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Alors que le huitième cycle de négociations bilatérales s’achève le 19 juin, la Commission européenne offrirait à la Nouvelle-Zélande un contingent d’importation tarifaire de 40 000 t de viande ovine à droit nul, introduit progressivement sur 15 ans, selon un document dévoilé dans la presse néo-zélandaise. Une position que ne comprend pas Michèle Boudoin, présidente de la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) et du groupe de travail ovin au sein des organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca). Elle critique la précipitation de l’exécutif européen sur les produits sensibles et agricoles: «Il y a une crise économique sans précédent, nous sommes en discussions avec le Royaume-Uni, futur premier pays tiers exportateur d’ovins, qui est aux portes de l’UE, et dans le même temps, on se précipite dans une discussion avec la Nouvelle-Zélande, alors que l’on sait que celle-ci, il y a 30 ans, a tué la filière ovine européenne.» 20% de la viande ovine consommée dans le Vieux continent est importée, et la Nouvelle-Zélande est son principal fournisseur avec 80% des importations, selon la Commission européenne. Concernant les autres produits, Bruxelles proposerait un contingent de 3000 t pour la viande bovine à un droit de 10%, introduit progressivement sur 10 ans, et des quotas de 1500 t de fromage et 600 t de beurre au tarif de 586 €/t.

Didier Bouville

La FNSEA et JA constatent « des prix toujours trop bas pour couvrir les coûts de production dans la majorité des filières », mettant certains producteurs « dans des situations économiquement difficiles », indiquent les deux organisations agricoles dans un communiqué de presse daté du 18 juin. Bien qu’elles constatent « un effet Etats généraux de l’Alimentation (EGA) » à travers le rapport 2020 de l’Observatoire de la Formation des Prix et des Marges (OFPM) publié le même jour, cet effet ne parvient pas à compenser la hausse des charges sur la même période. D’autant que la crise du Covid a interrompu les effets de la contractualisation développés après les EGA. FNSEA et JA pointent du doigt « trop de mauvais exemples chez les acteurs économiques » et réclament « des prix rémunérateurs pour les producteurs ».

Didier Bouville

Le 17 juin, la Grèce a autorisé l’Union européenne (UE) à lancer une procédure à l’encontre du Danemark «pour violation de l’appellation d’origine protégée» sur la feta, a déclaré le ministère grec de l’Agriculture. Selon ce dernier, les producteurs danois ont l’autorisation de fabriquer de la «feta d’imitation» et d’exporter des «fromages de l’UE d’imitation» seulement en dehors de l’UE et non en son sein. La feta, un caillé de brebis affiné en saumure, est une A.O.P depuis fin 2005. A cette époque, la Cour de justice de l’UE, basée à Luxembourg, avait rendu un arrêt validant le règlement adopté par Bruxelles en 2002 sur l’appellation d’origine protégée (AOP) du fromage grec feta.

Didier Bouville

Dans le contexte de crise épidémique, la Safer de la région Paca annonce, dans un communiqué le 17 juin, qu’elle a mis en place une solution de portage de foncier pour «apporter une bouffée d’oxygène aux situations les plus délicates». L’établissement propose aux agriculteurs d’«acquérir provisoirement une partie du foncier de l’exploitation en permettant au propriétaire de le racheter aux mêmes conditions pendant 5 ans grâce à une clause dite de réméré». Durant cette période, la Safer accordera à l’exploitant «une convention d’occupation précaire au montant de l’arrêté des fermages». En cas «d’impossibilité de rachat par l’agriculteur au terme des 5 ans», la Safer «s’engage à lui verser le solde entre le prix initial acheté et le prix auquel elle rétrocèdera le bien à un tiers». Le montant plafond d’intervention est «de 200 000 € par exploitation» et le dispositif sera ouvert «aux exploitations disposant d’au plus 1,5 Seuil de référence», précise la Safer, qui prévoit de consacrer une enveloppe «de l’ordre de 5 millions d’euros».

Didier Bouville

D’après un communiqué le 16 juin, la startup française Agripolis inaugurera son vaste rooftop maraîcher baptisé Nature urbaine à Paris, le 22 juin. Co-créé avec l’entreprise de développement d’agriculture urbaine Cultures en ville, il occupera «à terme» une surface de 14 000m2 ce qui en fera «la plus grande ferme en toiture d’Europe», indique le communiqué. Situé sur le toit du pavillon 6 du parc Paris Expo Porte de Versailles, cet espace d’agriculture urbaine et verticale a vocation à être «un modèle à l’échelle mondiale en matière de production responsable». Il repose sur un circuit d’eau et nutriments en boucle fermée qui permettra de produire «plus de mille fruits et légumes chaque jour, issus d’une vingtaine d’espèces différentes». Une vingtaine de maraîchers seront mobilisés pour assurer la production «sans pesticides», poursuit le communiqué. Pour le président de Nature Urbaine Pascal Hardy, l’objectif est aussi de renforcer le lien social et de sensibiliser au mieux manger dans un Paris «plus résilient», en favorisant la biodiversité et la création d’emplois verts. Nature urbaine proposera des carrés de potager à la location aux riverains, ainsi que des ateliers découverte et des visites pédagogiques.

