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«Un plan de développement de l’agriculture et de l’alimentation biologique doit être mis en œuvre afin d’enclencher la transition agricole, sociale et alimentaire»: avec leur «appel de Bordeaux» publié le 16 juin, l’ensemble des structures membres d’Ifoam France (Fnab, Itab, Synabio), ainsi que les organisations de la Maison de la bio (Natexbio, Synadis, Forébio), espèrent encourager le gouvernement français à publier un nouveau plan bio national. «Il pourra nourrir le plan bio européen et aider à sa déclinaison ambitieuse», précise le texte. Une mobilisation collective intervenant alors que le plan Ambition bio 2022 arrive à son terme, et que le plan bio européen encourage les États membres à rédiger des feuilles de routes nationales. «Le gouvernement n’a encore jamais mentionné un tel plan, et rien ne garantit pour l’heure qu’il sera mis en place», prévient Jaques Caplat, président d’Ifoam France. Cette déclaration, poursuit-il, illustre une convergence nouvelle de l’ensemble des acteurs du secteur bio. «Il a pu y avoir autrefois des divergences entre les acteurs de l’amont et de l’aval dans la bio. Mais l’urgence fait que tout le monde maintenant a conscience qu’il faut renforcer les fondamentaux et les exigences de la bio pour qu’elle se développe», estime Jacques Caplat.

La rédaction

La start-up française HappyVore a finalisé le 13 juin une levée de fonds de 35 M€, qui financera la mise en route «de la plus grande usine de production» de simili-viande en France, selon elle. «Les autres sites sont en République tchèque pour Nestlé, ou aux Pays-Bas pour Beyond Meat. Il n’y a aucun autre site dédié au végétal aussi grand en France, avec une capacité de 10 000 t/an», a précisé à l’AFP Guillaume Dubois, son cofondateur. La start-up a racheté il y a six mois un site agroalimentaire de 19 000 mètres carrés «en friche» à Chevilly (Loiret), et vise une mise en route de son usine début 2023. Le principal investisseur est Artal, une société européenne qui investit «sur les conseils» du fonds d’investissement Invus, «pour la plus grande partie» de la somme levée, a expliqué Guillaume Dubois. HappyVore a aussi reçu le soutien de la Bpifrance, du cofondateur de Sushi Shop, Adrien de Schompré, ou encore de Philippe Canter, l’ancien directeur d’Innocent France.

La rédaction

«Je vais essayer de convaincre le reste de la Commission européenne de la nécessité de prolonger, une nouvelle fois en 2023, la dérogation accordée cette année permettant de mettre en production les jachères» pour faire face au défi de sécurité alimentaire posé par l’invasion russe en Ukraine, a promis le commissaire européen Janusz Wojciechowski, le 13 juin, à l’issue de la réunion des ministres de l’Agriculture de l’UE à Luxembourg. Cette demande est portée par une quinzaine d’Etats membres. En 2022, cette dérogation aux règles sur la rotation des cultures et les terres non productives a été accordée en urgence au mois de mars n’a pas donc pas pleinement pu être déployée. «Nous avions estimé qu’il était possible de mobiliser 4 millions d’hectares de jachères, ce sera sûrement moins», a indiqué Janusz Wojciechowski. «Il est nécessaire d’avoir une décision prise suffisamment en amont pour l’année prochaine», a confirmé le ministre français Marc Fesneau qui présidait son dernier Conseil Agriculture avant de passer la main à la République tchèque le 1er juillet.

La rédaction

Alors que la Commission européenne leur présentait les conclusions de son rapport sur la possibilité d’appliquer, «au cas par cas» et dans le respect des règles de l’OMC, des clauses miroirs sur les normes sanitaires et environnementales de l’UE, les ministres de l’Agriculture des Vingt-sept se sont une nouvelle fois montrés divisés sur le sujet lors de leur réunion du 13 juin à Luxembourg. D’un côté, une partie d’entre eux (Espagne, Autriche, Hongrie, Irlande) se range derrière la présidence française du Conseil, qui plaide pour que soient imposées des mesures miroirs. De l’autre, de nombreux pays (Suède, Pays-Bas, Danemark, Finlande, Pologne, Allemagne) se montrent beaucoup plus prudents et souhaitent favoriser les négociations au niveau multilatéral (OMC par exemple) ou bilatéral (inclusion de clauses spécifiques dans les accords de libre-échange). Les Vingt-sept sont néanmoins d’accord sur les principaux domaines dans lesquelles l’UE devrait agir pour mettre en cohérence ses objectifs avec sa politique commerciale: le bien-être animal (une révision de la législation est attendue fin 2023), la lutte contre l’antibiorésistance, les produits phytosanitaires (notamment la mise à jour des limites maximales de résidus de pesticides interdits dans l’UE) et, dans une moindre mesure, l’environnement.

