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Les représentants de Régions de France sont ressortis satisfaits de leur rencontre avec le nouveau ministre de l’agriculture Marc Fesneau, le 8 juin, en particulier sur des dossiers «de moyen terme» comme la gouvernance des parcours d’installation ou des politiques de la forêt. Après avoir récupéré la compétence de la dotation Jeunes agriculteurs (DJA) pour la prochaine PAC, les Régions demandent de gérer également le parcours d’installation, entendu comme l’ensemble des trois dispositifs suivants: les Points accueil installation (PAI), les Centres d’élaboration du plan de professionnalisation personnalisé (CE3P) et le stage collectif de formation de 21 heures. Le ministre en ferait «un vrai chantier en vue de la loi d’avenir agricole de l’année prochaine», indique-t-on chez Régions de France. Dans le cadre de cet éventuel changement de gouvernance, le président des Chambres d’agriculture avait plaidé, en janvier, pour qu’une seule offre d’accompagnement soit soumise dans chaque région, avec les Chambres d’agriculture comme «têtes de file», aux côtés des Jeunes Agriculteurs et d’autres organisations comme les Grab (agriculteurs bio). Une «main tendue» qui avait été bien accueillie par le réseau Fnab.

La rédaction

D’après les résultats de l’Observatoire des négociations commerciales (médiateur), rendus publics le 9 juin, les négociations entre industriels et distributeurs sur les marques nationales ont abouti, au 1er mars, à une inflation de 3,5% des prix des produits alimentaires. Les hausses de prix les plus importantes ont été enregistrées sur les produits frais laitiers (+4,7%) et l’épicerie salée (+5,1%), notamment les pâtes alimentaires. Les demandes de hausses dans les CGV (conditions générales de vente) envoyées par les industriels étaient, en moyenne, de 7,2%. Les négociations se sont déroulées dans un contexte particulièrement tendu en raison de l’inflation et de l’entrée en vigueur de la loi Egalim 2. «Selon la majorité des répondants, la loi Egalim 2 a bien rempli son rôle en ce qui concerne la sanctuarisation de la MPA (matière première agricole, NDLR) et beaucoup considèrent qu’elle a permis d’éviter une multiplication des échecs de ces négociations dans un contexte inflationniste complètement nouveau pour la majorité des acheteurs», souligne le médiateur des relations commerciales agricoles. Il signale cependant une défaillance dans la mise en place, entre autres, des clauses de révision automatique des coûts de MPA. Cette défaillance «n’a pas permis leur application au second trimestre 2022», alors que les charges des producteurs bondissaient après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

La rédaction

Sous l’effet de l’influenza aviaire et de la guerre en Ukraine, «une baisse de 1 à 1,2 million de tonnes en 2022 peut être estimée» en alimentation animale, prévient le Snia dans un communiqué le 8 juin. «Les tendances affichent une baisse de 4% au début de l’année», rapporte le syndicat, qui a tenu son assemblée générale le 20 mai. Un recul notamment dû à l’influenza aviaire, alors que les volailles consomment 41% de la production française d’aliments composés. En 2021, la production française d’aliments du bétail s’était déjà érodée de 1%, à 20,6 Mt. D’après le Snia, «la crise en Ukraine est la première cause de tensions dans le secteur», soumis à la flambée des céréales et oléoprotéagineux. D’où une «augmentation drastique des coûts de production, qui finit par se traduire dans le prix des aliments livrés en élevage», précise François Cholat, reconduit à la présidence du Snia pour deux ans. Son syndicat «salue» la récente ouverture de la première enveloppe d’aide à l’alimentation animale du Plan de résilience (308,5 M€ pour les éleveurs de France continentale). «Pour les ateliers sous contrat de production ou d’intégration, le dispositif est en cours de finalisation et devrait être publié avant fin juin», espère le Snia.

