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La commission des Affaires économiques (Coméco) de l’Assemblée nationale a adopté, le 1er juillet à l’unanimité, les 22 propositions de son groupe de suivi agricole sur la relance. Anticipant «une reprise de la guerre des prix», les six députés de ce groupe de travail transpartisan veulent «remettre sur l’ouvrage la question du partage de la valeur», dans la ligne des Egalim, notamment en renforçant les indicateurs de coût de production et en encadrant les pénalités logistiques. Ils appellent aussi à éviter «l’essoufflement» de l’engouement des Français pour les circuits courts observé pendant le confinement, grâce à une «montée en puissance» des projets alimentaires territoriaux (PAT). A l’instar de leurs homologues du Sénat, mais aussi des professionnels agricoles, les députés proposent «d’utiliser la commande publique dans la restauration hors domicile comme levier de la relocalisation de l’alimentation, via une clarification du code rural et du code des marchés publics». Au-delà de l’agriculture, les cinq autres groupes de suivi sectoriels (entreprises, énergie, logement, numérique et tourisme) ont aussi vu leurs propositions approuvées lors de cette réunion. En tout, la Coméco formulera 191 recommandations à l’exécutif.

Didier Bouville

Dans une circulaire envoyée à leurs adhérents le 23 juin, dix organisations de producteurs (OP) annoncent qu’à partir de 2022, leur référence «sera une production issue d’élevages ayant arrêté la castration des porcelets». En conséquence, le prix de base de ces groupements sera «un prix moyen s’appliquant à une population de porcs femelles et mâles entiers». Une décision qui aura de lourdes conséquences sur le marché porcin: avec près de 12 millions de porcs, les groupements en question représentent la moitié de la production française. Les signataires de cette note sont Agrial, Eureden, Elpor, Evel’Up, Porcinéo, Porélia, Syproporcs, Porvéo, Porc Armor évolution et le Groupement régional des producteurs de porcs de l’Ouest (GRPPO), indique Porc mag, qui a révélé cette information le 29 juin. Ces OP continueront toutefois à commercialiser des porcs castrés «pour répondre aux besoins spécifiques de certains marchés». Le contrôle de l’odeur des carcasses de porcs mâles entiers sera financé par «une cotisation dédiée portant sur les porcs charcutiers issus d’élevages ayant arrêté la castration», prévoient les groupements. D’après l’arrêté du 24 février 2020, la castration à vif des porcs sera interdite à partir du 31 décembre 2021.

Didier Bouville

Le Salon Innov-Agri qui devait se tenir du 8 au 10 septembre 2020 à Outarville (Loiret) n’aura pas lieu. Dans un courrier daté du 25 juin mais reçu le 30 juin par Philippe Bouteiller, organisateur de cette manifestation de plein air, le préfet du Loiret, Philippe Pouëssel, indique «regretter très vivement» de ne pas pouvoir autoriser cet événement en raison des « clusters » de Covid-19 qui sont «détectés périodiquement» dans le département. Les organisateurs ont naturellement fait part de leur déception : «Tout le monde y croyait. Les équipes Innov-Agri étaient mobilisées à 300 % (…) malgré le retard et malgré les doutes. Tout avait été mis en œuvre, y compris les mesures sanitaires adaptées à la pandémie de Covid-19, pour être à la hauteur des attentes des visiteurs, comme celles des exposants», indique le communiqué d’Innov-Agri du 30 juin. Les organisateurs réfléchissent «à mobiliser toutes les compétences digitales pour proposer des alternatives nouvelles de mise en relation aux exposants et aux agriculteurs».

Didier Bouville

Dans un communiqué du 30 juin, la Mutualité sociale agricole (MSA) a annoncé la mise en place d’un nouveau service en ligne appelé « Décomptes d’indemnités journalières » pour les employeurs, les exploitants et les tiers déclarants, accessible depuis « Mon espace privé » sur le site msa.fr. Ce nouveau service en ligne concerne les employeurs assurant le maintien de salaire à leurs employés en arrêt de travail pour maladie, accident du travail, maladie professionnelle ou congé maternité. Il permet également aux exploitants une visualisation par trimestre des indemnités journalières Amexa et Atexa dont ils ont bénéficié. Ils disposent ainsi du montant exact à reporter sur leur déclaration de revenus professionnels (DRP) sans risque d’erreur. Le service DRP sera disponible à partir du 6 juillet, précise la MSA. Enfin, les tiers déclarants (centres de gestion et cabinets comptables) ont accès à ce service en ligne afin d’assurer les déclarations sociales pour les employeurs et les exploitants qui leur ont donné procuration.

Didier Bouville

Les ventes de phytos ont reculé de 44 % en volume l’an dernier, après une envolée en 2018 (+18%), a annoncé le 30 juin le gouvernement. «Les quantités totales de substances actives vendues en usages agricoles, hors produits de biocontrôle, diminuent de 44 % entre 2018 et 2019 (-28 078 tonnes), après avoir augmenté de 18% entre 2017 et 2018 (+11 870 tonnes)», selon un communiqué. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le préfet Pierre-Etienne Bisch, coordonnateur interministériel du plan Ecophyto, a précisé que l’évolution sur trois ans était «pour les phytos en général: -12%». Les quantités totales de produits les plus préoccupants vendus (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques – CMR) diminuent de «plus de 50%» en 2019 par rapport à 2018, poursuit le communiqué. Celles de glyphosate «diminuent de 35% (-3 358 tonnes) entre 2018 et 2019 après avoir augmenté de 11% (+999 tonnes) entre 2017 et 2018». De telles évolutions «compensent totalement l’augmentation des ventes en 2018, intervenue juste avant la hausse de la redevance pour pollutions diffuses » (RPD) au 1er janvier 2019, selon le communiqué. La part relative du biocontrôle continue de progresser, ajoute le gouvernement qui y voit «une substitution progressive et continue des substances les plus dangereuses par ces produits».

