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«Aux conducteurs routiers, français ou étrangers : vous pouvez à nouveau circuler en présentant un test antigénique négatif» entre le Royaume-Uni et la France, a déclaré Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports, le 23 décembre sur Twitter. Avec son homologue britannique, ils «se sont accordés sur le fait que des tests antigéniques puissent être réalisés sur des sites dédiés mis en place par les autorités britanniques», indiquait un communiqué de presse, alors qu’un variant du coronavirus est apparu sur l’île. «Pour les transports de marchandises, nous communiquerons sur le protocole sanitaire un peu plus tard dans la soirée. J’invite les transporteurs routiers à ne pas se déplacer vers les lieux d’embarquement avant les annonces officielles», prévient le ministre. Sur le terrain, la situation de «près d’un millier» de conducteurs français bloqués au Royaume-Uni «restait compliquée». «Cela ne se passe pas bien», estimait en journée une porte-parole de la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) à l’AFP. Seules une vingtaine de camions et une cinquantaine de vans avaient traversé le tunnel sous la Manche vers la France jusqu’à ce que les flux s’intensifient «de façon dynamique» après 16H00, a rapporté Getlink (Eurotunnel).

Eva DZ

A la manière de la Convention citoyenne sur le climat, la Convention des entreprises sur le climat (CEC) a lancé le 17 décembre son premier appel à candidatures qui permettra de recruter les 30 premiers dirigeants d’entreprises volontaires sur les 150 attendus, indique un communiqué. «L’objectif du processus de sélection sera de garantir une très bonne représentativité en termes de profils de dirigeants, de tailles d’entreprise, et de secteurs d’activité», promettent les organisateurs, qui seront épaulés par l’Insee. Lancée par Éric Duverger, ancien de Michelin, «en relais de la Convention citoyenne», l’initiative se tiendra ensuite durant huit mois, du 22 juillet 2021 au 21 mars 2022 prochain, dans six campus universitaires différents. «Tous les dirigeants sans exception doivent intégrer dans leur stratégie le risque climatique, aujourd’hui clairement identifié par le World economic forum comme le plus grand risque systémique», souligne Éric Duverger. Les participants seront invités à réfléchir sur les six thèmes de la Convention citoyenne, dont l’alimentation, mais également à six autres thèmes «inhérents au monde de l’entreprise», dont la formation, la comptabilité ou l’économie circulaire. Les noms des trente premiers dirigeants retenus seront communiqués en mars 2021.

Eva DZ

Dans un communiqué du 22 décembre, la CFA (aviculteurs, FNSEA) appelle l’aval de la filière à «prendre en compte rapidement, dans le prix d’achat des oeufs, l’augmentation du coût des matières premières». «Les distributeurs et les utilisateurs d’oeufs et d’ovo-produits doivent entendre l’alerte lancée par l’amont de la filière» sur la flambée de l’alimentation animale, insiste le syndicat. Due aux mauvaises récoltes et à l’expansion de la demande chinoise, la hausse des prix des céréales et oléoprotéagineux provoque «d’importantes difficultés économiques» dans les élevages. D’après la CFA, «l’indice du coût des matières premières, pour les poules pondeuses, [est] en augmentation de 16% sur un an». Une hausse qui s’est accélérée à l’automne, en particulier pour les tourteaux de soja et tournesol (avec respectivement +9,4% et +10,9% entre novembre et octobre 2020). «Les éleveurs, dans le cadre de la transition de leurs élevages vers des systèmes alternatifs à la cage, investissent beaucoup», rappelle l’association spécialisée de la FNSEA. Cité dans le communiqué, Philippe Juven, vice-président de la CFA et président de l’interprofession CNPO, appelle «à la solidarité des consommateurs, qui doivent aussi prendre leur part dans la hausse du prix des oeufs».

