Le tribunal de commerce de Paris a infligé le 22 février une amende de 1,75 million d’euros à Carrefour pour «pratiques restrictives de concurrence» lors des négociations commerciales annuelles de 2016, a annoncé la DGCCRF dans un communiqué le 12 mars. Ce jugement fait suite à une assignation émise par les Fraudes en novembre 2016. Les services de Bercy reprochaient au distributeur d’avoir exigé de ses fournisseurs une «remise complémentaire de distribution» comme «préalable à l’ouverture des négociations». Cette remise était «destinée à financer le repositionnement de l’enseigne sur le marché de la distribution de proximité», explique la DGCCRF. Mais pour les Fraudes, cette somme n’était «assortie d’aucune contrepartie» pour les fournisseurs, et «à aucun moment, l’enseigne Carrefour n’avait justifié des coûts logistiques» utilisés comme argument. Par ailleurs, le distributeur était accusé d’avoir mis en place des «mesures de rétorsion» pour contraindre ses fournisseurs à accepter cette remise. Carrefour ne fera «pas appel de ce jugement», a réagi le groupe auprès de l’AFP, assurant avoir «immédiatement cessé cette pratique dès février 2016».
Didier Bouville