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Dans un rapport publié le 23 septembre à la demande du Sénat, la Cour des comptes considère que l’atteinte de l’objectif fixé par la directive Nec – soit une baisse de 4% des émissions françaises d’ammoniac agricole en 2020 par rapport à 2014 – «est peu probable». Cet échec s’expliquerait par la faible mise en œuvre des mesures du Plan de réduction des émissions de polluants atmosphériques (Prepa) publié en 2017. Le plan prévoyait d’encourager des pratiques comme le remplacement de l’urée par des formes moins émissives, la couverture des fosses ou de l’épandage par pendillard, «qui n’ont pas été retenues en raison de réserves exprimées par les représentants du secteur agricole», regrettent les Sages. Pour assurer l’atteinte des objectifs nationaux, la Cour des comptes recommande non seulement de mettre en œuvre le Prepa, mais également d’interdire «les matériels les plus émissifs», et d’intégrer la qualité de l’air «dans les critères de conditionnalité des aides» de la Pac. Concernant les résidus de produits phytosanitaires dans l’air, les Sages recommandent de «prévoir dès 2021 le financement d’un dispositif de surveillance pérenne des pesticides dans l’air», tout en reconnaissant que «l’impact sanitaire est encore mal connu».

Didier Bouville

Après le rachat des activités fromagères de Kraft Heinz aux USA, le groupe français, Lactalis, est devenu le numéro un mondial du lait. Grâce à cette acquisition, Lactalis accroît son chiffre d’affaires de 1,8 milliard de dollars, à 22,8 milliards de dollars, ce qui place désormais le groupe devant Nestlé (22,1 Mrds de dollars). Lactalis a dû débourser 3,2 Mrds $. Le deal sera définitivement conclu début 2021 après les vérifications et l’obtention des autorisations nécessaires. Aux États-Unis, Lactalis reprend les usines de Tulare, Walton et Wasau (Wi) avec leurs 750 salariés. Le groupe américain continue à se concentrer sur des marques considérées comme présentant les grandes perspectives de développement. Le groupe français lui ne cesse d’agrandir son périmètre grâce à de nombreux achats dans le monde : une quinzaine de reprises en 2018 et en 2019 auxquelles il convient d’ajouter celle des activités yaourts aux USA de la laiterie allemande Ehrmann.

Didier Bouville

Ils veulent produire des « steaks », des « nuggets », des « aiguillettes » et bien d’autres produits. Mais à base de protéines végétales : blé, pois, soja etc. Derrière cette tromperie évidente et qui devrait être réprimée par la loi « relative à la transparence de l’information sur les produits alimentaires » définitivement adoptée le 27 mai 2020, se cache en réalité un fonds d’investissement dirigé par Xavier Niel, à l’initiative du Référendum d’initiative partagé sur les animaux (RIP). La dénomination ‘‘Nouveaux Fermiers’’ « inscrit en son nom toute la démagogie de la démarche », soulignent cinq organisations menées par la FNSEA (JA, FNP, FNC, CFA, Alliance). Elle ne laisse pas « les agriculteurs (…) dupes ». « Les masques tombent », s’écrient les cinq organisations. Elles dénoncent « la fausse viande » et « la fin de l’élevage ». « Comment peut-on cautionner le dévoiement de nos outils démocratiques par certains groupes d’intérêts, qui au bénéfice de capacités d’investissement incommensurables détournent, à grand renfort de campagnes d’influence, le nouvel outil démocratique qu’est le RIP ? », s’insurgent-elles. « Comment peut-on croire à l’honnêteté de certains ‘‘milliardaires du numérique’’, initiateurs du référendum d’initiative populaire (RIP) pour les animaux qui, se drapant publiquement de vertu pour la cause animale, cherchent en réalité à réaliser une OPA sur la viande ? », ajoutent-elles. Fustigeant les « gourous de la tech’ », elles concluent que « c’est maintenant aux consommateurs d’apprécier cette réalité ». Car la loi du 27 mai 2020 interdit l’utilisation des dénominations animales (steak, filet, saucisse…) aux produits végétaux.

