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Réagissant auprès d’Agra presse à la nomination d’un nouveau ministre de l’Agriculture le 6 juillet, le président de l’APCA (chambres d’agriculture), Sébastien Windsor, souhaite un ministre «à l’écoute» et qui «accompagne les transitions» auxquelles sont confrontées les agriculteurs. «L’agriculture vit une crise et des difficultés importantes, avec une moisson qui s’annonce compliquée, une sécheresse, des difficultés liées aux ravageurs, des attentes très fortes de la société et une restructuration économique, résume-t-il. Il faut accompagner les agriculteurs dans ces transitions». S’adressant aux trois ministres, de l’Agriculture, de la Cohésion des territoires, et de la Transition écologique, l’agriculteur de Seine-Maritime demande «une politique plus incitative et moins coercitive, une politique d’accompagnement des agriculteurs dans le changement». Et de mettre en avant les propositions faites ces derniers mois par son réseau, au travers du plan stratégique des chambres d’agriculture pour 2025, ou du plan de relance. «Voyons-nous et regardons ensemble les propositions que nous pouvons mettre sur la table», conclut Sébastien Windsor.

Didier Bouville

La Fédération française de l’assurance (FFA) planche sur un projet intitulé Couverture pour les catastrophes climatiques en agriculture (CatAgri), selon un document de travail daté du 22 juin. D’après ce document qu’Agra Presse a pu consulter, la CatAgri serait un dispositif d’assurance «universel non obligatoire» mais «fortement incitatif» et adapté en cas de «coup dur». Pour la financer, il faudrait mobiliser une enveloppe de subventions publiques de 1,07 milliard d’euros, soit le même montant que le contrat d’assurance multirisques climatiques (MRC) actuel, souligne le document. Contre une cotisation modique par hectare, différenciée par groupe de cultures, les producteurs seraient indemnisés à 100% pour les pertes de récoltes situées au-dessus d’un seuil de déclenchement établi à 50% des pertes, avec une franchise alignée sur ce seuil. Et, l’indemnisation versée au producteur serait subventionnée à 90% par les aides publiques (au lieu de 65% actuellement). Les producteurs pourraient également abaisser le seuil de déclenchement via le rachat de franchise. D’après la FFA, ce dispositif favoriserait le développement de l’assurance tout en permettant aux assureurs de trouver un «équilibre technique» et financier.

Didier Bouville

«Le marché porcin est loin d’en avoir fini avec l’épidémie du Covid-19 et ses conséquences», estiment les analystes du marché du porc breton (MPB) dans une note de conjoncture parue le 6 juillet. A l’instar des clusters apparus dans des abattoirs français, «de nouveaux foyers apparaissent chaque semaine dans des entreprises de viande conduisant parfois à l’arrêt temporaire de l’activité ou au mieux à son ralentissement». Emblème du phénomène, la fermeture de l’abattoir Tönnies de Rheda (Allemagne), qui concentre 10% de la capacité nationale d’abattage de porc, a été «prolongée de deux semaines supplémentaires» et «pèse de plus en plus sur le marché». De plus, selon l’agence Reuters, la Chine aurait suspendu, il y a six jours, ses importations depuis «quatre des plus grands abattoirs des Pays-Bas». Les cotations ont baissé de 5 cents le kilo en Allemagne, de 10 cents en Belgique, et de 4 cents au Danemark. La situation est «toute autre» dans le sud de l’Europe, où les capacités d’abattage sont, à l’inverse, en deçà de l’offre de porcs. En France, le cours du MPB est resté stable à 1,346 euro le kilo pour la septième semaine consécutive. Aux Etats-Unis, le prix se stabilise à un niveau très bas et l’activité «tourne autour de 90 à 95 % de sa capacité».

Didier Bouville

Par un arrêté le 2 juillet, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a mis fin aux fonctions de Thomas Roche, conseiller en charge de l’outre-mer, du budget et du financement de l’agriculture au cabinet du ministre. Arrivé fin novembre 2018, il avait suivi notamment les dossiers des retraites agricoles et du fonds agricole créé avec la banque européenne d’investissement (BEI).

Didier Bouville

Le nouveau Premier ministre Jean Castex, doit présenter ce 6 juillet son nouveau gouvernement. Et alors que des responsables de la majorité suggéraient ces dernières semaines de créer de grands pôles ministériels, notamment autour de l’écologie, Jean Castex a paru rejeter cette piste les colonnes du JDD, le 5 juillet: «Pour m’être souvent intéressé aux questions d’organisation et de management, je ne suis pas sûr que des périmètres trop étendus soient forcément la garantie d’une grande efficacité.» Une déclaration qui pourrait rassurer la présidente de la FNSEA qui s’oppose à la fusion des ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique. Jean Castex est haut fonctionnaire et maire LR de Prades, commune rurale de 6000 habitants des Pyrénées-Orientales. Fait notable en pleine révision de la politique française de gestion des risques agricoles: le département est le premier département français producteur de pêches nectarines et de laitues. Et comme la Drôme, département d’origine de Didier Guillaume, ce territoire est marqué par des incidents climatiques violents et récurrents. Le nouveau Premier ministre n’est par ailleurs pas étranger à l’agriculture ; Jean Castex est fils, neveu et petit-fils de concessionnaires de machines agricoles. L’entreprise familiale, aujourd’hui fermée, était basée dans le Gers, département dont son grand-père a été sénateur.