La rédaction

À l’occasion de son salon annuel, le 15 juin, le réseau Restau’Co (acteurs de la restauration collective en gestion directe) adressera un appel «à l’ensemble des citoyens» pour aider le secteur à faire face aux répercussions néfastes de l’inflation sur le budget et l’approvisionnement des restaurants collectifs. «La conséquence de cette difficulté budgétaire est la dégradation de la qualité des achats: moins de produits bio, labellisés ou français, moins de diversité, moins de choix…», témoigne la présidente de Restau’Co, Sylvie Dauriat, dans un communiqué du 13 juin. Elle évalue le budget manquant à 40 ct€ par repas. Selon la présidente, les cantines scolaires auront épuisé «la totalité» des budgets d’ici la mi-septembre. «Si aucune action n’est engagée, les cantines ne pourront plus assurer leur service normalement durant le dernier trimestre, ce qui serait dommageable pour de nombreux enfants et adolescents dont l’équilibre alimentaire repose principalement sur le repas pris à l’école», alerte-t-elle. La hausse des coûts de production entraîne également des ruptures d’approvisionnement. «Certains fournisseurs ne livrent par exemple plus certains produits alimentaires de base comme l’huile, le poisson, la viande hachée ou encore les produits laitiers», souligne Restau’Co.

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Pour le monde agricole, le premier tour des élections législatives a été marqué par la sortie de quelques figures du secteur agricole (voir notre liste). C’est par exemple le cas du député sortant Olivier Damaisin dans le Lot-et-Garonne. Issu de la majorité présidentielle (Renaissance), l’auteur du rapport sur le suicide en agriculture n’a recueilli que 20,15% des voix. C’est également le cas de la sortante Yolaine de Courson (Renaissance) en Côte-d’Or. La présidente du groupe d’étude Enjeux de la ruralité sort avec 16,05%. Autre déconvenue chez Renaissance: celle d’Olivier Allain dans les Côtes-d’Armor. Avec 18,67% des voix, l’ancienne plume agricole du candidat Emmanuel Macron ne battra pas Marc Le Fur (LR). Chez Les Républicains, c’est l’eurodéputée Anne Sander qui sort dès le premier tour. Très investie sur les dossiers agricoles à Strasbourg, elle recueille seulement 21,99% de suffrages dans le Bas-Rhin. Par ailleurs, plusieurs députés sortants de la majorité sont passés au second tour en obtenant seulement la deuxième place: c’est le cas de Jean-Baptiste Moreau (Creuse), Grégory Besson-Moreau (Aube), Jean-Bernard Sempastous (Hautes-Pyrénées) et Loïc Dombreval (Alpes-Maritimes).

La rédaction

Le gouvernement néerlandais a annoncé, le 10 juin, un plan de grande ampleur pour faire baisser les émissions d’azote, un gaz à effet de serre, dans certaines parties du pays, provoquant la colère des agriculteurs. Les rejets d’azote devront baisser de jusqu’à 70% dans 131 zones clés – la plupart sont proches de réserves naturelles et de terres protégées – si les Pays-Bas veulent atteindre leurs objectifs environnementaux en 2030, selon le gouvernement. «Pour les agriculteurs, cela signifie que les émissions devront baisser de 40%. Cela signifie environ 30% de bétail en moins», a indiqué la télévision publique NOS. «Nous réalisons que cela aura un impact énorme sur les agriculteurs», a déclaré le 10 juin le Premier ministre Mark Rutte lors de sa conférence de presse hebdomadaire. «Ce secteur va changer. Malheureusement nous n’avons pas le choix, nous devons faire baisser les émissions d’azote». Les 12 provinces du pays doivent maintenant préparer des suggestions, qu’elles présenteront l’an prochain, pour faire baisser les gaz émis le bétail, la construction et la circulation. Le gouvernement a provisionné 24,3 milliards d’euros, dont une partie servira à apporter une aide financière aux agriculteurs. Cette annonce gouvernementale fait suite à une décision en 2019 de la plus haute instance administrative du pays, qui avait souligné que les Pays-Bas n’en faisaient pas assez pour protéger leurs zones naturelles.

