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La décision n’a pas tardé. Alors que le G7 qui regroupe les principaux chefs d’Etat de la planète venait de se terminer, le premier ministre russe Dimitri Medvedev a annoncé que l’embargo sur les importations agroalimentaires européennes sera prolongé de six mois, c’est-à-dire jusqu’en 2017. Lors de cette réunion, le G7 s’est en effet prononcé contre un assouplissement des sanctions européennes contre la Russie.

Didier Bouville

De janvier à mars, «la collecte française de lait de vache atteint 6 377 Ml, supérieure de 1,8% au niveau de l’année précédente et de 3,9%» en moyenne trimestrielle des années 2010 à 2014, annonce Agreste dans une note de conjoncture du 2 juin. Pour autant, en mars 2016, la collecte se replie de 1% sur un an, après les hausses de 1,9% et 4,9% en janvier, puis février. Selon Agreste, cette hausse modérée «peut en partie s’expliquer par l’existence de contrats entre les transformateurs français et les éleveurs, permettant de maîtriser les volumes produits et ainsi de tenter d’endiguer l’afflux de lait sur le marché européen». Sur les deux premiers mois de l’année 2016, la production européenne de lait est en progression de 7,4% sur un an, «soit plus de deux fois la hausse observée en France (+3,3%)», observe Agreste. L’Allemagne (+7,8%) et les Pays-Bas (+18,5%) seraient à l’origine d’un peu moins de la moitié de la hausse.

Didier Bouville

La fédération nationale bovine (FNB) et Super U ont présenté, le 31 mai, un projet commun de créer, dans les rayons viande bovine de l’enseigne, un «cœur de gamme» composé de morceaux issus des races allaitantes. Super U s’engage à revaloriser de 1 euro/kg le prix payé pour ce segment, qui serait défini selon des critères d’âge de l’animal (moins de 10 ans), de poids (plus de 380 kg en Charolais), de conformation et d’état d’engraissement, mais aussi de maturation de la viande. Super U s’engage également à réviser ses prix en fonction des coûts de production. L’objectif est de déconnecter le prix de la viande issue de races allaitantes du reste du marché, provenant notamment des vaches laitières. Les industriels ne sont pas partie prenante du projet. «Derrière cet engagement, c’est l’heure de vérité», annonce le président de la FNB, Jean-Pierre Fleury qui demande aux industriels de pas se lancer dans une «entreprise de destruction» de ce projet. «C’est de nature à sauver la filière», estime Serge Papin, qui souhaiterait qu’au moins un autre distributeur le suive dans cette démarche.

Didier Bouville

« En mars 2016, avec plus de 131000 tonnes équivalent carcasse (téc) la consommation apparente calculée par bilan de viande bovine est en repli de plus de 8% par rapport au niveau de 2015 », annonce une note de conjoncture d’Agreste en date du 31 mai. Cette baisse s’explique par un recul des abattages de plus de 4,5% et une amélioration du déficit du commerce extérieur. « Avec 20 000 téc, les exportations de viande bovine progressent en mars 2016 de plus de 2% en poids et en valeur », constate Agreste, notamment vers l’Allemagne. Elles se maintiennent au niveau de 2015 vers la Grèce, mais sont en retrait de 2% vers l’Italie. Les importations chutent de 17% en glissement annuel, atteignant près de 27 600 téc en mars, en provenance de tous les pays fournisseurs: Pays-Bas (-10 %), Allemagne (-16 %) et Irlande (-10%), selon Agreste.

Didier Bouville

Le commissaire européen à la santé, Vytenis Andriukaitis, a confirmé le 1er juin qu’il allait proposer aux États membres de prolonger l’autorisation actuelle du glyphosate dans l’UE de 18 mois (jusque fin 2017) en attendant la publication d’une étude en cours menée par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Un vote sera organisé le 6 juin. En l’absence de majorité qualifiée, un second vote en appel aura lieu et en dernier recours la Commission devrait donner son feu vert avant le 30 juin. Bruxelles va également adopter une série de recommandations aux États membres : interdire les tallow amines en tant que coformulants, minimiser le recours au glyphosate dans les lieux publics et pour la maturation pré-récolte.