Didier Bouville

Après les élections qui se sont tenues la semaine du 31 août, l’Interprofession bétail et viandes (Interbev) avait, début septembre, procédé au renouvellement de ses sections. Il a récemment renouvelé son bureau et son président, indique un communiqué du 23 septembre. Dominique Langlois, président de la Fédération des entreprises de la viande (FEDEV) a été reconduit au poste de président d’Interbev qu’il occupe depuis 2010. Il est épaulé par trois vice-présidents : Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine (FNB) ; Jean-François Guihard, président de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) et Dominique Truffaut président de la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB). Interbev est l’association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes, fondée en 1979 aÌ l’initiative des organisations représentatives de la filière française de l’élevage et des viandes.

Didier Bouville

Au cours des sept premiers mois de l’année, 320 millions de litres de lait de chèvre ont été livrés, un niveau inégalé depuis 2012. « Ce dynamisme de la production contribue à la renationalisation de l’approvisionnement industriel français », analyse l’Institut de l’élevage dans une note de conjoncture. En hausse, selon les mois, de 3 à 7 % le printemps dernier, la collecte de lait de chèvre devrait cependant décroitre cet automne et s’aligner sur celle des campagnes passées. Les prix du lait de chèvre restent en retrait depuis le début de la campagne. Les goûts des consommateurs ont changé durant la période de confinement. En effet, les ventes de buchettes ont explosé au détriment des fromages à forte valeur ajoutée, réduisant à 11,86 € le prix de vente du kilogramme de fromage de chèvre (-1,2 %). Aussi, le lait livré a été payé moins cher aux producteurs. Mais l’augmentation de 5 % des volumes collectés par rapport à 2019 a compensé partiellement cette perte de prix. Les éleveurs ne doivent pas compter sur une reprise des cours des chevreaux d’ici la fin de l’année. Les stocks de viande invendus (500 tonnes équivalent carcasse) durant la période pascale pèseront sur les cours. Actuellement, ces derniers s’établissaient à 2,70 €/kg, soit 20 % de moins qu’en 2019 (3,40 €/kg). « La cotation a même cédé 10 centimes aussitôt après Pâques, à 2,60 €/kg, un prix qui se maintient depuis », analyse l’Idele.

Didier Bouville

L’Office français de la biodiversité (OFB) a lancé fin août son troisième appel à projets finançant les suivis de fauches tardives et de plantation de haies en zone Natura 2000 «pour évaluer l’efficacité de mesures de gestion mises en œuvre au sein du réseau». Cet appel à projets, ouvert jusqu’au 16 novembre, répond à une suggestion du CGAAER (ministère de l’Agriculture) et du CGEDD (ministère de la Transition écologique): «L’évaluation des résultats en termes d’état de conservation à l’échelle des sites est sans doute un des domaines où le modèle Natura 2000 à la française peut progresser», soulignaient-ils dans un rapport de 2015. Répondant à la suggestion d’«outils simples et opérationnels» de suivi préconisés par ce même rapport, deux cadres méthodologiques accompagnent l’appel à projets. Ils comportent des indicateurs obligatoires, comme la description de la haie ou des pratiques de fauche, ainsi que des indicateurs optionnels, comme les relevés d’arthropodes ou de chiroptères dans les haies. L’OFB précise que «seuls les suivis peuvent faire l’objet de financement, les mesures de gestion devant être financées par d’autres mécanismes (contrat, MAE, financement en régie…)».

Didier Bouville

Complétant les informations de la dernière édition du Journal du dimanche, du 20 septembre, le ministère de la Transition écologique précise, à Agra Presse, qu’un volet publicité sera bien intégré au projet de loi reprenant les propositions de la Convention citoyenne sur le climat, mais que ce thème ne fait pas l’objet d’un projet de loi dédié initié par la ministre. «Ce n’est pas un projet de loi Pompili, c’est un projet de loi Convention», explique son cabinet. «Nous n’écrirons jamais: la publicité sur le nutella ou les SUV est interdite». Les citoyens de la convention sur le climat avaient suggéré dans leur rapport voté en juin d’interdire «sur tous les supports publics les produits ayant un impact sur l’environnement», sur la base d’un CO2-score et de seuils à définir. Or l’affichage environnemental, rappelle le ministère, est en cours d’expérimentation, notamment dans le secteur alimentaire, dans le cadre de la loi sur l’Economie circulaire portée par Brune Poirson et adoptée fin janvier. Les conventionnaires avaient également proposé de transformer le plan national nutrition santé (PNSS), en PNSSC en lui ajoutant une dimension climatique afin de mieux informer le consommateur. Autant de propositions qui seront discutées à l’Assemblée début 2021, rappelle le ministère, dans le cadre de l’examen du projet de loi issu du rapport des citoyens.

