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«On aurait pu tenir ce prix», a déclaré le ministre de l’Agriculture à l’Assemblée nationale, à l’occasion d’un débat sur «la situation et l’avenir de l’agriculture», le 29 septembre. Il réagissait à la demande des groupements de producteurs de porcs bretons de l’UGPVB adressée le 24 septembre aux outils d’abattage de E. Leclerc et Intermarché de ne plus chercher à atteindre l’objectif de 1,4€/kg au marché du porc breton (MPB). Pour S. Le Foll, ce niveau pouvait être tenu en travaillant par exemple sur «la traçabilité» et «l’export». Lors des deux dernières séances du 25 et du 28 septembre, le prix a chuté de 3,3 et 1,7 cents/kg, pour atteindre 1,327€/kg. «Chacun assumera ses responsabilités», a-t-il conclu. Selon lui, le choix des groupements «n’était pas celui des producteurs».

Didier Bouville

Lancement de l’Observatoire de l’enseignement technique agricole

Le ministre de l’Agriculture et de la Forêt Stéphane Le Foll a installé, le 28 septembre, l’Observatoire de l’enseignement technique agricole (OETA), annonce un communiqué du ministère, le même jour. Créé le 15 juillet, cet observatoire est chargé d’évaluer « l’organisation et les résultats de l’enseignement technique agricole public et privé, et son adéquation en termes de qualification et d’emploi mais aussi d’insertion scolaire et professionnelle des élèves, étudiants, apprentis et stagiaires », détaille le communiqué. Il remettra chaque année un rapport au ministre, qui sera présenté au Conseil national de l’enseignement agricole (CNEA). L’observatoire est composé de douze membres désignés.

Didier Bouville

Martin Merrild, agriculteur danois, président du Danish agriculture and food council (Conseil danois de l’agriculture et de l’alimentation), a été élu le 25 septembre président du Comité des organisations professionnelles agricoles de l’UE (Copa). Seul candidat, il succède au néerlandais Albert Jan Maat. Martin Merrild a fixé comme priorités de son mandat de deux ans «une réduction de la charge administrative et une simplification des réglementations et de la bureaucratie de l’UE», ainsi que des actions «pour obtenir de meilleurs prix pour les producteurs et améliorer leur compétitivité au niveau international». Six vice-présidents ont été élus : Henri Brichart (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, France), Eddie Downey (Association des agriculteurs irlandais, Irlande), Roberto Moncalvo (Confédération nationale des agriculteurs actifs, Italie), Maira Dzelzkalçja (Parlement des agriculteurs, Lettonie), Franz Reisecker (Chambre de l’agriculture, Autriche), et Miklós Zsolt Kis (Chambre de l’agriculture, de l’alimentation et du développement rural, Hongrie).

Didier Bouville

Le gouvernement espagnol a approuvé le 25 septembre une aide de 300 euros par vache pour les éleveurs les plus touchés par la chute des cours du lait et obligés de vendre à perte. Cette subvention, annoncée en août, sera limitée à un maximum de 10 000 euros par exploitation et devrait profiter aux 1 700 qui produisent du lait à perte, a annoncé la ministre de l’Agriculture Isabel Garcia à l’issue du conseil des ministres. Près de 3 900 exploitations supplémentaires, moins affectées par la crise mais qui n’arrivent pas pour autant à gagner de l’argent car elles ont réalisé d’importants investissements pour se moderniser, toucheront 110 euros par tête de bétail. Cette aide d’un montant total de 20 M d’euros correspond à « une injection importante de liquidités dans toutes les exploitations laitières en Espagne, pour qu’aucune ne doive fermer et que toutes aient une activité viable », a assuré la ministre. Le secteur laitier espagnol a conclu un accord dans la semaine qui prévoit que l’industrie laitière et la grande distribution rémunèrent mieux les producteurs laitiers. Mais il a été boudé par les deux principales fédérations d’éleveurs car il ne prévoit pas de prix minimum pour leur acheter le lait.

Didier Bouville

Malgré le tassement des importations de poudre de lait, les Chinois continuent d’investir en France. Les Maîtres laitiers du Cotentin ont annoncé la signature d’un contrat avec Synutra, le numéro trois de nutrition infantile en Chine. Celui-ci prévoit la construction d’une nouvelle usine à Méautis dans la Manche, moyennant un investissement de 114 millions d’euros et la création de 200 emplois. Les travaux devraient commencer fin 2015 ou début 2016 pour les premières livraisons en Chine en avril 2017. L’usine produira près de 700 millions de briques de lait de 20 cl. par an à destination des enfants. L’investissement de 65 millions d’euros sera financé pour les deux tiers par les Maîtres laitiers et pour un tiers par l’entreprise chinoise. Synutra a déjà investi en 2014 dans la construction d’une usine à Carhaix dans le Finistère avec Sodiaal. Le site devrait démarrer début 2016 et fournir 30 000 tonnes de lactosérum pour le marché chinois.

