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Loi d’urgence : les députés rejettent le plan de relance en faveur du climat

Dans le cadre de l’examen de la loi sur les mesures d’urgence liées au Covd-19 à l’Assemblée nationale, un amendement prévoyant un «grand plan de relance et transformation de notre société en faveur du climat, de la biodiversité et de la justice sociale» a été déposé par 35 députés, emmenés par Matthieu Orphelin (Liberté et Territoires, Maine-et-Loire). Rejeté par la majorité tard dans la nuit du samedi sans être défendu, l’amendement prévoyait que le gouvernement remette une version de ce grand plan au Parlement six mois après l’adoption de la loi. Le plan aurait été centré sur trois objectifs: relancer l’économie, renforcer le système de santé et assurer une trajectoire compatible avec la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Le texte souhaitait également associer les citoyens à la construction et au suivi de ce plan. Dans les prochaines semaines, les députés, ainsi que les associations, organiseront d’autres actions pour que la résolution de la crise du coronavirus ne se fasse pas au détriment de l’environnement.

Didier Bouville

A la suite du report du congrès de la FNSEA initialement prévu les 31 mars, 1er et 2 avril à Niort, à cause de l’épidémie de Coronavirus, l’Assemblée générale statutaire de la FNSEA, qui procédera à l’élection de son nouveau conseil d’administration, se tiendra le 18 juin 2020. Le 1er juillet, le nouveau conseil se réunira et élira son bureau. Dans une interview accordée à Actuagri, il y a quelques jours, Christiane Lambert a annoncé qu’elle était candidate à un nouveau mandat. Quant au rapport d’orientation sur le thème du changement climatique qui devait être discuté lors du Congrès de Niort, il sera mis à l’ordre du jour d’une réunion de délégués le 10 septembre 2020 qui aura également à se prononcer sur le projet FNSEA 2025.

Didier Bouville

Les Français se sont précipités comme jamais sur les produits de grande consommation lors de la semaine qui a précédé le confinement contre l’épidémie de nouveau coronavirus, confirme le 21 mars le cabinet Nielsen dans une étude. Sur la semaine du 9 au 15 mars, les ventes ont bondi au total de 38% en valeur par rapport à la même semaine de 2019, «une progression jamais vue jusqu’ici», selon cette étude de référence. Les produits alimentaires non périssables (comme les pâtes) et les produits d’hygiène ont rencontré le plus de succès. «Lors de cette semaine atypique, le chiffre d’affaires a dépassé 2,7 milliards d’euros alors qu’en moyenne le chiffre d’affaires hebdomadaire est de l’ordre de 2 milliards d’euros», observe Nielsen. Dans le détail, certains produits ont vu leur vente exploser, comme les gants de ménage (+362%), la farine (+206%) ou les pâtes (+196%). Mais «l’ensemble des rayons en a profité, même les alcools (+7%) et les glaces (+9%) qui avaient jusqu’ici peu profité des achats de précaution», relève l’étude. Pour la semaine qui vient de s’écouler, Nielsen ne dispose pas encore de chiffres mais prédit «des temps forts très différents».

Didier Bouville

Culture viande (industriels de la viande) pointe «deux risques majeurs» pour la continuité de l’activité, dans un courrier envoyé le 20 mars au Premier ministre et à trois ministres (Economie, Travail et Agriculture). Ces risques provoqués par les répercussions de l’épidémie de coronavirus «imposent un traitement en urgence»: il s’agit du «maintien des effectifs» et de la «sécurisation de la chaîne de production» en amont et en aval de l’industrie. «La notion de risque au travail (…) et un sentiment d’inégalité de traitement (par rapport à ceux qui ne travaillent pas) vont mettre à l’arrêt de nombreux salariés», estime Culture viande, qui regrette des «messages contradictoires à propos des masques». «Sans clarification rapide des règles sécuritaires et appréciation des efforts consentis par les pouvoirs publics, la continuité de nos activités est en péril», martèle le syndicat. Concernant le second risque, Culture viande prévient que la filière «serait à l’arrêt sans enlèvement des déchets (équarrissage), sans livraison des fluides frigorigènes et sans emballages».

Didier Bouville

Dans un communiqué, Eric Thirouin, président de l’AGPB, rappelle que dans le cadre de la gestion de la pandémie du COVID 19, les secteurs agricole et agroalimentaire sont considérés comme prioritaires pouvant s’exercer sans contrainte spécifique de déplacement. Les activités de l’amont et de l’aval agricole, circulation, travaux en plaine, approvisionnements et livraisons chez les distributeurs, usines de transformation sont toujours possibles. Les coopératives et négoces agricoles, ainsi que les autres organisations professionnelles, sont tous mobilisés pour assurer les activités essentielles à la poursuite de l’activité, dans le respect des règles « zéro contact ». S’agissant du travail salarié, les entreprises et leurs salariés peuvent poursuivre leur activité qui ne peut être réalisée en télétravail, à condition de respecter les gestes barrières à la transmission du virus de manière stricte, ainsi que les formalités administratives nécessaire à la circulation des personnes. Les mesures d’accompagnement des professionnels, économiques, fiscales, sociales, sont disponibles sur les sites des ministères concernés, Travail, Economie et Finances, ou auprès de la FAQ « Foire aux questions », mise en place par la FNSEA et l’APCA, des FDSEA et notamment www.agpb.fr.

