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L’agriculture a le potentiel pour devenir le premier secteur «neutre climatiquement» dès 2035 et pourrait même contrebalancer les émissions d’autres secteurs via un système «robuste de certification», estime la Commission européenne dans son projet de Plan cible en matière de climat à l’horizon 2030. Un plan qui devrait être dévoilé le 16 septembre devant le Parlement européen à l’occasion du discours sur l’État de l’Union de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. Celle-ci devrait proposer un nouvel objectif européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre «d’au moins 55%» d’ici 2030. Le plan prévoit d’intégrer les émissions agricoles de méthane et d’oxyde d’azote dans la réglementation sur l’utilisation des sols et la foresterie afin de créer une législation couvrant l’intégralité de l’agriculture. Bruxelles propose d’y fixer des objectifs nationaux et sectoriels, de s’assurer que les ressources financières nécessaires soient mobilisées, et de développer un dispositif de certification des réductions d’émission. Les plans stratégiques de la Pac constituent à ce titre, souligne la Commission, une opportunité en or pour consacrer plus de ressources à ces actions. L’exécutif européen indique également envisager une révision des critères de durabilité des énergies renouvelables afin de limiter le recours à des arbres entiers et des cultures alimentaires pour la production de biocarburants.

Didier Bouville

A l’issue de la réunion «virtuelle» agricole du G20, organisée le 12 septembre par la présidence saoudienne et en présence de l’OMS, de la FAO, de l’OCDE et de l’OMC, les ministres de l’Agriculture n’ont pas réussi à adopter une déclaration commune en raison de l’absence de consensus sur l’accord de Paris, indique dans un communiqué la délégation française. Invité à participer, le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a notamment réaffirmé l’engagement de l’UE pour l’environnement en soulignant qu’«il est essentiel que nous progressions dans la lutte contre le changement climatique à l’avenir». L’Italie qui assurera la présidence du G20 en 2021, s’est engagée à poursuivre la négociation en vue d’aboutir à une position commune. Par ailleurs, les ministres de l’Agriculture ont réaffirmé à cette occasion leur engagement d’accroître la durabilité de l’agriculture et de réduire les pertes et le gaspillage alimentaires. Tout en confirmant leur détermination à rendre les systèmes agricoles et alimentaires plus résistants et plus efficaces. Enfin, ils ont souligné l’urgence d’assurer la continuité de l’approvisionnement alimentaire, de sauvegarder la sécurité alimentaire et la nutrition, et de garantir l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Didier Bouville

Lors de l’examen en commission spéciale du projet de loi Asap (simplification de l’action publique), le 14 septembre, les députés ont voté en faveur de la suppression de la Commission consultative nationale paritaire des baux ruraux (CCPNBR), comme proposé initialement par le gouvernement. Le rôle de cette instance est de proposer des minima et maxima qui servent au calcul du prix du fermage. Depuis la loi d’orientation agricole de 2010, elle n’intervient qu’en cas de carence des commissions départementales. Au printemps, lors de l’examen du texte par le Sénat, la Chambre haute avait retiré cette proposition du gouvernement; la rapporteure LR, la sénatrice Patricia Morhet-Richaud, jugeait que la CCPNBR avait un «rôle utile de garde-fou» qu’il était «préférable de maintenir» dans un contexte de «raréfaction du foncier de nature à renforcer localement les situations de conflit». En commission, les députés ne furent pas du même avis; ils ont adopté, sans débat, un amendement rétablissant le texte du gouvernement, qui supprime la CCPNBR. Dans l’exposé des motifs, le rapporteur du texte, le député LREM Guillaume Kasbarian, a rappelé les argument du gouvernement pointant du doigt le rôle «supplétif» de cette Commission, qui ne s’est plus réunie depuis 2011.

Didier Bouville

Pierre Marie, conseiller spécial PAC, affaires européennes et internationales ne sera resté que quelques semaines auprès de Julien Denormandie. Officiellement nommé le 1er août, il a quitté ses fonctions le 14 septembre. Il est remplacé par Sylvain Maestracci qui était depuis 2017 conseiller pour les affaires agricoles à l’ambassade de France à Washington DC. Diplômé de Polytechnique et de l’Ecole nationale du Génie rural, des Eaux et des Forêts (Engref), Sylvain Maestracci a débuté sa carrière en 2007 comme Adjoint au chef de bureau puis chef de bureau à la Direction du Budget. En 2010, il rejoint le ministère de l’Agriculture au poste de chef de bureau « Union européenne » puis « Grandes cultures ». Un an plus tard, il est nommé Chef du secteur Agriculture, alimentation et pêche au Secrétariat général des affaires européennes (SGAE). Il reste trois ans en poste, avant d’être promu en 2014, adjoint au sous-directeur des entreprises agricoles (DGPAAT) et des aides PAC (DGPE). Il est notamment chargé de mettre en œuvre la réforme de la PAC. C’est en 2017 qu’il rejoint ensuite les Etats-Unis.

Didier Bouville

Devant quelque 160 délégués réunis en assemblée générale le 10 septembre à Villejuif (Val-de-Marne), la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a appelé à «annexer le sujet de l’agroécologie», nouvel argument phare selon elle pour justifier les investissements publics en agriculture. «Le 1,2 milliard que nous sommes allés chercher dans le plan de relance, il est dans le chapitre « transition écologique »», a-t-elle rappelé. La FNSEA a adopté son rapport d’orientation intitulé «Faire du défi climatique une opportunité pour l’agriculture», dans lequel elle liste ses «conditions de réussite de la transition écologique» dans plusieurs domaines (lutte contre l’artificialisation des sols, gestion des risques, rémunération des services environnementaux, développement des énergies renouvelables, etc.). Le syndicat majoritaire y plaide notamment pour des investissements publics guidés par un «fléchage clair et priorisé vers le climat et l’accompagnement des transitions agroécologiques». La FNSEA utilise aussi l’argument environnemental pour pousser l’origine France en restauration. Le rapport a finalement été adopté à la quasi-unanimité, 15 élus de Bretagne s’étant abstenus pour marquer leur désaccord, notamment sur le caractère obligatoire de l’assurance récolte.

