres seront révisés compte tenu des difficultés de semis que subissent actuellement les cultures de printemps.

Didier Bouville

A l’occasion d’une réunion le 10 mars, autour du ministre de l’Agriculture et de la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie Agnès Pannier-Runacher, les organisations majoritaires de la filière alimentaire ont fait part de leurs besoins face à l’épidémie de coronavirus. Dans un communiqué commun, l’Ania (agroalimentaire), la Coopération Agricole, la FNSEA, la FCD (distributeurs) et les autres distributeurs indépendants font principalement deux demandes au gouvernement: des masques «nécessaires pour poursuivre l’activité dans les entreprises», par exemple dans le secteur de la viande ou des aliments pour enfants ; ainsi qu’une «coordination nationale et des informations en temps réel». Le secteur des transports souhaite une «harmonisation de la fluidité» pour éviter des blocages de camions, précise-t-on à l’Ania. Dans leur communiqué, les entreprises saluent par ailleurs «la décision du gouvernement de reconnaître le secteur comme prioritaire», notamment en cas de restrictions sur les transports. Ces acteurs assurent enfin qu’ils se «mobilisent pour continuer à fournir aux Français les produits alimentaires nécessaires». Les challenges identifiés par les entreprises concernent principalement la présence des salariés sur les outils de production, indique-t-on chez Coop de France.

Didier Bouville

L’institut Nielsen a indiqué le 11 mars une «poursuite du stockage de produits d’épicerie, surgelés, hygiène», dont les ventes s’envolent début mars en GMS avec l’épidémie de coronavirus. Sur la semaine du 2 au 8 mars, les ventes (en valeur) de produits de grande consommation dans les hypers et supermarchés affichent +5,6 % en glissement annuel, selon un communiqué. «Parmi les rayons en hausse: les produits d’épicerie (pâtes, riz, conserves…), les surgelés, les produits d’hygiène…, entraînant de fréquentes ruptures en rayon, notamment le samedi 7 mars et particulièrement en région parisienne», précise-t-on chez Nielsen. L’institut mesure des ventes à +21,1% en épicerie, +14,1% en aliments pour animaux, +9,4% en surgelés, +6,7% en alimentation infantile.

Didier Bouville

Saisie en urgence par la DgAl le 2 mars, l’Anses a rendu son avis le 9 mars concernant les risques liés au coronavirus dans le secteur agroalimentaire. Sur la base d’analyses phylogénétiques réalisées parmi les formes du virus observées chez l’homme, les experts concluent «qu’aucun virus appartenant au sous-groupe du SARS-CoV-2 (Sarbecovirus) n’a été détecté chez les animaux domestiques», animaux de rente ou de compagnie. De la même manière en sens inverse, les experts estiment que le passage du Sars-Cov2 de l’être humain vers une autre espèce animale (entre autres domestique) «semble actuellement peu probable». Concernant une contamination par l’alimentation, l’Agence, rappelant que la principale voie d’entrée demeure la voie respiratoire, signale que «l’humain infecté peut contaminer les aliments dans le cas de mauvaises pratiques d’hygiène, par la toux, les éternuements ou les contacts avec des mains souillées». L’Anses considère en conclusion que ses recommandations «s’inscrivent dans la continuité des mesures d’hygiène strictes formulées pour éviter la transmission interhumaine».

Didier Bouville

A l’occasion de la course Paris-Nice (du 8 au 15 mars), les sociétaires agriculteurs de Groupama fournissent l’équipe cycliste Groupama-FDJ en fruits et légumes. La course traverse 3 régions de Groupama (Paris Val de Loire, Rhône Alpes Auvergne et Méditerranée). Dans chacune de ces régions, un agriculteur sociétaire est devenu fournisseur en fruits et légumes de cette équipe afin de permettre la confection de repas aux qualités nutritionnelles élevées pour les coureurs. « C’est ensemble que l’on va plus loin. C’est ensemble, avec nos sociétaires agriculteurs, que Groupama accompagne l’équipe cycliste dans sa quête de performance. Cette opération fait écho à la fois à la confiance que notre groupe porte à ses sociétaires et à son engagement sportif, créant naturellement un lien fort entre nos agriculteurs et nos coureurs » explique Sylvain Burel, directeur de la communication du Groupe Groupama. « L’alimentation du coureur est un enjeu absolument crucial. Cette relation nouée entre les sociétaires agriculteurs de Groupama et notre équipe prend ainsi tout son sens », confirme Jacky Maillot, médecin de l’équipe.

