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Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, estime qu’il faut accélérer la mise en service des unités de biométhane qui ont déjà obtenu leur autorisation, dans une interview parue dans le quotidien Les Échos du 7 mars (article payant). «Il faut (…) libérer plus vite tout le potentiel du biométhane, issu des matières premières de l’agriculture française. En termes d’autonomie, il n’y a rien de mieux», déclare-t-elle. L’an dernier, «la France a produit six térawattheures de gaz vert, l’équivalent de six navires méthaniers de GNL. C’est du concret!», précise-t-elle. Même si la contribution du biométhane ne remplacera pas tout le gaz russe, «le biométhane peut apporter sa pierre à l’édifice». «Nous devons aussi accélérer les projets solaires et éoliens en fin de construction, débloquer administrativement nombre de dossiers qui traînent et sont disponibles», ajoute la directrice générale d’Engie. Elle indique que l’énergéticien français se prépare à l’éventualité d’une coupure totale des importations de gaz russe, qui entraînerait un «choc de prix sans précédent» à l’hiver 2022-2023, tant pour les industriels que les particuliers.

Eva DZ

Avec une hausse d’un centime d’euro par kilo (ct€/kg) lors de sa cotation du 7 mars, le Marché du porc breton a clôturé à 1,355 €/kg, confirmant son augmentation de la précédente séance jeudi 3 mars (+5 ct€/kg) dans le sillon des autres marchés européens. Pour ces deux séances, il s’agit de la «hausse maximum autorisée», rappelle le marché de référence. Dans leur rapport, les analystes du marché de Plérin (Côtes-d’Armor) n’hésitent pas à parler d’une «remontée fulgurante», qui intervient «alors que les offres de porcs sont plus limitées et que la demande est attendue plus ferme dans les prochaines semaines». En fin de semaine dernière, l’Europe du Nord a connu des «variations de prix inédites»: +18 ct€/kg en Allemagne, +17 ct€/kg en Belgique ou encore +15 ct€/kg en Autriche. «Seul le Danemark avance prudemment en haussant de 3 ct€/kg son prix d’acompte», relève le MPB. Quant à l’Espagne, premier producteur européen, elle a «publié une hausse maximum de 6 ct€/kg». Les analystes du MPB rappellent enfin que «l’explosion des coûts de production n’est pas étrangère» à cette remontée.

Eva DZ

Alors que les cas se multipliaient ces derniers jours en Vendée et en Loire-Atlantique, le ministère de l’Agriculture a annoncé, dans un communiqué le 6 mars, un renforcement des mesures avec la suspension des expéditions de poussins et d’oeufs à couver produits dans tous les couvoirs de la zone réglementée, le dépeuplement des élevages de volailles autour des sites stratégiques (couvoirs, élevages de reproducteurs) dans un périmètre de cinq kilomètres, et un élargissement de la zone de surveillance avec interdiction de mouvements et remises en place de volailles, sauf dérogation. 74 foyers en élevages ont été à ce jour confirmés dans la région Pays de la Loire, essentiellement en Vendée, «avec un nombre important de nouvelles suspicions en cours d’investigation», selon un communiqué. L’accélération de l’épizootie s’est observée «ces tous derniers jours», avec 58 foyers confirmés en Vendée au 4 mars, contre 9 le 24 février, et 11 foyers en élevage depuis le 28 février en Loire-Atlantique.Les foyers recensés à ce jour se situent très majoritairement dans une zone « à la fois sensible et stratégique car hébergeant de nombreux élevages d’animaux reproducteurs et de nombreux couvoirs de toutes les filières avicoles», souligne le ministère.

Eva DZ

Après un millésime 2021 annulé pour cause de Covid, la 58e édition du Salon de l’agriculture, qui a fermé ses portes le 6 mars, a attiré 502 757 visiteurs, d’après un communiqué du 7 mars. En retrait par rapport à une année normale (autour de 600 000 visiteurs), ce bilan reste un soulagement pour ses organisateurs, car «on espérait atteindre les 400 000 visiteurs», a indiqué à l’AFP le président du Ceneca, Jean-Luc Poulain. Et de rappeler que «certains salons font -30, -40%» dans le contexte de pandémie. La 59e édition du Salon se tiendra du «25 février au 5 mars 2023», précisent ses organisateurs.

Eva DZ

 Le gouvernement ukrainien a introduit des restrictions à l’exportation de certains produits agricoles pour 2022, en pleine invasion russe, a indiqué l’agence de presse Interfax Ukraine, citant une décision des autorités. Selon un décret publié le 6 mars, une licence décernée par les autorités est désormais nécessaire pour exporter le blé, la viande de volaille, les œufs, l’huile de tournesol. Des quotas ont également été introduits pour l’exportation de bétail, de viande de bétail, de sel, sucre, avoine, sarrasin, seigle, millet, d’après l’AFP. L’Ukraine est un acteur agricole de rang mondial dans la production et l’exportation, notamment de céréales et d’huile.

Eva DZ

Aux côtés de la FNB (bovins viande), de la FNPL (lait), de l’AGPB (blé), de l’APCA (chambres d’agriculture) ou encore de Jeunes Agriculteurs, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a confirmé ce 3 mars le lancement d’une nouvelle SAS qui permettra de rassembler l’offre en crédit carbone de l’ensemble des associations spécialisées et des chambres. Créée autour de l’association France Carbone Agri (FCAA), jusque-là centrée sur l’élevage, la société devrait lancer son troisième appel à projets d’ici le milieu de l’année 2022, «pour un volume de crédit supérieur à celui des appels à projets précédents», confirme la présidente de FCAA, Marie-Thérèse Bonneau, évoquant au moins 1 Mt de crédits issus de toutes les filières. Comme dans le cadre des projets de l’association, «80% du prix de vente reviendra aux agriculteurs», promet Samuel Vandaele, président des JA, rappelant que les crédits de FCAA sont actuellement vendus à 38 €/t. «Nous avons à cœur de faire fonctionner cette future société en combinaison avec Epiterre», poursuit Christiane Lambert. Créée fin 2021 par la FNSEA, cette autre société propose des projets orientés biodiversité, et travaille déjà avec FCAA pour Andros ou Guerlain, confie Marie-Thérèse Bonneau. «Partout en France, les entreprises demandent souvent à la fois des projets sur le carbone et sur la biodiversité. Nous y répondons avec une offre à la carte et locale», assure l’actuelle présidente de FCAA.