Didier Bouville

«Le marché des produits laitiers est dans une période d’incertitudes» du fait notamment du ralentissement de la croissance mondiale, des tensions commerciales ainsi que de la lente reprise de la restauration, conclut l’Observatoire européen du lait (MMO) dans une note publiée le 2 juillet. «L’équilibre actuel des marchés semble fragile comme l’offre pourrait dépasser la demande en 2020», alertent les experts du secteur, prévenant que «la production laitière devra s’adapter en conséquence». Pour le moment, les cours des principaux produits laitiers se sont stabilisés. Les cours de la poudre sont supérieurs à ceux des dernières années. Les cotations de fromages oscillent à des niveaux proches de 2019. Seuls les cours du beurre, malgré un redressement les dernières semaines, sont 19% inférieurs à la même période l’année dernière. Les stocks de beurre sont d’ailleurs, à la fin avril, «légèrement plus élevés qu’il y a un an en raison de stocks initiaux plus élevés et d’une production plus forte». Mais des exportations élevées vers des pays tiers ont contribué à améliorer l’équilibre du marché, tempère la note. Pour la poudre de lait écrémé et les fromages, les stocks sont à «des niveaux normaux pour cette période de l’année».

Didier Bouville

«Depuis la levée graduelle des mesures de confinement en semaine 19 (du 4 mai, NDLR), une hausse de prix modérée [de la viande bovine] a été observée dans la plupart des Etats membres», constate l’observatoire européen du marché de la viande dans son rapport du 22 juin. En semaine 24 (du 8 juin), le prix moyen européen avait progressé de 3,3% en un mois (à 357,85 euros les 100 kg équivalent carcasse), tout en restant inférieur de 1,1% à la même période de 2019. «La production européenne de bœuf a augmenté sensiblement au premier trimestre 2020 (+0,7% par rapport à 2019, NDLR), mais a probablement reculé au second trimestre à cause de la pandémie de Covid-19.» D’après le rapport, certains membres de l’observatoire ont appelé à «une révision du fonctionnement» de l’aide au stockage privé. D’après les derniers chiffres disponibles, au 26 juin, seulement 1990 tonnes de viande bovine avaient bénéficié de ce dispositif, soit 8% du quota ouvert. Les veaux de boucherie sont notamment exclus de cette aide, alors que cette filière, qui a particulièrement souffert du confinement, le réclamait.

Didier Bouville

«Au 30 juin 2020, 500 millions d’euros ont été payés au titre des mesures agro-environnementales et des aides à l’agriculture biologique pour la campagne 2019», indique un communiqué du 2 juillet du ministère de l’Agriculture. A la même date l’année dernière, seuls 464 M€ avaient été versés pour 74 700 dossiers, contre 79 300 cette année, précise le ministère. «Le calendrier de paiement des aides européennes est désormais totalement rétabli», annonce le ministère. «Malgré un contexte marqué par l’épidémie de Covid-19, la mobilisation du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, de l’Agence de services et de paiement et des services déconcentrés de l’Etat, a permis d’atteindre ce taux de paiement optimal», se félicite la Rue de Varenne. En raison de l’apurement des aides 2008-2012, enclenché en 2015 à la demande de la Commission européenne, certains producteurs ont dû atteindre jusqu’à trois ans pour toucher leurs aides. Un phénomène qui s’est poursuivi jusqu’en 2019, et que la Cour des comptes a expliqué par «la complexité de la chaîne de paiement des aides agricoles» et «la multiplication des dispositifs», dans un rapport publié à l’automne 2018.

Didier Bouville

Avec six milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019, la coopérative Agrial, qui emploie 22.000 salariés, maintient sa place de première coopérative agricole de France. Forte de 12 500 adhérents, elle a vu son chiffre d’affaires augmenter de 4,3 % par rapport à l’exercice précédent. Les deux tiers de sa rentabilité ont été réalisés par la branche lait (marques Grand Fermage, Soignon, 300 & Bio) et la branche légumes (marque Florette). Ces deux secteurs pèsent respectivement pour 2,5 milliards d’euros et 1,4 milliard d’euros de recettes. Ludovic Spiers, directeur général de la coopérative, a indiqué que la crise du Covid-19 avait affecté son activité et le chiffre d’affaires. Ce dernier a baissé de 7 % entre mars et juin. Le groupe va aussi réduire ses embauches, sans toutefois envisager de plan social. « Nous avons décidé de réduire le plan d’investissement de 25 à 30% avec du report sur 2021 pour ne pas handicaper les résultats économiques de 2020 », a indiqué Ludovic Spiers.

Didier Bouville

Selon une étude parue dans la revue scientifique Nature le 1er juillet, les forêts représentent environ 38 % de la surface totale des terres de l’Union européenne, soit environ 2 % de moins que la surface agricole de l’Union à 28. Les rédacteurs de cette étude ont observé « une augmentation de la superficie forestière récoltée (49 %) et une augmentation de la perte de biomasse (69 %) en Europe pour la période 2016-2018 par rapport à 2011-2015, avec des pertes importantes dans la péninsule ibérique et dans les pays nordiques et baltes ». Cette surexploitation est consécutive à une demande plus importante des consommateurs pour des produits « naturels », notamment après l’application en Europe de la directive de la bioéconomie qui désigne le bois comme énergie renouvelable. Les coupes de bois (pour une grande partie des résineux) est destinée à la construction, à la papèterie et à la production d’énergie. Les chercheurs qui ont critiqué cette directive s’attendent d’ailleurs à ce que cette surexploitation se poursuive dans les années à venir. Elle pourrait avoir des effets sur la biodiversité, l’érosion des sols et la régulation de l’eau. « L’atténuation du changement climatique par la forêt pourrait être entravée, et les pertes supplémentaires de carbone dues aux forêts nécessiteraient des réductions d’émissions supplémentaires dans d’autres secteurs, afin d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 », expliquent-ils.

Didier Bouville