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Alors que la guerre en Ukraine provoque une flambée du prix de l’énergie, les éleveurs de veaux de boucherie en intégration «sont dans leur plein droit de réclamer une mise à jour de leurs prestations», rappelle la FNB dans un communiqué du 8 juin. Et d’ajouter qu’«en cas de problème ils ont la possibilité de saisir la commission de conciliation des comités régionaux d’Interbev». L’Ipampa (indice des prix d’achat des moyens de production agricole) «montre une augmentation du prix du gaz de 23% par rapport à 2021», précise l’association spécialisée. Or, 62% des élevages utilisent cette énergie pour chauffer l’eau qui sert à réhydrater le lait distribué aux veaux. Les contrats sont obligatoires pour la production de veaux de boucherie en intégration. Et le contrat-type homologué prévoit une clause d’indexation, laquelle doit selon la FNB «permettre la prise en compte de l’augmentation des coûts dans la prestation pour couvrir la totalité des charges de production de l’éleveur». La mise à jour des prestations est «urgente», conclut le syndicat, qui note qu’en 2020 «la prestation moyenne (219 €/place) ne couvrait pas la totalité des coûts de production (256 €/place)», selon les chiffres du réseau Inosys.

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A l’issue d’un vote qui s’annonçait compliqué, le Parlement européen réuni en plénière le 8 juin a rejeté le texte sur la réforme du marché européen du carbone, reportant de facto le vote prévu dans la foulée sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Estimant que la position du Parlement n’était pas assez ambitieuse concernant le système d’échange de quotas d’émission, les groupes de Verts et de la Gauche ont voté contre le texte. Les discussions sur ces règlements sont donc renvoyées en commission de l’Environnement en vue de parvenir à un compromis avant que soit organisé un nouveau vote en plénière. Les eurodéputés devaient se prononcer sur huit des quatorze textes du paquet d’adaptation de l’UE aux nouveaux objectifs climatiques de l’UE. Ils ont quand même adopter leurs positions sur la répartition des efforts et sur l’utilisation des terres, le changement d’affectation des terres et la foresterie (LULUCF). Sur le règlement LULUCF les eurodéputés souhaitent que ce secteur reste séparé de l’agriculture avec un objectif spécifique d’absorption (contrairement à ce que proposait la Commission européenne). Enfin, le Parlement a adopté sa position sur les normes d’émissions de CO2 pour les voitures qui prévoit la fin du moteur thermique pour les voitures neuves mises sur le marché à partir de 2035.

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«Des milliers d’hectares ont été versés, déchiquetés ou noyés notamment dans les Charentes, l’Eure-et-Loir, l’Allier, le Cher, la Côte d’or, les Yvelines et de nombreux autres départements», indique l’AGPB (producteurs de blé et autres céréales, FNSEA), à la veille de son congrès. Dans un communiqué le 7 juin, l’organisation relève «des situations catastrophiques» pour des agriculteurs ayant perdu leurs récoltes, dont une partie est d’ores et déjà engagée commercialement. Un opérateur de la région Centre signale à Agra Presse des dommages «extrêmement localisés», avec parfois beaucoup de dégâts comme à Châtillon-sur-Indre. En légumes, les dégâts sont «très localisés» selon le président de Légumes de France (producteurs de légumes, FNSEA) Jacques Rouchaussé. Même constat en arboriculture, filière relativement épargnée selon la directrice de la FNPF (producteurs de fruits, FNSEA), Stéphanie Prat. «Après, il y a toujours des drames. Ne serait-ce que le centre du CTIFL de Lanxade (Dordogne) qui a perdu toute sa production», a-t-elle ajoutée. Les deux organisations sont en train de recenser les dégâts.

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La FNSEA et la Coopération agricole (LCA) ont annoncé, le 7 juin en conférence de presse, la création d’un collectif pour un chèque alimentaire pérenne. «Qui m’aime me suive» a déclaré la présidente de la FNSEA Christiane Lambert à l’intention des enseignes de distribution et de tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Pour l’heure, le collectif rassemble les deux organisations ainsi que les JA, et va travailler «de façon très étroite» avec la MSA et d’autres associations (Solaal notamment). La mise en œuvre du chèque alimentation va intervenir en deux temps via une aide d’urgence et une mesure plus pérenne, selon la Première ministre Elisabeth Borne (voir plus haut). C’est sur cette deuxième mesure que le collectif compte travailler avec les ministères de l’Agriculture, de la Santé et de l’Economie «dès l’automne», a indiqué le président La Coopération agricole Dominique Chargé. «Nous devrons être vigilants sur deux points. Le fait qu’il n’y ait pas de complexité dans la mise en œuvre de cette mesure, et qu’il n’y ait pas de discrimination (…) sur la façon dont on traite les différents circuits de distribution et les différents produits », a souligné M. Chargé.

