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La Ville de Paris veut imposer deux repas végétariens par semaine et une alternative végétarienne pour les trois autres jours dans ses restaurants collectifs d’ici 2027, un horizon trop lointain pour les alliés écologistes de la maire PS Anne Hidalgo. «L’objectif, c’est 40% d’alimentation végétarienne dans la restauration collective parisienne», a expliqué à l’AFP l’adjointe (PS et apparentés) à l’alimentation durable, Audrey Pulvar, qui doit présenter le 31 mai son plan pour les cinq prochaines années. Parmi les 21 gestionnaires de ces 1.300 cantines parisiennes (scolaires mais aussi restaurants solidaires, Ehpad, personnel de la Ville…) qui servent 30 millions de repas par an, «tous ne sont pas au même niveau d’avancement», explique Mme Pulvar.

Les élus écologistes réclament eux une mise en place de cette mesure dès début 2023 et demandent un «calendrier précis de mise en oeuvre du plan». «Plus tôt (les gestionnaires) y arrivent, mieux c’est », leur répond l’ancienne journaliste pour qui l’objectif de cette mesure est triple: «réduire l’empreinte carbone de la Ville», «mieux respecter la diversité des régimes alimentaires» et «dégager des marges de manoeuvre financière pour que les gestionnaires puissent acheter pour les autres repas carnés des aliments de meilleure qualité». Pour l’ex-candidate du PS aux élections régionales, les économies réalisées avec un moindre recours à la viande peuvent en effet permettre d’«acheter une viande française de meilleure qualité».

Didier Bouville

Dans le cadre de la future Pac, il n’est pas encore garanti que les exploitations certifiées HVE aient accès à l’écorégime de niveau 2 dès le 1er janvier 2023, apprend Agra Presse auprès de plusieurs membres de la Commission nationale de la certification environnementale (CNCE). Alors que la révision du cahier des charges HVE et les textes d’application correspondants ne devraient pas être validés avant octobre, les organismes certificateurs devront ensuite mettre leurs référentiels à jour, et la plupart des exploitants ne seront pas audités avec le nouveau référentiel avant la date butoir fixée par la DGPE en mai 2023. «L’articulation entre l’actuel référentiel de la certification HVE et l’accès à l’écorégime en 2023 reste à préciser», explique Patrick Falcone, président de la CNCE.

La solution pourrait venir d’une dérogation temporaire pour tolérer l’application de l’ancien cahier des charges, sur laquelle le nouveau ministre de l’Agriculture Marc Fesneau ne s’est pas encore prononcé. «Les choses n’ont pas encore été éclaircies, mais il n’y a aucune raison de penser que nous ne trouverons pas de solution raisonnable», tempère Jean-Jacques Jarjanette, président de HVE Développement, comptant sur «la sagesse du ministre».

Didier Bouville

La société Lactalis Ingrédients, filiale du groupe Lactalis, a été mis en examen pour escroquerie, tromperie et fraude dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour falsification de denrées alimentaires à la suite de la plainte d’un client, a appris l’AFP, le 31 mai. Une information confirmée par le géant de l’agroalimentaire qui précise que cette mise en examen est intervenue en avril «dans le cadre d’un litige commercial de 2017 avec la société Serval portant sur la fourniture d’un ingrédient pour l’alimentation animale». La société Serval, implantée dans les Deux-Sèvres, est spécialisée dans l’aliment d’allaitement pour veaux, agneaux et chevreaux. Fin 2018, elle avait déposé plainte contre Lactalis Ingrédients pour «escroquerie, falsification de denrées alimentaires et tromperie sur la nature, l’espèce, l’origine, les qualités substantielles, la composition ou la teneur en principes utiles de toutes marchandises». Selon l’entreprise deux-sévrienne, son fournisseur lui aurait livré pendant plusieurs années un lactosérum de mélange et non de vache. «Ce produit serait composé de lactosérum et de perméat, sous-produit laitier d’un taux de protéine nul et contenant une faible proportion de matière azotée non protéique, la principale étant l’urée», indiquait une source judiciaire en 2019.