Didier Bouville

Social : Une convention collective nationale pour les salariés agricoles

«Après plus de trois années d’intenses négociations, les partenaires sociaux agricoles salariés et patronaux (respectivement FGA-CFDT, FNAF-CGT, FGTA-FO, CFTC-AGRI, SNCEA/CFE-CGC et FNSEA et FNCUMA) viennent de s’accorder sur la mise en place d’une convention collective nationale couvrant l’ensemble des entreprises et des salariés de la production agricole et des CUMA en France», a annoncé la FNSEA dans un communiqué de presse le 22 septembre qui parle d’« une négociation constructive entre partenaires sociaux».

Pour la FGA-CFDT, cette annonce est tout simplement « historique et très structurante du dialogue social en agriculture. La création concomitante d’un régime de retraite supplémentaire pour les non-cadres en Production agricole, revendiquée par la FGA-CFDT depuis le début des discussions, l’est tout autant car un tel régime existait pour les cadres depuis 67 ans. », a-t-elle indiqué par voie de presse. Cependant pour la FNSEA, cette convention collective « ne marque pas la fin des négociations paritaires territoriales ni de filières, mais promeut une nouvelle approche en termes de classification des emplois, basée sur les compétences, afin de favoriser l’évolution professionnelle des salariés ». Cette convention qui entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2021 établit « une grille nationale fixant les salaires minima ». Plus d’un million de salariés sont concernés.

Didier Bouville

Vivea et Ocapiat (les deux organismes agréés par l’État pour le financement et le développement de la formation professionnelle des actifs agricoles) ont signé récemment une convention pour la mise en œuvre coordonnée du contrôle qualité des actions de formation professionnelle, indique un communiqué commun le 21 septembre. Ils ont décidé «de mettre en cohérence les méthodologies de contrôle qualité, de définir les échantillons des organismes communs contrôlés et de partager les résultats des contrôles et les décisions de déréférencement des organismes de formations communs». Cela dans le cadre du décret qualité, et tout en gardant des modalités de gestion spécifiques à chaque organisme. Le champ de Vivea couvre celui des non-salariés (chefs d’entreprise, conjoints collaborateurs, aides familiaux et cotisants de solidarité). Celui d’Ocapiat couvre celui des salariés. Ce dernier a été créé par la loi «pour la liberté de choisir son avenir professionnel» du 5 septembre 2018. Il est pleinement opérationnel depuis le 1er janvier 2020, rappelle le communiqué.

Didier Bouville

Dans le cadre du projet de loi sur la Convention citoyenne, les associations et représentants du monde agricole ont été invités le 19 septembre pour une réunion de concertation dématérialisée autour de six des propositions agricoles des citoyens. Co-animée par le CGEDD (ministère de la Transition écologique) et la DGAL (ministère de l’Agriculture), la réunion «s’est concentrée sur les mesures qui étaient les plus susceptibles de créer des crispations», comme l’explique Guy Kulitza, l’un des membres du groupe Se nourrir, dont la diminution de moitié des utilisations de produits phytos à l’horizon 2025, l’augmentation de la TGAP sur les engrais, ou la mise en place du choix végétarien quotidien dans les cantines. «Nous n’étions pas là pour négocier ces mesures, mais bien pour les défendre», souligne M. Kulitza. Ce ton assuré n’a pas convaincu le syndicat majoritaire. «On est sur un positionnement dogmatique, qui ne tient pas compte du travail effectué», dénonce Thierry Coué, vice-président de la FNSEA, également présent lors de la réunion. Si les citoyens ont apprécié la présence de la Fondation Nicolas Hulot ou du WWF à leurs côtés, d’autres organisations comme Greenpeace ou la Fnab avaient décidé de boycotter la réunion. «On ne sait pas comment les mesures ont été sélectionnées, d’ailleurs la mesure sur le développement de la bio n’est même pas traitée», s’est agacé Guillaume Riou, président de la Fnab, dans un communiqué.

Didier Bouville