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Les prix mondiaux des produits alimentaires ont enregistré une légère baisse en mai pour le deuxième mois consécutif, malgré la hausse des prix du blé et de la volaille, selon l’indice publié le 3 juin par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les prix ont ainsi reculé de 0,6% principalement en raison d’une baisse des prix internationaux des huiles végétales (-3,5% depuis avril). Pour les huiles de palme, de tournesol, de soja et de colza, ce recul est imputable en partie à la levée par l’Indonésie de son interdiction d’exporter l’huile de palme et à la faiblesse de la demande mondiale. Cette baisse concerne aussi les produits laitiers (-3,5% depuis avril). En revanche, les prix du blé ont augmenté de 5,6 % par rapport à avril et de 56,2% par rapport à l’année précédente. Cette envolée s’explique par l’interdiction menée par l’Inde d’exporter son blé, par des craintes relatives à l’état des cultures dans plusieurs pays exportateurs, mais aussi par un abaissement des perspectives concernant la production de blé en Ukraine en raison de la guerre. Quant aux prix de la viande, ils ont progressé de 0,5 % par rapport à avril atteignant ainsi un nouveau sommet historique, sous l’impulsion d’une forte hausse des prix mondiaux de la viande de volaille. Une évolution qui s’explique par la persistance des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement en Ukraine et par l’apparition récente de cas de grippe aviaire, explique la FAO.

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«Sous certaines conditions», les normes sanitaires et environnementales (relatives au bien-être des animaux ou aux procédés et aux méthodes de production) peuvent «être appliquées aux produits importés. Cela nécessitera une évaluation minutieuse au cas par cas afin de garantir le respect des obligations internationales de l’UE, y compris les règles de l’OMC», confirme la Commission européenne dans son rapport sur l’application des normes phytosanitaires et environnementales aux produits agricoles importés, officiellement publié le 3 juin. Conformément aux engagements pris dans le cadre de la stratégie De la ferme à la table, ces aspects environnementaux seront notamment pris en compte dans le processus de fixation des limites maximales de résidus de pesticides, en particuliert pour les tolérances à l’importation des pesticides qui ne sont plus autorisés dans l’UE, indique Bruxelles. Ce travail avait été demandé par le Parlement européen (principalement) et les Etats membres lors des négociations sur la réforme de la Pac. Les conclusions de ce rapport seront présentées, et débattues, le 13 juin à l’occasion de la dernière réunion des ministres de l’Agriculture de l’UE sous la présidence française qui a fait du sujet de la réciprocité des normes la priorité de son mandat en matière agricole.

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Le gouvernement a annoncé le 6 juin une série de mesures, dont l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État, pour soulager les exploitations agricoles touchées par l’épisode violent de grêle qui a traversé la France en fin de semaine dernière. «On va activer très rapidement les dispositifs qu’on connaît, comme l’allègement des charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti (…) regarder aussi les dispositifs qui peuvent être pris dans le cadre des calamités agricoles», a déclaré le nouveau ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, après sa rencontre avec des viticulteurs dans une exploitation touchée le 2 juin à Saint-Quentin-de-Caplong, dans l’est du Bordelais. «Il y a une demande qui a été faite, on y travaille d’arrache-pied, pour faire en sorte que les prêts garantis par l’État (PGE) puissent être prolongés dans la durée car on va avoir dans ses exploitations des pertes de recettes», a-t-il indiqué, sans donner d’éléments chiffrés. Sur le court terme, «on a besoin de disposer très rapidement d’un état des lieux pour activer les dispositifs (…) On a un événement très violent sur de très nombreux départements mais dans des zones localisées. On va faire au cas par cas», a-t-il poursuivi, assurant de «la mobilisation de l’État».

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