Didier Bouville

« Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), prend l’initiative d’un appel aux producteurs de lait européens en faveur de la création d’une politique laitière européenne qui stabilise, oriente et innove face à l’attentisme de la Commission européenne », est-il écrit au début du manifeste de la FNPL rendu public le 31 mai. Pour Thierry Roquefeuil, d’autres pays européens sont sur la même longueur d’onde que celle de la France comme l’Italie, la Belgique, la Finlande ou la Pologne. « En Irlande, les producteurs sont vraiment dans le mur. Aux Pays-Bas, ce n’est pas un pays qui parle mais une entreprise ! », estime-t-il, d’où l’idée de ce manifeste qui vise à regrouper les voix des producteurs laitiers européens qui n’arrivent pas toujours aux oreilles de la Commission européenne. « Les producteurs de lait ne comprendraient pas que le Copa-Cogeca (Confédération des syndicats agricoles européens des agriculteurs et des coopératives) ne soit pas un réel relai de leurs revendications », souligne le président de la FNPL.

Didier Bouville

«En France, bien-être animal, environnement, origine… quand tout s’imbrique, l’étiquetage est confus», a souligné Christine Roguet, responsable du projet de recherche Accept sur les controverses relatives à l’élevage, lors d’un colloque organisé par le Centre d’information des viandes (CIV) à Paris, le 31 mai. Pourtant, les attentes des consommateurs en termes d’information sur le bien-être animal ne cessent de croître. Pour Stéphane Gouin, maître de conférences à Agrocampus Ouest, «trop de labels tuent le label. Il en existe une centaine aujourd’hui. Il faut prioriser, cela pose problème ». Une étude de l’Inra et de l’association de consommateurs CLCV est en cours pour «mieux cerner les attentes des consommateurs sur l’étiquetage».

Didier Bouville

En marge du Conseil agricole informel à Amsterdam consacré à l’avenir de la Pac, les ministres des Vingt-huit travaillent sur la mise en place d’un nouveau plan d’aide aux producteurs laitiers. Le commissaire européen à l’agriculture, Phil Hogan, a indiqué le 31 mai qu’un paquet de soutien sera probablement présenté au mois de juillet une fois qu’il aura plus de visibilité sur les fonds non utilisés du budget européen. Les aides débloquées en septembre (420 millions €) non utilisées au 30 juin seront elles aussi réallouées. Huit États membres (dont la France) n’ont toujours pas dépensé ces fonds. Stéphane Le Foll a, lui, de nouveau insisté pour que les aides européennes servent à soutenir les producteurs qui réduisent ou gèlent leur production. France, Allemagne, Pologne, Italie et Belgique préparent pour le mois de juin des propositions communes dans ce sens.

Didier Bouville

La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a rendu publics le 28 mai les premiers résultats des inspections sur les très grands élevages. Sur 121 inspections effectuées ou en cours, « aucune non-conformité majeure n’a été recensée ; sauf une qui recevra une mise en demeure (poules pondeuses) », indique un communiqué du ministère de l’Environnement. 14 sites, soit 10 % des élevages inspectés, sont cependant concernés par des non-conformités mineures. Cette inspection des installations classées concerne pour 65 % des élevages de volailles, pour 26 % des élevages de porcs et pour 11 % des élevages de bovins. Un bilan complet sera présenté le 9 juin.

Didier Bouville

L’assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) a décidé de s’associer avec Labeliance Invest pour participer, par son réseau, au financement des exploitations agricoles via Labeliance. Un Gufa – Groupement d’utilisation de financements agricoles – est créé. Il «prend la forme d’une SAS qui s’appuiera sur des comités régionaux. Le comité régional sera chargé de sélectionner les projets qui seront présentés directement au Comité d’Investissement de Labeliance.» Le suivi technique du dossier sera confié à un conseiller de la Chambre ou à un partenaire (centre de gestion, coopérative…). L’accompagnement financier de l’exploitation sera assuré par Labelliance pendant 8 ans minimum et 10 ans maximum. Le Gufa des territoires constituera également un fonds de mutualisation des risques «afin de pouvoir venir en aide aux Sociétés Civiles d’Exploitations Agricoles (SCEA) soumises à des difficultés de nature à les fragiliser.»

Didier Bouville