Didier Bouville

Elisabeth Borne, en déplacement le 26 mai dans le Loiret dans une exploitation agricole touchée par la sécheresse, a assuré que son gouvernement était «déterminé à agir pour éviter que la situation ne se dégrade» et «accompagner financièrement les agriculteurs». «Nous prenons des mesures pour gérer la ressource en eau et éviter que la situation ne soit ingérable cet été», a expliqué Mme Borne, qui était accompagnée du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau et de la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin. Consigne a été donnée aux préfets «de préserver au maximum la ressource en eau», avec «des messages à tous les Français pour baisser leur consommation d’eau», et pour les situations les plus difficiles «des arrêtés sécheresse et donc des restrictions sur les usages non prioritaires», a-t-elle ajouté, précisant que 19 départements sont aujourd’hui concernés. La cheffe du gouvernement a par ailleurs rappelé que 400 millions d’euros seront alloués «aux éleveurs qui peuvent avoir du fait de la sécheresse des difficultés sur l’alimentation animale», dans le cadre du Plan de résilience. «Le guichet de mise en place de cette aide ouvrira dès lundi», a-t-elle annoncé. «Par ailleurs, partout où ça se justifiera nous activerons cette année le dispositif des calamités agricoles pour les fourrages», a-t-elle ajouté.

Didier Bouville

Un foyer de peste porcine africaine (PPA) a été détecté dans un élevage en Allemagne, à six kilomètres de la frontière française, a annoncé le ministère français de l’Agriculture le 26 mai. Dans cette ferme qui se trouve à Forchheim am Kaiserstuhl, à moins de 40 kilomètres de Colmar, les 35 porcs qui étaient élevés en plein air ont été tués et «aucun cas n’a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour», a précisé le ministère. C’est le «premier cas mis en évidence à la frontière occidentale de l’Allemagne (…) de l’autre côté du Rhin», précise le ministère, qui lancera une cellule de crise «la semaine prochaine» avec «l’ensemble des professionnels et services de l’État». Présente en Allemagne et dans une grande partie de l’Europe de l’Est, la PPA circule notamment dans la faune sauvage en Italie, où un plan d’urgence pour endiguer le virus dans la région de Rome, qui compte huit cas depuis le début de l’année, a été lancé. La France a signé un accord de «régionalisation» avec la Chine en décembre, lui permettant de continuer à exporter du porc vers ce client majeur, même si un cas de peste porcine africaine survenait sur le territoire.

Didier Bouville

La Russie est « prête » à aider une exportation «sans entraves» des céréales de l’Ukraine, a assuré le 28 mai le président russe Vladimir Poutine, tout en mettant en garde contre une «déstabilisation» ultérieure de la situation en cas de poursuite de livraisons d’armes occidentales à Kiev. Selon un communiqué du Kremlin, M. Poutine a fait ces déclarations lors d’un entretien téléphonique le 28 mai avec son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz. «La Russie est prête à aider à trouver des options pour une exportation sans entraves des céréales, y compris des céréales ukrainiennes en provenance des ports situés sur la mer Noire», indique le communiqué publié à l’issue de cette conversation téléphonique, qui a eu lieu sur fond des craintes d’une grave crise alimentaire en raison de l’offensive russe en Ukraine. Selon M. Poutine, les difficultés liées aux livraisons alimentaires ont été provoquées par «une politique économique et financière erronée des pays occidentaux, ainsi que par les sanctions antirusses» imposées par ces pays, explique-t-il dans le communiqué. Une augmentation des livraisons des engrais et des produits agricoles russes pourrait faire baisser les tensions sur le marché agricole international « ce qui nécessitera bien évidemment la levée des sanctions appropriées» visant Moscou, souligne-t-il.