Didier Bouville

Depuis le scrutin de 2021, le conseil régional de Bretagne dispose, pour la première fois, d’un conseiller délégué à la cybersécurité, aux services numériques et aux données. Issu lui-même du secteur du numérique, Jérôme Tré-Hardy doit travailler, dans les prochains mois, à une «adaptation» des politiques de cybersécurité à quelques secteurs clés de sa région, dont la santé, le maritime, l’agriculture et l’agroalimentaire, explique-t-il à Agra Presse. «Dans ces filières, il faudra répondre à des besoins spécifiques». La Région travaillera également à une politique transversale dédiée aux TPE-PME toutes filières confondues. Ces travaux s’inscrivent dans une dynamique nationale récente de décentralisation des politiques publiques de cybersécurité. En janvier, l’Agence nationale de sécurité informatique (Anssi) a annoncé la création de Centres régionaux de cybersécurité (CSIRT) dédiés aux entreprises et aux collectivités. Déployés courant 2022, ces centres doivent soulager l’Anssi, dont la fonction est resserrée autour du pilotage national de la stratégie cyber et de l’accompagnement des Opérateurs de services essentiels (OSE), une liste restreinte de structures gardée secrète par les pouvoirs publics.

Didier Bouville

Annoncé le 26 février par Emmanuel Macron, le «plan de résilience» français en réponse à la guerre en Ukraine était encore en construction au 3 mars, d’après nos informations. Ses contours restent encore très flous, selon les professionnels. Une partie des mesures devraient être alignées sur les décisions européennes (engrais, énergie notamment), attendues pour le conseil des ministres de l’Agriculture du 21 mars; d’autres, concernant par exemple les prix de l’alimentation animale, en sont encore à un stade «exploratoire», explique un proche du dossier. «Plusieurs hypothèses sont sur la table», avance une autre source, dont celle d’un éventuel blocage des prix de l’aliment du bétail. Un troisième note que «le ministre de l’Agriculture a rencontré les filières concernées au Salon». Une partie des discussions ont lieu avec les services du ministère de l’Économie, mais Julien Denormandie serait bien «en lead» sur le volet agricole et alimentaire, assure son cabinet. Une réunion sur les conséquences de la crise était prévue avec les représentants de filières agricoles et agroalimentaires le 4 mars, autour de Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher. Annoncé lors de l’inauguration du Salon de l’agriculture le 26 février, le plan doit comporter «des réponses de court et moyen terme permettant de sécuriser au maximum les revenus, mais également l’approvisionnement en énergie et en intrants», d’après l’Élysée.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 2 mars, la FNSEA et plusieurs autres organisations* demandent «le maintien de l’éligibilité des projets de la filière équine» aux aides agricoles à l’investissement du 2nd pilier de la Pac. Dans le cadre de la déclinaison française de la future Pac, le Plan stratégique national (PSN), la filière équine dit avoir appris «fin décembre» que tous ses projets, y compris dans les élevages, relèveront du dispositif 78.03, intitulé «Off farm» et réservé aux activités non agricoles. Un choix qui n’a «politiquement aucun sens et inquièt[e] la filière sur les perspectives pour 2028, notamment pour les jeunes agriculteurs». «Les chevaux seront-ils toujours présents au SIA en 2023?», s’interrogent les syndicats majoritaires. Outre le maintien des activités équines dans le cadre agricole (dispositif 73.01 «On farm»), ils demandent «que soient prévues des lignes budgétaires suffisantes» pour les activités non agricoles. Et de rappeler que «l’élevage d’équidés a de tout temps été reconnu par l’UE comme une activité agricole à part entière.»

*Jeunes Agriculteurs, FNC (éleveurs d’équins, FNSEA), GHN (centres équestres)

Didier Bouville

Au lendemain de la clôture des négociations commerciales sur les marques nationales, le 2 mars, le président de Sodiaal Damien Lacombe insiste sur la nécessité de «modifier dès maintenant les contrats sur les marques de distributeurs (MDD, ndlr) pour répercuter l’inflation». La coopérative laitière a fait passer une hausse de 25€/1000l sur sa matière première agricole dans les contrats signés avec la distribution sur les produits de ses marques nationales (Candia, Entremont, Yoplait). La répercussion d’une inflation à 6% sur les produits laitiers «représente moins de 40€ par an et par famille», calcule son président. Compte tenu de la forte inflation et du niveau «très élevé» des cours internationaux des produits laitiers, Sodiaal souhaite désormais renégocier —sans attendre nécessairement les échéances— ses contrats sur les MDD. «Il faut passer des hausses anticipées, affirme Damien Lacombe, c’est nécessaire pour que nous puissions maintenir nos prix (payés aux éleveurs, ndlr) toute l’année». Il cite en exemple l’accord passé avec le distributeur Lidl sur un prix de base à 395€ (410€ toutes primes confondues) sur la totalité des volumes de la coopérative commercialisés par l’enseigne, en marques nationales et MDD.

Didier Bouville