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Depuis le début de l’année 2020, 77 loups auraient été abattus dans le cadre du protocole d’intervention national selon le bilan publié par la Dreal Auvergne-Rhone-Alpes en date du 23 septembre. Avec 23 loups abattus, les Alpes-Maritimes sont le département le plus représenté dans ce bilan, suivi des Pyrénées-Atlantiques (15 loups), des Hautes-Alpes (12) et de la Lozère (10). Cinq loups auraient par ailleurs été détruits «hors protocole», dont trois dans les Alpes-de-haute Provence. Les associations de protection de l’environnement, dont Ferus, FNE ou Animal Cross, dénoncent dans un communiqué du 5 octobre «un lourd tribut», qu’elles attribuent au manque de contrôle de terrain et une priorité accordée aux tirs de défense au détriment de la protection. «Au niveau national, avec 2300 tirs autorisés pour 580 loups, c’est délirant», dénonce l’association Animal Cross. «Nous demandons que les arrêtés de tirs soient annulés avec effet immédiat, tant que les tests de vulnérabilité de protection des troupeaux n’auront pas été menés», poursuit l’association. En août dernier, les plafonds de tirs ont été relevés par le ministère de la Transition écologique à 19% de la population pour 2021, à la suite du dépassement du cap de 500 individus (seuil de viabilité de l’espèce) fixé par le Muséum d’histoire naturelle.

Didier Bouville

Dans un amendement déposé en vue de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi Ddadue (adaptation au droit européen) qui doit débuter le 7 septembre, le gouvernement propose de prévoir une habilitation à agir par ordonnance pour fixer la gouvernance du Feader (2nd pilier) de la prochaine Pac. Le gouvernement justifie un tel dispositif, car «le délai dans lequel seront élaborés les projets de règlements européens pourrait en effet ne pas [lui] permettre de présenter un projet de loi dans un calendrier compatible avec le calendrier d’instrumentation et de paiement des aides de la Pac aux bénéficiaires». Sur le fond, pas de surprise; le texte annonce que le gouvernement se conformera à ce qui avait été arrêté par Édouard Philippe fin 2019, au grand dam de Régions de France. A l’issue d’un Comité Etat-Régions en octobre 2019, Matignon avait prévu de leur retirer la gouvernance de certaines aides du 2nd pilier pour la prochaine Pac, alors que les régions les géraient toutes depuis 2014. Les régions seraient en charge des mesures non-surfaciques (aides à l’investissement, aides à l’installation), et l’État en charge des mesures surfaciques (MAEC, bio…) Le gouvernement conclut en assurant que les Régions «disposeront de l’ensemble des moyens associés (transfert ETPT et crédits).»

Didier Bouville

Dans un communiqué rendu public le 5 octobre, la FNSEA se dit « solidaire des agriculteurs, des populations victimes et des forces de sécurité » qui font face aux conséquences des dramatiques inondations qui ont eu lieu le 2 octobre. « La FNSEA exprime tout son soutien aux populations, aux familles des disparus, à tous les agriculteurs durement touchés, ainsi qu’aux forces de sécurité mobilisées pour faire face à cette catastrophe », indique le communiqué. A l’initiative de la FDSEA des Alpes-Maritimes, « un hélicoptère tourne actuellement afin d’établir un contact avec l’ensemble des exploitations. Un état des lieux précis de la situation sera communiqué demain dans la matinée par le département », poursuit la FNSEA. La Chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes assure de son côté avoir réussi à contacter 20 éleveurs isolés, grâce à l’hélicoptère dédié à ces recherches. Au 6 octobre matin, le bilan était déjà de quatre morts et huit disparus. Les secours étaient également à la recherche d’une douzaine de personnes dont les proches étaient sans nouvelles. Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, a estimé le lundi 5 octobre sur RMC les dégâts à au moins « 1 milliard d’euros d’équipements publics à reconstruire ». Le bilan agricole (matériel, troupeaux…) n’est pas encore établi. Il risque aussi d’être important.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a affirmé le 4 octobre que l’Etat soutiendrait la filière agroalimentaire, et en particulier le secteur viticole, en cas de fermeture des bars et des restaurants, comme il l’avait fait au moment du confinement. Face à la progression de l’épidémie du Covid-19, le gouvernement devrait annoncer dimanche la fermeture dès la semaine prochaine des bars à Paris. Les restaurants espèrent encore y échapper grâce à un protocole sanitaire renforcé. «Nous serons aux côtés de la filière agroalimentaire», qui bénéficiera des «soutiens nécessaires», a déclaré le ministre sur France 3, rappelant que le secteur viticole, «profondément impacté pendant le confinement», avait reçu à lui seul «une aide exceptionnelle de 250 millions d’euros». «Ce qui m’inquiète le plus aujourd’hui, ce sont les fournisseurs dans les bars et les restaurants, ces circuits courts, ces spiritueux, le vin, et toutes ces filières-là, elles devront être accompagnées et elles le seront», s’est engagé M. Denormandie.