Didier Bouville

A quelques jours de leurs congrès électif du Havre, le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot, rapporte à Agra presse qu’un candidat à la présidence du syndicat s’est bien déclaré pour succéder à Samuel Vandaele, qui a annoncé il y a quelques semaines qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat. Toutefois «le bureau ne souhaite pas pour l’instant divulguer son identité», précise le jeune agriculteur. Samuel Vandaele avait été élu une première fois à la tête du syndicat jeune en 2019, après que son prédécesseur Jérémy Decerle avait décidé de se présenter aux élections européennes sur la liste Renaissance des proches d’Emmanuel Macron et de la République en Marche. Samuel Vandaele avait été réélu en novembre 2020.

Eva DZ

Alors que les syndicats agricoles avaient fixé à fin mai la «date butoir» des re-négociations commerciales, la coopérative Sodiaal alerte, dans un communiqué paru le 25 mai, sur «la nécessité d’obtenir des tarifs à la hausse avec la grande distribution pour éviter des pénuries de lait». Selon la première coopérative laitière française, des hausses de tarif de «15 à 20%» sont «indispensables pour éviter les risques de pénurie de lait». En effet, argue le groupe, une absence de hausse «pourrait inciter certains producteurs à réorienter leurs activités», d’autant plus dans un contexte de «baisse significative du nombre d’exploitations» et de «sécheresse». Pour Sodiaal, le risque de déconsommation lié à la hausse des prix des produits alimentaires serait moindre pour les produits laitiers. Selon une étude Ipsos, mise en avant par le groupe, si les Français devaient réduire de 50 € par mois leur budget de courses alimentaires, ils rogneraient d’abord les confiseries, l’alcool, les plats cuisinés ou la viande, mais achèteraient davantage de yaourts ou de lait.

Eva DZ

Le nouveau ministre de l’agriculture Marc Fesneau a échangé, pour la première fois, avec les représentants nationaux de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA), le 23 mai à l’issue du Conseil des ministres. Le syndicalisme majoritaire a balayé les dossiers que doit reprendre ou lancer le ministre : finalisation, dans les prochains jours, de la deuxième version du plan stratégique national (PSN), la déclinaison française de la future PAC ; finalisation de la réforme de l’assurance récolte avant l’été ; mise en oeuvre du plan de résilience, notamment de son volet cotisation sociales ; réunion hebdomadaire du comité de suivi des négociations commerciales ; travail sur le projet de chèque alimentaire, dont une «première partie» devrait être intégrée à un projet de loi examiné à l’issue des élections législatives. Viendra ensuite le lancement d’une phase de concertation autour du projet de «loi d’orientation agricole» pour le renouvellement des générations, qui devrait intervenir après les législatives, voire après l’été. Le ministre est également attendu dans l’application des textes réglementaires issus du Varenne de l’eau, en lien avec le délégué interministériel sur l’eau, le préfet Frédéric Veau.

Eva DZ

Pesticide Action Network (PAN Europe qui regroupe des associations européennes dont Générations Futures) a lancé le 24 mai une campagne appelant les États membres de l’UE à «immédiatement interdire les douze pesticides candidats à la substitution les plus toxiques» (dont la cyperméthrine ou le tébuconazole). Dans le cadre du règlement de 2009 sur la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, l’UE avait identifié 55 molécules préoccupantes candidates à la substitution. Mais selon une étude menée par l’ONG, alors qu’en 2011, «18% des fruits étaient contaminés par ces pesticides candidats à la substitution, ce chiffre est passé à 29% en 2019». PAN Europe demande donc à la Commission européenne de veiller à ce que les lignes directrices en matière de substitution fassent l’objet d’une révision indépendante d’ici à la fin de l’année 2022, afin de favoriser les alternatives non chimiques. Bruxelles doit présenter le 22 juin ses propositions pour la révision de la directive sur l’utilisation durable des pesticides qui est censée mettre en application l’objectif de réduction de 50% des usages et des risques liés aux pesticides d’ici 2030 prévu dans le cadre de la stratégie De la ferme à la table.

Didier Bouville