La proposition de la Commission européenne visant à élargir le champ d’application de la directive sur les émissions industrielles au secteur de l’élevage (avec un seuil de 150 UGB), est «construite sur des données de 2016 et pourrait en réalité toucher en Europe plus du triple des exploitations porcines et près du quadruple des exploitations avicoles que ce qui a été indiqué aux Etats membres», dénoncent la Fédération nationale porcine (FNP) et la Confédération française de l’aviculture (CFA) dans un communiqué du 20 février. Selon Bruxelles, 13% des exploitations de l’UE seraient visées par la proposition mais une récente présentation de la direction générale de l’Environnement de la Commission européenne, au sein d’un groupe de travail du Conseil, a montré que ces chiffres datent de 2016 alors que la Commission dispose de données de 2020 qui contredisent les pourcentages avancés. Selon, les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) les pourcentages passent, pour la volaille de 15 à 58% des exploitations et pour le porc de 18 à 61%. «En France, l’estimation de la proportion d’élevages touchés passerait en volaille de 18 à 72% et en porc de 7 à 93%!»,ajoutent FNP et CFA en se basant sur des estimations des instituts techniques français. Des affirmations que le commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevicius réfute. Sur Twitter, il a répété le 21 février que la proposition de la Commission «ne couvrira pas plus d’exploitations. En fait, elle couvrira même 50000 exploitations de moins que prévu!». Ce texte est actuellement en discussion au sein du Conseil de l’UE et du Parlement européen, qui l’un comme l’autre réfléchissent à des moyens de préserver les exploitations (bovines principalement) familiales et bio.
Didier Bouville