Didier Bouville

Une série d’arrêtés parus au Journal officiel du 2 octobre fixent les montants de plusieurs aides directes pour la campagne Pac 2020. Concernant l’Indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN, 110 000 bénéficiaires en 2019), le coefficient stabilisateur qui définit «le montant définitif de l’indemnité» est fixé à 92% en métropole et dans les régions d’outre-mer, mais à 80% en Corse. Quant aux aides couplées animales, elles sont inchangées, excepté l’aide caprine, qui passe à 15,40 € par tête (contre 15,80 € en 2019). Le montant des aides aux bovins laitiers est maintenu pour la campagne 2020 à 77 € en zone de montagne et à 38 € pour le reste du territoire. Lors de la dernière campagne, cette aide avait finalement été majorée à respectivement 81,75 € et 40,20 €. L’aides aux bovins allaitants est également maintenue à ses niveaux initiaux de 2019 (166 € pour les vaches de rangs 1 à 50, 121 € pour les vaches de rangs 51 à 99 et 62 € pour celles de rangs 100 à 139). Quant au montant du paiement redistributif (50 premiers ha), il est fixé à 48,20 €/ha (48 € en 2019). Enfin, le montant du paiement en faveur des jeunes agriculteurs atteint 65,19 € par droit activé (65,18 € en 2019).

Didier Bouville

Dans une interview accordée à SOLAAL Infos, le ministre des Solidarités et de la Santé félicite l’association dirigée par Angélique Delahaye pour le travail réalisé. « Je crois profondément au modèle que porte SOLAAL : celui d’un bon sens solidaire. », déclare le ministre qui remarque que la crise sanitaire du coronavirus « a aussi un visage sociale. Avec l’épidémie, la précarité alimentaire a pris une ampleur inédite dans notre pays depuis les années 40 », souligne-t-il, rendant hommage aux actions menées par le réseau associatif. « SOLAAL a su mettre en place une activité innovante et durable à l’échelle locale, et créer une réelle dynamique de solidarité des producteurs agricoles au bénéfice de personnes en situation de précarité », affirme le ministre. « Je ne peux qu’applaudir un modèle qui mobilise la production agricole française au services des personnes précaires et promeut l’équilibre alimentaire, et le soutenir pour qu’il se développe dans les territoires », conclut-t-il.