Eva DZ

La Commission européenne a recommandé, le 22 décembre dans un communiqué, aux Etats membres de l’Union européenne «de faciliter le transit» avec le Royaume-Uni et «de mettre fin à l’interdiction des déplacements en avion et en train, compte tenu de la nécessité (…) d’éviter les perturbations de la chaîne d’approvisionnement». «Les flux de marchandises doivent se poursuivre sans interruption», écrit-elle. Comme de nombreux autres pays, la France a décidé de fermer le 20 décembre à minuit pour 48h sa frontière avec le Royaume-Uni à la suite de l’apparition sur le territoire britannique d’une variante du coronavirus. Seul le fret non accompagné reste autorisé. Sur la liaison avec la France, il est très minoritaire ; du fait de la courte durée de traversée, il n’y a pas de rupture de charge lors du transport maritime ou ferroviaire. Les chauffeurs routiers accompagnent leurs marchandises jusqu’au point de livraison final. Si le trafic reste possible de la France vers le Royaume-Uni, la peur de rester bloqué incite les transports à limiter les flux. Selon les douanes, le risque de pénurie côté britannique à court du terme est limité, car en prévision d’un Brexit sans accord, de nombreux stocks ont été constitués. Du côté français, des inquiétudes sont soulevées concernant les produits de la mer.

Eva DZ

Un décret paru au Journal officiel le 20 décembre prévoit que d’ici le 1er janvier 2022, «tout responsable d’un élevage désigne au sein de son personnel une personne formée au bien-être animal». Cette personne sera «notamment chargée d’y sensibiliser les personnes exerçant leur activité en contact avec les animaux». D’après le texte, le ministre de l’Agriculture peut aussi «imposer aux éleveurs professionnels le suivi de formations à la mise en oeuvre de pratiques d’élevage respectueuses du bien-être animal». C’est la Rue de Varenne qui est chargée de définir le contenu et les modalités de ces formations, en tandem avec le ministre des Outre-mer en cas de «dispositions spécifiques à l’outre-mer». Ce décret vient concrétiser – et élargir – une annonce faite le 28 janvier 2020 par Didier Guillaume, alors ministre de l’Agriculture. Le dossier de presse indiquait que le gouvernement comptait «désigner dans chaque élevage de volailles et de porcs un référent en charge du bien-être animal avec formation spécifique obligatoire». Par ailleurs, le décret paru le 20 décembre interdit de «mettre en œuvre des techniques d’élevage susceptibles d’occasionner des souffrances inutiles aux animaux compte tenu de la sensibilité de l’espèce concernée et du stade physiologique des animaux».

Eva DZ

Un rapport du CGAAER (ministère de l’Agriculture) et le CGEDD (Transition écologique), publié le 18 décembre, propose d’intégrer la qualité des sols dans la partie «état des lieux» du statut du fermage. Parmi les outils d’évaluation «de la qualité multifonctionnelle» des sols, pourrait figurer un «pédoscore», à l’image des dispositifs d’étiquetage comme le Nutri-score dans l’alimentation, suggère le rapport. Les facteurs-clés à prendre en compte: la structure du sol, le pH, la vie du sol (abordée en termes de biodiversité, mais aussi de teneur en carbone, d’humus, de matière organique) et la présence d’éventuels polluants. Dans une de ses recommandations concernant le statut du fermage, le rapport préconise d’expertiser l’inscription, dans la partie législative du Dode rural, «d’une meilleure prise en compte des sols et la possibilité pour le bailleur de proposer un contrat avec l’obligation pour le preneur de mettre en œuvre des pratiques rendant plus de services écosystémiques que celles de l’exploitant précédent». Les deux auteurs (l’un du CGAAER, l’autre du CGEDD) estiment que «sans dispositions législatives de cette nature, l’information sur la qualité des sols dans l’état des lieux établi lors de l’établissement d’un bail rural conservera une portée limitée».