Didier Bouville

«Une véritable rupture dans le schéma des dispositifs d’indemnisation.» C’est ce que souhaite le groupe de travail arboriculture qui planche, depuis novembre, sur la gestion des risques climatiques. D’après le texte rédigé par la FNPF (producteurs de fruits, FNSEA) et la FFA (assurances) récapitulant les propositions du groupe, et soumis à une dernière validation par ses membres «avant le 19 juin midi», le groupe de travail est favorable à la création d’un dispositif spécifique à l’arboriculture pour l’indemnisation de pertes élevées (+ de 50% de pertes). Une «piste» à «approfondir», indique le document, avec comme objectif de trouver une solution à «très faible» coût pour que les arboriculteurs y adhèrent en masse. Deux scénarios sont envisagés: créer un outil assurantiel subventionné au-delà du seuil maximal actuel autorisé de 70%, ou s’appuyer sur un FNGRA rénové. Concernant les risques climatiques provoquant 20 à 50% de pertes, il faut «un dispositif d’assurance privé, permettant le rachat de franchise, qui reste subventionné», dit le groupe de travail. Quant aux pertes inférieures à 20%, elles doivent être évitées grâce à l’investissement renforcé et aidé dans des moyens de protection et prévention.

Didier Bouville

La Commission européenne a lancé le 16 juin, un examen approfondi de la politique commerciale de l’UE ainsi qu’une consultation publique visant à recueillir les commentaires du Parlement européen, des États membres, des parties prenantes et de la société civile. L’objectif poursuivi par Bruxelles est d’établir un consensus autour d’une nouvelle orientation à moyen terme pour la politique commerciale de l’UE, en répondant à une série de nouveaux défis mondiaux liés au changement climatique, au développement durable et à la transition numérique et en tenant compte des enseignements tirés de la crise du Covid-19.

Les principaux enjeux concernent à la fois la construction d’une économie européenne résiliente et durable, la réforme de l’Organisation mondiale du commerce, la création d’opportunités de commerce à l’échelle mondiale notamment pour les petites et moyennes entreprises, le renforcement des relations commerciales et d’investissement avec les principaux partenaires commerciaux ou encore l’amélioration de l’égalité des conditions de concurrence et la protection des entreprises et des citoyens de l’UE. Les résultats de la consultation publique seront intégrés dans une communication qui sera publiée vers la fin de l’année.

Didier Bouville

Six jours après la présentation de la troisième version du Projet de loi de finances rectificative (PLFR3) le 10 juin, les organisations majoritaires de la production viticole (AGPV) témoignent, dans un communiqué le 16 juin, de leur «colère» et de leur «amertume» face aux conditions plus restrictives qu’attendu d’accès aux exonérations de charges sociales. Les exonérations totales ne sont accordées qu’aux seules entreprises qui ont subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 80% entre le 15 mars et le 15 mai ; entre 50 et 80% de perte, l’exonération est examinée au cas par cas et ne peut excéder 50%. Au final, estime l’AGPV, «la viticulture sera quasiment exclue». Les producteurs demandent donc «un dispositif d’exonération de cotisations spécifique à la vitiviniculture», qui comprendrait deux mesures: une exonération «à hauteur de 100% au-delà de 60% de perte de chiffre d’affaires entre le 15 mars et le 15 mai», et un seuil de «50% pour toutes les entreprises du secteur quelle que soit leur taille, ainsi que pour les groupements d’employeurs sur la période considérée». Selon l’AGPV, «sur le terrain, les viticultrices et les viticulteurs ressentent une grande injustice et estiment ne pas être perçus par les pouvoirs publics comme le poids lourd de la balance commerciale française qu’ils sont pourtant.»

Didier Bouville

«En aucun cas le groupe n’a décidé de baisser les prix payés aux producteurs», assure le géant laitier Lactalis, interrogé par Agra Presse le 15 juin. À la suite de l’article intitulé «Lactalis va baisser le prix du lait payé aux éleveurs», publié dans le journal Le Monde le 11 juin, le groupe mayennais explique que ce prix est «fixé en accord avec les organisations de producteurs dans le cadre de contrat-cadre». Ce calcul tient compte du mix produits de l’entreprise. Pour Lactalis, il est de 50% pour les produits de grande consommation France (PGC), de 20% pour les PGC export et de 30% pour les produits industriels.

«La crise internationale de la Covid-19 pourrait avoir un impact au second semestre, certains marchés (export et ingrédients) ne progresseront pas autant sur la fin d’année 2020. (…) De ce fait, le prix du lait pourrait ne pas connaître la même évolution positive que les précédentes années», se défend le groupe. Une position que corrobore Claude Bonnet, président de l’Unell (Association de neuf OP regroupant 4100 exploitations livrant à Lactalis). Bien que regrettant cette baisse, il assure qu’elle s’opère «dans le respect des accords passés» en tenant compte pour le prix du mois de juin de la valorisation beurre-poudre du mois d’avril, alors à un niveau très bas.

Didier Bouville

En raison de la pandémie du Covid-19, le Salon du Cheval de Paris n’aura pas lieu en 2020. Il est reporté en 2021, a annoncé le 15 juin, Jean-Luc Poulain, président du Centre national des expositions et concours agricoles (CENECA) en accord avec société Grand Prix events. « Le temps joue contre nous. Comment organiser un tel événement sans connaître les règles sanitaires qui seront appliquées quant à l’accueil du public ? Préparation, commercialisation, devoir de franchise, etc. Nous avons la responsabilité de ne pas faire courir de risques inconsidérés au public, aux cavaliers, aux exposants comme aux institutionnels qui font vivre notre salon », a déclaré Jean-Luc Poulain. Toutefois « le championnat du monde du cheval arabe est maintenu », sans que le date soit pour l’heure connue.

Didier Bouville