Les mouvements de vraquiers ont repris de Russie et de Roumanie, la Turquie est aux achats pour 270.000 tonnes de blé tendre, l’Algérie cherche de l’orge fourragère. L’Egypte, qui attend toujours ses livraisons russes, a par ailleurs, via un acheteur privé, acquis un chargement de céréales au départ de la France, indique l’AFP citant le cabinet Inter-Courtage. «Les expéditions des ports russes de la mer Noire ont considérablement augmenté. Nous avons rehaussé nos prévisions pour le blé russe de mars de 1,2 à 1,6 million de tonnes (pour les exportations)», explique à l’AFP Andrey Sizov, directeur général du cabinet de conseil agricole russe SovEcon. «La réalité est qu’il n’y a pas d’interdiction d’exportation, du moins pour l’instant, mais le risque de restrictions supplémentaires est, selon nous, relativement élevé», prévient-il.
De fait, l’annonce russe d’une possibilité d’embargo sur les céréales lundi a «fait l’effet d’une bombe» sur les marchés selon Inter-Courtage, avant que Moscou ne précise dans la nuit que ces restrictions aux exportations ne s’appliqueraient que vers quatre républiques ex-soviétiques d’Eurasie. Pour Gautier Le Molgat (Agritel), la Russie de Vladimir Poutine, qui a déjà mis en garde contre un risque d’inflation alimentaire du fait des sanctions imposées à son pays, «agite un chiffon rouge»: «Le message est clair: on peut aussi fermer les vannes pour tout le monde».
Didier Bouville