Didier Bouville

L’étiquetage obligatoire du pays d’origine sur des produits alimentaires tels que le lait n’est possible, que s’il existe un lien, objectivement avéré, entre l’origine ou la provenance d’une denrée alimentaire et certaines de ses propriétés, conclut la Cour de justice de l’UE dans un arrêt rendu le 1er octobre. Un jugement qui n’annule donc pas le dispositif expérimental français mis en place depuis 2016 concernant l’indication de l’origine du lait ainsi que des viandes et du lait utilisés en tant qu’ingrédients, et contre lequel le groupe laitier Lactalis portait plainte. Mais la Cour précise que de telles mentions doivent être justifiées par une ou plusieurs raisons tenant à la protection de la santé publique, à la protection des consommateurs ou à la répression de la concurrence déloyale. Et, ajoute-t-elle, si l’existence d’un tel lien est établie, il faut encore, et seulement dans un second temps, déterminer si la majorité des consommateurs attache une importance significative à cette information. En France, à la suite de cette décision, la procédure va reprendre son cours au Conseil d’État, où un rapporteur public doit être nommé. Et la Commission européenne qui prévoit d’étendre l’étiquetage de l’origine de certains produits alimentaires dans le cadre de sa stratégie «de la ferme à la table» devra tenir compte de ces conclusions.

Didier Bouville

«La pousse d’été (du 20 juin au 20 septembre) ne représente que 15% de la pousse d’été de référence. Elle est déficitaire dans 97% des régions fourragères», résume Agreste dans sa note de conjoncture Prairies de septembre. «Les quelques précipitations de cette fin d’été n’auront pas suffi à favoriser la pousse estivale», expliquent les statisticiens. Ainsi, au 20 septembre, la production cumulée des prairies permanentes se dégrade encore au niveau national. Elle est estimée à 73% de la production cumulée de référence (1989-2018) à la même période. Ce déficit est particulièrement marqué du nord-ouest au centre-est et gagne désormais l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine. Il reste très important dans les Hauts-de-France et le Grand Est (respectivement 51% et 52% de la production cumulée de référence à la même période). Il s’accentue en Bourgogne-Franche-Comté et en Auvergne-Rhône-Alpes avec des valeurs de production estimées respectivement à 62% et 75% de la référence. Seules la Bretagne et la région Paca y échappent.

Didier Bouville

Le relais Occitanie de l’association de don agricole alimentaire Solaal est officiellement devenu une association à part entière le 29 septembre, informe Solaal le 1er octobre. A l’occasion de la Journée nationale du don agricole, la nouvelle association a tenu son assemblée générale constitutive, durant laquelle Amaury de Faletans, secrétaire général de la FDSEA de Haute-Garonne, a été élu président. L’antenne occitane de Solaal est la deuxième à opérer ce changement de statut après les Hauts-de-France en juillet. Cette mutation permet de dynamiser le don agricole dans les territoires grâce à l’embauche d’une personne mobilisée à temps plein sur la recherche de partenaires et de mécènes locaux, expliquait début septembre la directrice nationale de Solaal Dorothée Briaumont. Cette accélération de la régionalisation a été demandée par le gouvernement dans le cadre du plan d’urgence contre la précarité alimentaire, précisait-elle alors. Les relais de Solaal en Bretagne et en Normandie devraient prochainement suivre le mouvement, dans l’objectif de développer le don agricole à tous les échelons (production, transport, conditionnement) et le glanage solidaire.

Didier Bouville

Depuis l’apparition de la peste porcine en Allemagne et la confirmation, le 28 septembre, par l’Office international des épizooties (OIE) de deux nouveaux cas sur des sangliers découverts morts le 26 septembre, les producteurs de porcs d’Outre-Rhin ne peuvent plus exporter leurs viandes, en dehors de l’Union européenne. Au total, ce sont 36 carcasses de sangliers qui ont été découvertes dans l’est de l’Allemagne. Ne trouvant plus de débouchés au Japon, en Chine, en Corée du Sud, au Brésil et en Argentine, des milliers de tonnes de porcs vont se retrouver sur le marché européen, faisant craindre, à plus ou moins court terme une chute des cours. En effet, ce sont environ 9 000 tonnes par semaine que les Allemands vont devoir écouler. « L’enjeu pour les professionnels est de contenir les importations allemandes qui vont venir sur le marché français », à des prix moindres que le porc français, a indiqué, le 29 septembre Paul Rouche, directeur délégué de Culture Viande, syndicat des industriels de l’abattage, de la découpe et de la transformation.

Didier Bouville