Didier Bouville

Agriculteur en Seine-Maritime et administrateur national de la FNSEA, Arnold Puech d’Alissac a été élu vice-président de l’Organisation mondiale des agriculteurs (OMA), annonce un communiqué le 30 juin. L’OMA est présidée par Théo de Jager (Afrique du Sud); elle «défend les intérêts des agriculteurs lors de grandes négociations internationales telles que les Cop sur le climat», précise le communiqué de la FNSEA. Par ailleurs, lors de son assemblée générale le 26 juin, l’OMA a adopté une prise de position intitulée «la voie des agriculteurs vers des systèmes alimentaires durables». L’organisation y souligne notamment le rôle des agriculteurs dans la sécurité alimentaire et dans le développement économique des zones rurales. Ce document vise à préparer la participation de l’OMA au sommet mondial dédié aux systèmes alimentaires durables, organisé par l’ONU en septembre 2021.

Didier Bouville

Lors d’une «assemblée générale d’information» le 25 juin, Johan Lodetti a été réélu président du syndicat de la vitellerie française (SDVF), annonce un communiqué le 30 juin. A la tête du SDVF depuis 2018 et directeur de la SAS Veaux du Rouergue (Aveyron), M. Lodetti a été reconduit à l’unanimité. Le SDVF regroupe les sociétés d’engraissement de la filière veaux de boucherie, avec lesquels les éleveurs passent des contrats d’intégration (environ 90% de la production française).

Didier Bouville

L’Allemagne – qui prendra la présidence du Conseil de l’UE à partir du 1er juillet – a l’intention de parvenir à une position commune des États membres sur la réforme de la Pac dès le mois d’octobre, a indiqué la ministre allemande de l’Agriculture, Julia Klöckner, le 29 juin lors de la réunion en visioconférence des ministres des Vingt-sept. Si cette approche générale est obtenue, elle compte dans la foulée entamer des discussions avec le Parlement européen et la Commission de Bruxelles pour finaliser les négociations avant la fin de l’année. Il faudra avant cela que les dirigeants européens se soient mis d’accord sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027 de l’UE lors de leur sommet programmé mi-juillet.

L’échange de vues entre les ministres de l’Agriculture a montré que, malgré de nombreuses avancées, les discussions restaient ouvertes sur les deux principales nouveautés de cette réforme de la Pac : le nouveau modèle de mise en œuvre et l’architecture verte. Le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a exprimé son inquiétude quant à la volonté des États membres de réduire le nombre d’indicateurs de suivi des résultats de la Pac. Il a également rappelé qu’il était en faveur de la fixation d’un pourcentage de l’enveloppe du premier pilier de chaque État membre à consacrer aux nouveaux éco-régimes.

Didier Bouville

Le groupe de travail sur la sensibilisation et la protection des exploitations face aux aléas climatiques a rendu la synthèse finale de ses travaux au ministère de l’Agriculture le 23 juin. Les propositions qui y figurent résultent d’un «consensus» des participants, «notamment entre les syndicats», souligne le document. Co-piloté par l’APCA (chambres d’agriculture) et Jeunes Agriculteurs, le groupe formule quatre lots de recommandations. Concernant les outils de protection, il préconise de labelliser ceux qui sont véritablement efficaces et d’aider les exploitants à «identifier les coûts et bénéfices de leur utilisation». Il demande aussi «la prise en compte de la prévention et de la protection dans le calcul de la prime d’assurance» et veut permettre le transfert de l’épargne de précaution d’un cédant à son repreneur «sans incidence fiscale pour le cédant». De plus, le groupe de travail recommande de créer une «cartographie des risques» mesurant les impacts économiques pour aider les exploitants à prendre des décisions. Autre proposition: instaurer un «carnet de santé» répertoriant l’historique des démarches engagées sur une exploitation. Enfin, le groupe recommande d’inclure la gestion des risques à tous les échelons de la formation et de communiquer sur l’ensemble de ces mesures.

Didier Bouville

Selon l’observatoire Odoxa-FG2A-RTL publié le 30 juin sur «le monde d’après et les comportements de consommation après la crise sanitaire», neuf Français sur dix (88 %) assurent que la crise du Covid va les inciter à « acheter français ». Ils sont également 2/3 (63 %) persuadés qu’il y aura un avant et un après crise sanitaire dans le domaine de la consommation. Les personnes interrogées estiment qu’elles sont d’ores et déjà «bien plus attentives à l’impact environnemental (85 %) et sanitaire (83 %) des produits qu’elles achètent». Selon ce même observatoire, un Français sur trois ira même jusqu’à payer plus cher pour avoir de la qualité/luxe (32 %) et compte à l’avenir, davantage faire ses courses online (31 %). Ils sont aussi les ¾ (74 %) à estimer que la réouverture des bars et des restaurants, le 14 juin dernier, était une bonne décision.

Didier Bouville