Didier Bouville

«Conformément au calendrier annoncé» pour la campagne Pac 2019, le ministère de l’Agriculture annonce, dans un communiqué le 19 mars, le versement ce jour des aides à la production de légumineuses fourragères, de légumineuses fourragères déshydratées et de cerises, pêches, poires, prunes et tomates destinées à la transformation. Le ministère rappelle que le montant de l’aide aux légumineuses fourragères a diminué par rapport à 2018 (188,5 €/ha contre 282 €), «du fait de l’augmentation des surfaces demandées à l’aide» (enveloppe fixe), mais qu’elle reste «proche du montant versé au titre de la campagne 2017». Pour les aides à la production de soja, protéagineux, blé dur, chanvre, houblon, pommes de terre féculières et riz, le paiement a été effectué le 20 février; mais un second paiement est annoncé ce 19 mars «pour les dossiers dont les contrôles administratifs n’étaient pas finalisés pour le versement du 20 février».

Didier Bouville

Les assurés MSA présentant «un risque de développer une forme sévère» de Covid-19 peuvent faire leur demande d’arrêt de travail en ligne, a indiqué la CCMSA dans un communiqué daté du 18 mars. Ce service à distance déployé sur la plateforme dédiée est le suivant :

declare2.msa.fr

Il permet, sans inscription préalable, «de demander à être mis en arrêt de travail pour une durée initiale de 21 jours sans passer par son employeur ou médecin traitant». Le communiqué précise qu’un arrêt «pourra être déclaré rétroactivement à la date du 13 mars». Ce service est destiné aux personnes vulnérables catégorisées comme telles par le Haut comité de santé publique (HCSP). Parmi celles-ci figurent les patients aux antécédents cardiovasculaires, atteints d’hypertension, de diabète, d’insuffisance ou maladie respiratoire chronique et de maladie hépatique chronique avec cirrhose. Les personnes de 70 ans ou plus, ainsi que les femmes enceintes, sont également concernées. «Sans solution de télétravail envisageable, [ces personnes vulnérables] doivent impérativement rester à leur domicile, en arrêt de travail», souligne la MSA rappelant ainsi les consignes officielles.

Didier Bouville

A l’issue de ses deux cotations de la semaine, le Marché du porc breton (MPB) accuse le 9 mars une baisse de 1,7 centime d’euro le kilo, pour atteindre 1,552 euro le kilo (base 56 TMP). «Beaucoup d’incertitude plane sur le marché porcin. Le commerce est totalement désorganisé», constate le marché de référence. «Le commerce européen subit de plein fouet cette épidémie du coronavirus avec des réductions d’activité et des annulations de commandes», note encore le MPB. L’Allemagne est particulièrement touchée avec «une nouvelle baisse de 7 cents de la référence allemande», après des chutes «jusqu’à 9 cents pour certains abattoirs» la semaine dernière. Moins dépendant de l’export que ses concurrents européens, le marché français est habituellement moins réactif, à la hausse comme à la baisse.

Didier Bouville

Dans une interview sur BFMTV le 18 mars, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a invité tous les salariés «des activités qui sont indispensables au fonctionnement du pays à se rendre sur leurs lieux de travail». Un message qui concerne notamment l’agroalimentaire et la grande distribution, appelés par le locataire de Bercy à «assurer la sécurité économique du pays». «Il faut que, de l’agriculteur jusqu’à la grande distribution, aux commerces de détail et aux marchés, les marchandises alimentaires puissent circuler», a-t-il insisté. Le même jour, Bruno Le Maire et Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, ont envoyé un courrier aux salariés de l’agroalimentaire. «Nous comptons sur vous», écrivent les deux membres du gouvernement, qui martèlent qu’«il est indispensable que la chaîne alimentaire perdure pour soutenir l’effort de la communauté nationale. En retour, l’Etat sera à vos côtés pour traverser cette période difficile.» Dans un communiqué du 18 mars, Richard Girardot, président de l’Ania (industries agroalimentaires) a salué cette «reconnaissance», tout en appelant «à trouver des solutions rapidement pour sécuriser le transport des marchandises, c’est-à-dire le travail en particulier des chauffeurs».

Didier Bouville

Dans un billet publié le 18 mars, le président des Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele, affirme que l’épidémie de coronavirus «montre que toute notre société doit entamer une mue vers un modèle plus solide en cas d’impact». Évoquant le discours du président de la République le 12 mars («déléguer notre alimentation est une folie»), l’élu professionnel estime que cette «déclaration forte doit pouvoir donner lieu à des décisions faisables sur le court-terme». Et de faire les propositions suivantes: «refus des accords commerciaux comme le Ceta, garantie d’un revenu sécurisé pour les producteurs, défense d’un budget ambitieux pour une Pac centrée sur la sécurité alimentaire dans les négociations actuelles.» Ce billet débutait par l’annonce du report d’un an d’un évènement important pour les Jeunes Agriculteurs: Les Toqués de l’agriculture, prévu les 24, 25 et 26 avril. Cet événement «d’un type qui ne se produit qu’une fois tous les dix ans» devait rassembler les JA de toutes les régions de France sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris «pour faire déguster leurs produits aux visiteurs, avec de grands chefs français.» Concernant la gestion de crise, le président des JA a également demandé de «laisser la possibilité (aux agriculteurs) d’exercer leur fonction avec le plus de flexibilité [possible]».

Didier Bouville