Didier Bouville

En juillet 2015, l’excédent des échanges agroalimentaires a atteint 894 millions d’euros, soit 63 millions de plus qu’en juillet 2014. Alors que l’excédent n’avait cessé de diminuer depuis mai 2013 et pendant toute l’année 2014, il progresse pour le cinquième mois consécutif. En juillet dernier, les exportations ont été tirées par les ventes de céréales notamment de blé tendre en Algérie et d’orge en Chine, alors que celles de maïs ont légèrement reculé en raison de la baisse des prix et des volumes. Egalement en hausse, les exportations d’animaux vivants stimulées par les achats turcs. Ces exportations de produits non transformés ont été compensées par des importations élevées d’oléagineux et de fruits qui stabilise l’excédent de produits bruts à son niveau de juillet 2014. Côté produits transformés, en progrès de 64 millions d’euros, les exportations ont été portées par le dynamisme des ventes de vins, en particulier de champagne vers les Etats-Unis, alors que les exportations de produits laitiers ont reculé. Sur les sept premiers mois de l’année 2015, l’excédent atteint 5, 391 milliards d’euros, en hausse de 394 millions d’euros par rapport à 2014.

Didier Bouville

Les producteurs d’Orama, association qui réunit l’Association générale des producteurs de blé (AGPB), l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) et la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP), alertent dans un communiqué du 23 septembre sur la situation du secteur : « après la situation exécrable vécue en 2014, les clignotants restent en effet bloqués au rouge (…) et y font présager un revenu moyen net négatif cette année », déplore l’association. Orama demande donc aux pouvoirs publics « de prendre toute disposition pour que les mesures d’allègement des charges et de soutien aux trésorerie annoncées par le Premier ministre le 3 septembre à Paris puissent bien bénéficier à des producteurs du secteur des céréales et oléoprotéagineux en grande difficulté ».

Didier Bouville

Le 22 septembre, un accord signé entre l’Association nationale des grandes entreprises de la distribution (Carrefour, Auchan, Hipercor…), l’Association espagnole des distributeurs et supermarchés, l’Association des chaînes espagnoles de supermarchés et l’association agricole des jeunes agriculteurs (Aseja) a été signé au ministère de l’Agriculture en Espagne ; «Un accord historique», selon un communiqué du jour même du ministère. D’après l’AFP, dans cet accord, la distribution s’engage à promouvoir une meilleure stabilité dans les relations entre tous les agents de la filière laitière. Seulement, les principales organisations représentatives des éleveurs laitiers, UPA et COAG, ne l’ont pas validé. «Il ne garantit pas un prix couvrant les frais de production », a reproché Andoni Garcia, de la COAG et « il nous laisse, nous les éleveurs, dépendants de la décision de l’industrie et de la distribution».

Didier Bouville

«Nous proposons un ajustement du prix d’achat des porcs en fonction du prix de l’aliment charcutier», a expliqué Franck Girard, de la coopérative Cavac, lors d’une conférence organisée par Coop de France au salon Tech&bio à Bourg-lès-Valence dans la Drôme, le 23 septembre. Pour les engraisseurs de porcs bio installés, le prix de base est de 3,40 euros le kilo de carcasse pour un aliment à 500 euros la tonne. Si l’aliment varie de 10 euros la tonne, le prix de reprise évolue de 0,03 euros. Le contrat est d’un an reconductible. Pour les créations d’atelier, le prix de base est de 3,45 euros et la durée de contrat est de huit ans.

Didier Bouville

La pauvreté en zone rurale inquiète le Conseil économique, social et environnemental

«La montée de la pauvreté dans les zones rurales est très inquiétante», a déclaré Daniel-Julien Noël, rapporteur de l’avis du Conseil économique social et environnemental (CESE) sur «l’État de la France en 2015», présenté le 23 septembre. Selon le CESE, la pudeur des habitants des zones rurales en situation de précarité camouflerait quelque peu la gravité de la situation. La dernière étude sur le sujet, de 2009, constatait que le taux de pauvreté monétaire moyen était plus élevé dans l’espace rural que dans l’espace urbain. «J’ai tenu à mettre le focus sur la pauvreté rurale», a insisté M. Noël qui demande qu’une nouvelle étude soit réalisée sur le sujet.

Didier Bouville