Didier Bouville

« Le réseau FNSEA se tient à la disposition d’Olivier Damaisin », indique la rue de la Baume, à l’issue de la remise de sa lettre de mission par les ministres de l’Agriculture et de la Santé sur le mal-être en agriculture, le 10 mars. En effet, la FNSEA et son réseau ont déjà engagés des actions de prévention et d’assistance (Agri-sentinelles, Agri’collectif, Agri’Ecoute) qui devraient être soutenues et qui pourraient servir de socle à une politique d’envergure, à laquelle l’organisation syndicale souhaite contribuer. Depuis une dizaine d’années, cette question du mal-être des agriculteurs (dépression, burn-out, suicides…) est une préoccupation majeure, souligne la FNSEA. « La distance entre société urbaine et le monde rural, les obligations croissantes en matieÌre environnementale, les situations économiques tendues favorisent la perte de repères et désespère les agriculteurs les plus fragiles », explique-t-elle.

Didier Bouville

Le 14 février, à l’occasion d’une réunion du groupe de travail «cœurs de parcs nationaux», Jean-Paul Celet préfet référent national sur la politique du loup, a proposé l’expérimentation de la «SAP», une phéromone apaisante ovine, sur les cheptels ovins. «Nous sommes stupéfaits de voir que de telles propositions puissent être pensées par les services de l’Etat», écrivent les présidents du Caf Loup* dans une lettre adressée au préfet. «Vous souhaitez droguer nos brebis avant qu’elles ne se fassent attaquer par les prédateurs afin de, soi-disant, réduire les difficultés rencontrées par les éleveurs (notamment les pertes indirectes engendrées par le stress)» poursuivent les signataires. Cette proposition est «scandaleuse» et «inadmissible». Elle «méprise le travail des éleveurs et leurs valeurs». Le Caf Loup s’oppose à cette idée d’expérimenter la «SAP» sur les troupeaux. Il confirme sa position exprimée à maintes reprises : accorder des tirs de défense dans les cœurs de parcs.

*Le CAF Loup réunit la FNSEA, JA, les Chambres d’agriculture, et les Associations spécialisées d’éleveurs ovins (FNO), bovins (FNB) et équins (FNC).

Didier Bouville

Après des surfaces records l’an dernier, le programme de multiplication de semences oléagineuses s’achemine vers des emblavements réduits d’un quart en 2020, plombés par la météo et des difficultés à l’export, a-t-on appris le 9 mars auprès de l’Anamso (producteurs). «31 000 ha sont prévus cette année en production de semences oléagineuses, contre 41 070 ha en 2019», indique le président Laurent Bourdil, à l’avant-veille de son AG. Le colza (près de 18 000 ha l’an dernier) subit une baisse de 43%, affecté par des conditions trop sèches lors des semis d’automne. Le tournesol (plus de 19 000 ha en 2019), encore à semer, est annoncé en recul d’«environ15%». En cause, des stocks conséquents qui font suite à une bonne récolte. Des difficultés à l’export vers l’Ukraine et la Russie sont aussi évoquées, les deux pays favorisant la production domestique, d’après Laurent Bourdil. Le président de l’Anamso redoute aussi l’impact de la décision du Conseil d’Etat sur la mutagénèse le 7 février, qui met à l’index des VRTH (variétés rendues tolérantes aux herbicides). Si l’Anamso admet des difficultés à en savoir plus auprès des semenciers, l’association estime que «50 à 60% des VRTH» entreraient dans le champ de la directive OGM.

Didier Bouville

Aides couplées végétales: forte baisse en légumineuses fourragères pour 2019 (JO)

Un arrêté, publié le 8 mars au Journal officiel, fixe les montants des aides couplées végétales pour la campagne 2019. Concernant la production de légumineuses fourragères, le montant unitaire s’établit à 188,5 €/ha (contre 282 € en 2018), les légumineuses fourragères déshydratées, à 165 €/ha (contre 133 €), les cerises destinées à la transformation, à 520 €/ha (inchangé), les pêches à 400 €/ha (inchangé), les poires, à 1255 €/ha (1085 € en 2018), les prunes, à 920 €/ha (contre 950 €), les tomates, à 1120 €/ha (inchangé).

Didier Bouville