La rédaction

Un millier de porcs vont être abattus après la découverte de deux cas de peste porcine africaine (PPA) dans un petit élevage de la région de Rome, a annoncé le commissaire extraordinaire chargé de gérer cette crise en Italie le 10 juin, d’après l’AFP. Après la découverte de ces premiers cas en élevages, «nous devons abattre très rapidement tous les porcs présents dans la zone contaminée, a déclaré Angelo Ferrari à l’agence de presse AGI. Hier (le 9 juin, NDLR), l’agence locale de santé a estimé à un millier le nombre de porcs concernés.» Les premiers cas de PPA en Italie ont été détectés en janvier dans le Piémont (nord-ouest), à moins de 80 km de la frontière française. Les médias et les réseaux sociaux se sont fait largement l’écho ces derniers mois d’images montrant des familles de sangliers se promenant dans des quartiers résidentiels de la capitale et se nourrissant dans les poubelles. Plusieurs foyers ont ensuite été détectés près de Rome chez des sangliers le 5 mai. Le 18 mai, la Coldiretti, principal syndicat agricole de la péninsule, avait demandé au président du Conseil des ministres Mario Draghi «de nouvelles interventions rapides pour l’abattage et la lutte contre la prolifération des sangliers dans tout le pays». Par ailleurs, le 25 mai, un foyer de PPA a été détecté en Allemagne, à 6 km de la frontière française.

La rédaction

Après une dernière semaine d’intenses négociations avant le début de la douzième conférence ministérielle de l’OMC (CM12, prévue du 12 au 15 juin), la présidente costaricienne du comité de l’agriculture, Gloria Abraham Peralta a finalement remis le 11 juin aux ministres du commerce des 164 membres, la dernière version des trois textes en matière d’agriculture. En raison de la guerre en Ukraine, les membres ont ainsi soumis un projet de déclaration ministérielle sur la sécurité alimentaire dans lequel ils soulignent l’importance de faciliter le commerce et de ne pas imposer de prohibitions ou de restrictions à l’exportation. Dans le même temps, ils reconnaissent que les programmes de stockage public peuvent contribuer à la réalisation des objectifs nationaux de sécurité alimentaire. Concernant le second projet de décision ministérielle sur les réformes agricoles, les membres du comité de l’agriculture de l’OMC ont seulement indiqué, en raison de fortes divergences, qu’ils allaient poursuivre les négociations pour l’ensemble des chapitres en discussion (soutien interne, stocks publics, mécanisme de sauvegarde, accès au marché) afin de faire des progrès significatifs d’ici la CM13. Le dernier texte porte sur un projet de déclaration ministérielle sur l’exemption des interdictions d’exportation pour les achats de denrées alimentaires du Pam. Comme indiqué dans les versions précédentes, les membres insistent sur l’importance de ne pas interdire ou de restreindre de produits alimentaires achetés à des fins humanitaires par le Pam.

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«Seule une revalorisation rapide des prix payés aux éleveurs pourra limiter les conséquences dramatiques de [l’]effet ciseaux sur la filière porcine française», estime l’interprofession Inaporc dans un communiqué le 9 juin. Entre la flambée de l’alimentation animale et un prix de vente qui stagne depuis mi-avril, «les éleveurs n’ont pas atteint leur seuil de rentabilité une seule fois sur les douze derniers mois». D’après Inaporc, le prix de l’aliment pour porcs a augmenté de «25% en un an», une flambée exacerbée par la guerre en Ukraine. Quant au prix payé aux producteurs, il stagne en moyenne autour de 1,85 €/kg, «alors que le coût de production devrait franchir la barre des 2 €/kg». Malgré l’aide d’urgence débloquée par le gouvernement, «la conjoncture continue de se dégrader», à tel point que 10% des éleveurs «se dirigent aujourd’hui vers une cessation d’activité dans les prochains mois», alerte Inaporc. «Cette proportion pourrait grimper à 30% selon certaines estimations.» L’interprofession est aussi «très inquiète sur l’avenir de nombreuses entreprises de l’aval», qui font aussi face à l’inflation de nombreuses charges.

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