Eva DZ

Dans une étude parue fin novembre dans l’European review of agricultural economics, des chercheurs européens soulignent que l’harmonisation des limites maximales de résidus (LMR) de phytos au niveau européen en 2008, «a entraîné une augmentation de la qualité au sein des États membres», ainsi qu’une diminution du prix à qualité égale. Les chercheurs ont mesuré cette qualité à travers les flux commerciaux, considérant qu’à prix égal, «un bien importé en plus grande quantité bénéficie d’une plus grande qualité». Les résultats sont issus d’une étude plus large visant à comprendre comment les LMR fixées par 59 pays pour 145 produits agroalimentaires ont influencé le commerce mondial sur la période 2005 à 2014. À cette échelle, les chercheurs montrent qu’une réduction unilatérale de 10% d’une LMR réduit les flux commerciaux correspondants de 1,4%. «Les normes augmentent le prix des produits et les prix corrigés de la qualité», soulignent les chercheurs. Elles n’entraîneraient en revanche aucune augmentation de qualité au niveau mondial, contrairement à ce qu’on observe en Europe. La littérature existante indiquent cependant, selon les auteurs, que «l’idée qu’une harmonisation mondiale des normes augmentera les flux commerciaux à la fin n’est pas exagérée».

Eva DZ

La Commission européenne a présenté le 18 décembre ses recommandations à chaque État membre afin que leurs futurs plans stratégiques de la Pac répondent aux exigences du Green deal. Sur la base d’une analyse des neuf indicateurs de la Pac (économiques, environnementaux et sociaux), Bruxelles adresse une quinzaine de recommandations au maximum à chacun en fonction des domaines spécifiques sur lesquels ils vont devoir agir. La plupart sont appelés à faire des efforts sur la réduction de l’usage de pesticides et l’augmentation des surfaces en agriculture bio. Pour la France, par exemple, il est également demandé de mettre un terme au déclin et à la dégradation des prairies permanentes, de rémunérer la protection des stocks de carbone et le renforcement des absorptions de carbone. Bruxelles n’impose pas d’objectifs chiffrés mais le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski «encourage vivement les États membres à tenir compte de ces recommandations». La Commission européenne évaluera l’ensemble des plans stratégiques nationaux une fois adoptés et déterminera si les objectifs ambitieux du Green deal peuvent être atteint collectivement ou s’il sera nécessaire d’exiger des efforts supplémentaires à certains.

Eva DZ

«Les discussions sont tendues mais c’est relativement normal, car nous n’en sommes qu’au début», indique le ministère de l’Agriculture à la sortie du comité de suivi des négociations commerciales du 18 décembre. Dans un communiqué de presse, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie mettent la pression sur les distributeurs. «Les ministres en appellent à la responsabilité des distributeurs dans les négociations commerciales qui s’annoncent afin plus que jamais l’esprit des États généraux de l’alimentation soit respecté pour une plus juste répartition de la valeur», écrivent-ils. «Il reste deux mois aux distributeurs pour redresser la barre! (…) Sans cette solidarité et cette responsabilité des enseignes de la distribution, c’est toute la ferme France qui est en péril», alerte Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. «J’en appelle à la responsabilité des distributeurs. (…) Une inflation raisonnée et responsable permettra de sauver toute une filière et ne représente que 1,5€ par ménage et par mois», renchérit Richard Girardot, président de l’Ania (industries agroalimentaires). Quelques jours plus tôt, la FNSEA prévenait: «une déflation des produits alimentaires n’est plus acceptable !»

Eva DZ

Après avoir été le co-auteur d’une proposition de résolution européenne «relative à la souveraineté agricole et alimentaire européenne», en juin dernier, le député Les Républicains Julien Dive sera co-rapporteur d’une mission d’information sur «l’autonomie alimentaire de la France et au sein de ses territoires», a-t-il annoncé sur Twitter le 17 décembre. La députée LREM Pascale Boyer sera co-rapporteure, a-t-il précisé. La mission devrait débuter en janvier. Adoptée par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, la proposition de résolution européenne de Julien Dive demandait notamment à la Commission européenne «de produire et de communiquer aux parlements nationaux une étude de l’impact de la stratégie « de la ferme à la table » sur la Pac», d’interdire l’importation de produits issus de cultures traitées avec des phytos interdits en UE, ou d’autoriser des TVA réduites pour les circuits courts.

Eva DZ