Didier Bouville

A la suite des élections qui se sont déroulées la semaine du 7 septembre, Patrick Soury, éleveur en Charente et secrétaire général de la Fédération nationale ovine (FNO), a été élu président de la section ovine d’Interbev, annonce l’interprofession dans un communiqué du 11 septembre. M. Soury succède à Maurice Huet, qui avait été élu pour la première fois en 2014, et reconduit en 2017. Jean-Pierre Arcoutel, représentant de la Coopération agricole a pour sa part été réélu à la vice-présidence de la section. De son côté, la section caprine a plébiscité la continuité: Franck Moreau et Jean-Louis Pierrepont sont reconduits respectivement à la présidence et à la vice-présidence de la section.

Didier Bouville

« Face au contexte économique global actuel et aux nombreuses incertitudes liées à la pandémie de la COVID-19, les organisateurs du SIMA (Salon international du machinisme agricole, ndlr) ont pris la décision de tenir la prochaine édition du SIMA en novembre 2022 (du dimanche 6 au jeudi 10 novembre 2022) », ont indiqué les organisateurs de ce salon dans un communiqué de presse. Soulignant que cette décision était « difficile mais nécessaire », les deux organisateurs Comexposium et Axema ont estimé que « le SIMA ne pouvait plus se tenir en toute sérénité en février 2021 » et que les conditions ne permettaient pas « aux équipes organisatrices de préparer et d’organiser cette nouvelle édition de manière optimale et sereine ». Le SIMA aurait dû se dérouler du 21 au 25 février 2021 à Paris Nord Villepinte. Le SIMA 2019 avait réuni 1800 entreprises de 42 pays et drainé plus de 230 000 visiteurs venant de 140 pays.

Didier Bouville

Un premier cas de peste porcine africaine (PPA) a été découvert en Allemagne sur un sanglier, à quelques kilomètres de la frontière polonaise dans le Brandebourg (région qui entoure Berlin), a indiqué le 10 septembre la ministre allemande de l’Agriculture, Julia Klöckner. Cette découverte est une très mauvaise nouvelle pour la filière porcine et le marché européen du porc. La première conséquence est la perte du statut « indemne de peste porcine africaine » par l’Allemagne. Avec une production de 5 millions de tonnes de viande porcine, chaque année, dont la moitié est destinée à l’exportation, l’Allemagne est le principal exportateur européen de viande porcine. Ses exportations vers les autres pays de l’Union ne devraient pas être profondément perturbées puisque les 27 appliquent le principe de régionalisation. Ce qui veut dire que seuls les échanges provenant d’une zone de sécurité sont interdits. En revanche, ce n’est pas le cas pour les exportations vers un certain nombre de pays tiers, notamment la Chine qui ne reconnaît pas ce principe. Les négociations entamées sur ce sujet n’ont pas abouti. La viande non exportée va se retrouver sur le marché européen et peser sur les prix.

Didier Bouville

Le réseau Bienvenue à la ferme, en association avec Airbnb et la plateforme de financement participation MiiMOSA, a dévoilé, le 10 septembre, dans un communiqué de presse, les dix lauréats de l’appel à projets d’Agritourisme 2020. Parmi ces dix lauréats, quatre viennent d’Occitanie, les six autres se répartissant entre le Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Corse et Nouvelle-Aquitaine. Chaque lauréat pourra recevoir une aide financière allant jusqu’à 5 000 euros. C’est la troisième année consécutive que cette opération se déroule. « Depuis 2018, cette collaboration a permis de financer près de 100 projets partout en France. Cette année, 174 agriculteurs ont proposé un projet d’agritourisme : 43 projets ont lancé leur collecte sur miimosa.com et plus de 138 000 € ont déjà été récoltés auprès d’environ 1 600 contributeurs », indique le communiqué de presse. Selon les organisateurs, « l’agritourisme a été de plus en plus sollicité par les Français cette année », car, Covid oblige, ils ont privilégié les séjours spontanés, proches de chez eux.

Didier Bouville

Le 8 septembre, les trois têtes de réseau Trame, FNCuma et Civam ont présenté leurs propositions pour la déclinaison française de la future Pac, en mettant l’accent sur la transition écologique et la reconnaissance des collectifs. Les trois organisations veulent notamment «maximiser le réquilibrage du montant du premier pilier vers le deuxième», afin de financer les mesures de transition à long terme. Elles défendent aussi un plafonnement des aides à l’actif, sans fixer de montant mais en y intégrant un salarié par exploitation. Le but: favoriser l’emploi, freiner l’agrandissement – ainsi que le développement du travail à façon – et «dégager du temps pour que les exploitants puissent se former», d’après Antoine Delahais, trésorier du réseau Civam. Avec Trame et les Cuma, sa fédération plaide pour que les collectifs puissent bénéficier des éco-schémas du premier pilier. Les organisations proposent aussi que les agriculteurs en collectif puissent signer des «contrats de transition agroécologique et alimentaire de territoire» avec les pouvoirs publics et leur structure accompagnatrice. D’une durée de 5 à 7 ans, ce contrat serait une clé d’entrée pour un panel d’aides spécifiques: MAEC système rénovées, aide à l’investissement et à l’animation, financement du temps passé et des risques encourus en expérimentation agricole.

Didier Bouville